Parution – Journal of the History of Medicine and the Allied Sciences


Journal of the History of Medicine and the Allied Sciences, Volume 67, Issue 2, April 2012

Ross Brooks – Transforming Sexuality: The Medical Sources of Karl Heinrich Ulrichs (1825–95) and the Origins of the Theory of Bisexuality
Lynn E. Miller and Richard M. Weiss – Revisiting Black Medical School Extinctions in the Flexner Era
Christopher Crenner – The Tuskegee Syphilis Study and the Scientific Concept of Racial Nervous Resistance
Alice Mauger – “Confinement of the Higher Orders”: The Social Role of Private Lunatic Asylums in Ireland, c. 1820–60
Philip M. Teigen – The Global History of Rabies and the Historian’s Gaze: An Essay Review

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Appel à contribution – Le veillissement, la maladie d’Alzeihmer, la dépendance : nouveaux problèmes, nouveaux enjeux. Regards croisés France – Algérie

Mardi 15 mai 2012  |  Tizi Ouzou (15000, Algérie)

La question de la dépendance et de l’accompagnement des personnes âgées est inscrite dans l’agenda politique de nombreux pays en Europe et plus particulièrement en France. Le débat porte d’une part, sur les modes d’accompagnement des personnes ayant des pertes d’autonomie et, d’autre part, sur les systèmes et les modalités de prise en charge financière de la dépendance. Quoique considérés comme pays jeunes, le vieillissement guette aussi les pays du Sud qui vont connaître dans les prochaines années une métamorphose démographique de grande ampleur. Afin de réfléchir sur ces phénomènes, la faculté de sciences humaines et sociales de l’université de Tizi-Ouzou (Algérie) et la chaire de travail social et d’intervention sociale du Conservatoire national des arts et métiers (France) organisent un colloque du 4 au 6 juin à Tizi-Ouzou.

Après avoir réussi le défi de la maîtrise de la fécondité, les pays du Sud auront à faire face à de nouveaux enjeux dont celui de l’accompagnement et de la prise en charge économique et social des personnes âgées. La part des plus de 65 ans augmente de manière beaucoup plus rapide qu’elle ne l’a été en Europe et devrait doubler d’ici 2050 dans l’ensemble des pays du Sud (Afrique, Amérique Latine, Asie du Sud, Maghreb, Moyen-Orient, etc.). Ainsi, un algérien sur cinq aura plus de 60 ans en 2040, soit la même proportion qu’en France aujourd’hui. Ce problème du vieillissement et de la dépendance nous conduit donc à réfléchir tant sur la place des personnes âgées dans nos sociétés que sur les dispositifs publics de prise en charge et les solutions proposées en matière de lieux de vie pour les personnes âgées dépendantes.

Partant de ce constat, ce colloque s’articulera autour de trois axes principaux :

1. Vieillissement, maladie et dépendance des personnes âgées : état des lieux

En France comme en Algérie, la question du vieillissement et de la dépendance des personnes âgées est désormais amorcée et inscrite au rang des priorités de l’action publique. En France,  il existe environ 800 000 personnes âgées très dépendantes parmi les 12 millions de personnes  âgées de 60 ans et plus, dont 860 000 atteintes par la maladie d’Alzheimer. Le nombre des  personnes âgées connaît un accroissement de plus en plus important avec l’allongement de l’espérance de vie (83,8 ans pour les femmes, 76,7 pour les hommes en 2004). Selon l’Institut Selon l’Institut national des études démographiques (INED), 2,3 millions de personnes ont plus de 80 ans ; elles seront 7 millions en 2040. Cette situation pose de multiples problèmes de gestion sociale du vieillissement. Environ 625 000 personnes âgées vivent dans des établissements sociaux, médico-sociaux et des unités de long séjour. Selon leurs besoins, elles relèvent de l’Aide sociale et/ou des dispositifs financés par la Sécurité sociale. Mais 77 % des personnes les plus dépendantes vivent à domicile, chez elles ou chez des proches, ce qui n’est pas sans poser d’importants problèmes pour les familles. Il en va de même en Algérie où les personnes âgées vivent le plus souvent au sein de leur famille, auprès de leurs enfants et de leurs petits enfants. L’obligation sociale et morale de prise en charge des personnes dépendantes est en grande partie assurée par les familles. L’idée de « placer » son père ou sa mère dans une maison de repos est considéré encore comme un abandon et expose les enfants et plus largement tous les membres de la famille à l’opprobre communautaire. Et pourtant, avec l’accès des femmes au marché du travail, l’augmentation du niveau d’instruction et le développement du mariage exogame, les situations de « non cohabitation intergénérationnelle » seront amenées à se renforcer notamment dans les grandes villes où l’on assiste à l’émergence d’un processus d’individuation qui commence à toucher les régions rurales. Toutefois, en l’absence de dispositifs généralisés de protection sociale, l’accompagnement et la prise en charge des personnes âgées et dépendantes relèvent encore des formes de solidarité familiale, renforcées et relayées par les référents religieux.

