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“I have a confession to make (…) I smuggle poetry into fiction so that poetry may reach more people”

Invité d’honneur de l’édition 2016 du festival Toulouse polars du Sud, l’écrivain chinois Qiu Xiaolong l’était également au CRL jeudi 6 octobre pour une rencontre animée par Vanessa Teilhet et Pierre-Yves Boissau, enseignants-chercheurs à l’UT2J, en présence d’un public amateur de l’inspecteur Chen, de culture chinoise, de traductologie ou de TS Eliot

Un échange en anglais, la langue d’écriture de Qiu Xiaolong (tout de même ponctué de mots en chinois, voire en français)… Pour les non anglophones, les étudiants du CETIM, Centre de Traduction, Interprétation et Médiation Linguistique, envoyés en mission spéciale par Carole Fillière, assuraient comme chaque année maintenant, une traduction dans la salle « chuchotée à l’oreille » .

Avec Qiu Xiaolong, les sujets de conversation ne manquent pas…

Autour de la cuisine par exemple, très présente dans ses romans : une forme de compensation psychologique pour  l’inspecteur Chen, qui n’est pas très heureux dans sa vie professionnelle ni personnelle et se réconforte à table. Une compensation psychologique aussi, au moins par la description d’une gastronomie pour le moins riche (« The sauce can be as good as the food itself. That’s so true »), pour Qiu Xiaolong, par ailleurs enseignant à l’Université Washington à Saint-Louis dans le Missouri, où il ne connaît aucun restaurant décent, et spécialement pour la cuisine chinoise… Ceci dit, à Shanghai aujourd’hui comme partout ailleurs,  « Starbucks and MacDonalds pop up like bamboo shoots after the spring rain »…

Autour de la poésie, bien sûr : l’inspecteur Chen est policier et poète et Qiu Xiaolong spécialiste de TS Eliot… En intégrant la poésie dans ses romans, il espère ainsi d’atteindre un plus large public.  La poésie permet aussi de marquer une pause dans la narration ou de marquer l’intensité émotionnelle du moment. Mais c’est aussi pour Chen un moyen de s’évader pour mieux l’éclairer sur la situation, même inconsciemment, et de revenir ensuite à la réalité, avec un nouveau regard.

Autour de la traduction par exemple, et de la difficulté de traduire son propre texte, écrit en anglais, dans sa langue maternelle, le chinois… « Each language has its own unique sensibility »

Qiu Xiaolong et son inspecteur Chen n’en ont  pas fini avec vous, il suffit de tendre le bras pour les retrouver dans les rayonnages de vos bibliothèques préférées…