Le Lidar à la Silla del Papa : premiers résultats

Grâce à l’utilisation d’un capteur Lidar embarqué sur un drone, la physionomie originelle du site de la Silla del Papa commence à se dévoiler.

Drone équipé d'un Lidar, au décollage près de l'église wisigothique

Drone équipé d’un Lidar, au décollage près de l’église wisigothique

Rappelons que la technique du Lidar consiste à envoyer vers le sol des impulsions laser et à calculer la distance parcourue par chacun des rayons jusqu’à la surface rencontrée, que ce soit le sol, le sommet d’un arbre ou le toit d’un bâtiment. Le résultat est un nuage de millions de points dont on peut tirer un modèle numérique de surface en 3D, à l’échelle centimétrique. De plus, comme une partie des impacts du Lidar parvient à traverser le feuillage des arbres, ces derniers peuvent être éliminés grâce à des algorithmes qui ne retiennent que les points ayant atteint la surface du sol, ce qui permet de générer un modèle numérique de terrain, en effaçant la couverture végétale.

img_0611_drone-copie-2

L’avantage du drone, à l’échelle d’un site archéologique, est qu’il vole plus bas que les avions habituellement utilisés pour le Lidar, permettant donc d’augmenter notablement la finesse et la précision du résultat. Malgré cela, dans le cas de la Silla del Papa, l’acquisition du modèle numérique de terrain est rendue difficile par la nature de la végétation, formée en partie par des arbres à feuillage persistant que le Lidar peine à traverser, et pour le reste par des buissons que les logiciels de traitement numérique confondent avec les rochers. De nombreuses vérifications sont donc nécessaires, et la photogrammétrie au sol doit parfois être appelée en renfort.

Voici les premiers résultats, encore provisoires, qui ont été obtenus sur la partie centrale de l’oppidum. La première image ci-dessous est la photographie aérienne orthorectifiée de l’IGN espagnol.

dao_lidar_silla-01

Voici maintenant le modèle numérique de surface obtenu à partir du Lidar, avec toute la végétation:

dao_lidar_silla-02

Et voici enfin le modèle numérique de terrain que l’équipe d’Archeostraits s’attache à affiner encore:

dao_lidar_silla-03

Acquisition des données: Carine Calastrenc et Nicolas Poirier; traitement géomatique: Antoine Laurent, avec les conseils de François Baleux (UMR Traces).