Le cas le plus visible de maladie invalidante dont les sujets nécessitent différentes formes d’accompagnement est la maladie d’Alzheimer : on estime à 100 000 le nombre de personnes atteintes, dont 10 000 seulement sont reçues dans les consultations médicales. Les « hôpitaux de jour » considérés comme une solution qui allégerait les familles ne sont jusqu’à récemment qu’au nombre de deux centres situés à Alger et Constantine. Les acteurs spécialisés dans l’accompagnement à domicile n’ont au mieux qu’une formation d’infirmier et encore, cet accompagnement n’a pas de caractère institutionnalisé. Par ailleurs, l’Algérie a vécu jusque-là sur des données démographiques qui ne prennent que rarement en compte la frange des plus de 60 ans, en raison de la jeunesse de sa population. Or, depuis 2009-2010, la situation tend à connaître un fléchissement relatif dans la mesure où le troisième âge devient plus visible. Les plus de 60 ans passent de 7,4 % à 7,7 % de la population et cette tendance est appelée à s’amplifier dans la décennie à venir. Les besoins en matière de prise en compte des maladies impliquant une forte dépendance de la personne vont s’affirmer, mais il faudra résoudre la question complexe des acteurs et des professionnels qui doivent accompagner des dispositifs qu’il faut aussi penser.

Cet état des lieux doit nous permettre de définir également les termes du débat. Qu’entend-on par dépendance en France et en Algérie? Si le terme dépendance s’est progressivement imposé en France, quel est son équivalent dans la langue arabe ou berbère ? Toutefois une approche centrée sur le seul critère d’âge n’est pas la plus pertinente car elle ne rend pas justice au fait que la dépendance repose sur des liens d’interdépendance à tous les moments de la vie (Martin, 2006). Autrement dit, la dépendance pourrait tout aussi bien être envisagée comme la base du lien social et de solidarité que comme le fondement de toute relation sociale, sans limitation au seul champ de la vieillesse (Memmi, 1979).

2. Les dispositifs publics et la question de la prise en charge financière de la dépendance

Comment les personnes âgées dépendantes sont-elles accompagnées dans les deux pays ? Comment la prise en charge est-elle organisée, à domicile ou dans des structures de soin adaptées ? Il est clair que le maintien à domicile apparait comme est un objectif prioritaire dans de nombreux pays étudiés et cela pour des considérations à la fois économiques (baisse des coûts au niveau collectif) et humaines (lutte contre l’isolement du malade et des familles).

En Algérie, l’Etat a récemment mis au point un dispositif de protection des personnes âgées et dépendantes en adoptant une loi qui redouble le paradigme traditionnel en innovant en matière d’encadrement professionnalisé. Cette loi privilégie en effet le maintien à domicile et le renforcement des liens familiaux avec une contrepartie assurée par l’Etat comme les soins, équipements nécessaires et pour ceux qui n’ont pas de liens familiaux et qui sont en difficulté une pension équivalente à 2/3 du SNMG (équivalent du Smic en France). D’autre part ces personnes âgées se voient protégées par la loi en cas de maltraitance. En soi la promulgation d’une telle loi indique une prise de conscience d’une question sinon occultée, du moins de faible pertinence dans le contexte démographique et social algérien. Toute la question reste maintenant à « inventer » l’environnement d’une politique sociale à l’endroit de cette population et particulièrement du phénomène de la dépendance.

3. Les acteurs professionnels et familiaux de l’accompagnement des personnes dépendantes : Quels métiers, quelles formations ?

Aujourd’hui dans la plupart des pays européens, la majorité des bénéficiaires de soins de long  terme sont pris en charge à domicile (Malochet, Gimbert, 2011). La multiplication des  dispositifs et des organisations destinées à répondre aux besoins des personnes en difficulté s’est accompagnée d’une spécialisation des intervenants. Dans les années 1980, la question de nouveaux métiers s’est posée du fait de nouvelles politiques publiques : des métiers émergents ont d’autant plus retenu l’attention avec la création d’emplois nouveaux. Ainsi, de nouveaux problèmes se font jour, en particulier à l’occasion des « défis de l’accompagnement du grand âge» , notamment face à la diversification des formules et la multiplication d’expérimentations et d’innovations. Dans ce mouvement, le plan Alzheimer a été l’occasion de créer de nouvelles formules qui déclinent les formes de combinaison de troubles du comportement dont l’évaluation doit être très fine, en complément des MAIA (Maisons pour l’autonomie et d’intégration des personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer) : des pôles d’activités et de soins adaptés (PASA) au sein des établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes, « souffrant de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée compliquée de symptômes psycho-comportementaux modérés qui altèrent la sécurité et la qualité de vie de la personne et des autres résidents » ou des unités d’hébergement renforcé (UHR) pour les mêmes personnes, mais cette fois avec des « symptômes psycho-comportementaux sévères », ce qui implique d’utilisation d’échelles de mesure des troubles du comportement , avec des questions de seuil auxquelles les experts médicaux et paramédicaux se confrontent. D’autre part, parmi les intervenants impliqués dans le maintien à domicile, beaucoup ne sont pas des professionnels ayant un statut consolidé. Pour une personne âgée sur cinq, vivant à domicile, l’aide est uniquement formelle, c’est-à-dire émanant de professionnels exclusivement rémunérés à cet effet. Pour les quatre autres, l’aide est soit le fait de proches parents ou consiste en un mélange des deux formules. 7% de la population française répond aux critères de définition d’un « aidant principal », c’est-à-dire consacre une part non négligeable de son temps personnel à aider un proche rendu dépendant par la maladie, le handicap ou le grand âge ; deux millions de personnes sont « aidant principal » selon l’Union nationale des associations familiales (UNAF).

Or, aujourd’hui les compétences spécifiques des aidants familiaux sont mieux reconnues et l’idée avance de les former pour qu’ils acquièrent des compétences supplémentaires. Faut-il pourtant aller dans le sens de l’institutionnalisation des fonctions et de la construction de nouveaux métiers ? En s’institutionnalisant, l’accompagnement social ne risque-t-il pas de s’éloigner de la sollicitude et d’accentuer la distance relationnelle ? Autant de questions qui méritent des approches comparatives à l’échelle internationale et des échanges à la fois entre scientifiques, professionnels, responsables politiques et, autant que faire ce peut, avec des personnes directement impliquées par le vieillissement et la dépendance. L’apport et le rôle des associations oeuvrant en direction des personnes âgées est globalement assez mal connu. Des communications sur cette thématique seront les bienvenues et apporteront sans doute des éléments d’analyse pertinents sur cette question de la dépendance.

Organisation des trois journées :

Trois temps seront consacrés à des comparaisons internationales :

  • la situation des personnes dépendantes (aspects cliniques, sociologiques…)
  • les dispositifs (appui au maintien à domicile, institutions, formules innovantes…)
  • les intervenants (aidants familiaux, professionnels, approches pluridisciplinaires…)

Ces temps alterneront des conférences et des tables rondes

Président d’honneur du colloque : Professeur Hannachi Nacerdine, Recteur de l’UMMTO.

Comité scientifique :

  • Professeur Salhi Mohammed Brahim sociologue (UMMTO/Faculté des sciences humaines et sociales),
  • Marcel Jaeger, professeur titulaire de la chaire travail sociale et action sociale (CNAM-Paris),
  • Dr Recham Ali, Anthropologie de la santé (UMMTO/FSHS),
  • Professeur Aïnes Lahlou (UMMTO/ Faculté de Médecine),
  • Professeur Areski Dalila, psychologue clinicienne (UMMTO/ Faculté de lettres et langues),
  • Dr Nouria Remaoun, directrice du CRASC (Oran),
  • Professeure Tebiche Rabéa, psychologue clinicienne (Université d’Alger ),
  • Professeur Haddab Mustapha (Université d’Alger),
  • Professeure Mimouni Badra psychologue clinicienne (Université d’Oran/CRASC),
  • Mohamed Madoui, professeur au Cnam-Paris,
  • Frederik Mispelblom Beyer, professeur à l’université d’Evry,
  • Jean-Yves Chataigner, directeur d’établissement médico-social,
  • Germaine Peyronnet, ancienne directrice adjointe des établissements de la Croix-Rouge,
  • Saïd Acef, Mission nationale d’appui à la santé mentale.

Comité d’organisation :

  • Boutaba Farid (vice-doyen),
  • Amrouche Hakim chef de département,
  • Slimi Sacia, Chef de Département, Bara Sid Ahmed, Chef de Département,
  • Kherkhour Taous, maître-assistante,
  • Anaris Mohand, maître-assistant,
  • Dahmani Naouel, maître-assistante,
  • Adouri Malika, maître-assistante,
  • Mammeri Samira, maître-assistante,
  • Slimani Malika Maître assistante, Aïci Aziza, maître-assistante,
  • Lamara Mohamed Smaïl, chef de département adjoint.

Les propositions de communication ne dépassant pas une page sont à adresser à Brahim Salhi : brahimsalhi@yahoo.fr

Date limite de réception des résumés : 15 mai 2012

Contact
  • Mohamed Madoui
    courriel : mohamed [point] madoui (at) cnam [point] fr

    CNAM
    2, rue Conté
    1D4P20
    75003 PARIS
  • Brahim Salhi
    courriel : brahimsalhi (at) yahoo [point] fr

    Université de Tizi Ouzou
    Amraoua
    15000 Tizi Ouzou
    Algérie

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Call for Papers – The History of the Body

Second Annual Washington University in St. Louis Graduate
History Conference: The History of the Body

October 26-27, 2012 at Washington University in St. Louis

Keynote speaker: Professor Leor Halevi, Vanderbilt University

The Graduate Conference Committee of the History Department at Washington University in St. Louis invites graduate students to submit proposals for its second annual Graduate Conference.

We welcome interdisciplinary submissions for this broadly conceived topic, and are excited to see in what new and creative directions participants will take this theme. For example, the “History of the Body” might include bodies used for political and religious expression, gender and the body, sexualities, the body politic, the transgression of boundaries, the movement of people, changing ideas of “good” and “bad” bodies over time, and the idea of bodies in the formation and appropriation of personal and impersonal spaces. Very literal uses of the “body” as well as more representational and less-direct approaches are equally welcome.

The Graduate History Conference chooses a biennial rotating theme, allowing for deeper examination of historical problems and questions over a period of time. This year will be the second year to explore the “History of the Body,” and we are eager to see how this provocative topic will develop in the concluding installment of the conference.

Deadline for submission of proposals: June 1, 2012

Proposals for papers should be between 200-300 words. Final papers should be approximately 20 minutes in length. Individual papers as well as proposals for panels will be considered. We welcome new as well as returning presenters. Please submit proposals to the conference website, http://history.artsci.wustl.edu/GHA/Conference/Submissions. For any questions please contact Ethan Bennett at ethanrbennett@gmail.com.

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Appel à contribution – HISTORY AND CULTURAL REPRESENTATIONS OF HUMAN REMAINS

EXPLORA (CAS–EA 801/Toulouse Natural History Museum) in partnership with the Academy of Medicine (Paris) and the Hunterian Museum (Museums and Archives, Royal College of Surgeons, London)

This series of 3 interdisciplinary conferences to be held at the Natural History Museum of Toulouse (February 4, 2013), the Academy of Medicine in Paris (April, 4, 2013) and the Hunterian Museum in London (June 4, 2013) will examine the relationship between anatomical knowledge and practice and their cultural representations so as to offer an overview of the cultural reception of the exhibition of human remains. The conferences are aimed at scholars from a variety of medical humanities disciplines.

 

MEDICAL MUSEUMS AND ANATOMICAL COLLECTIONS

Natural History Museum­— Toulouse

February 4, 2013

Although modern anatomy owes a lot to comparative anatomy, the fairly recent separation between natural history museums and medical museums in the mid-nineteenth century has tended to obscure this connection. This conference intends to focus on the constitution, rise and evolution of medical museums and the ways in which the constitution of anatomical collections has been represented in literature and the arts. It will look at matters ranging from the use of menageries for anatomical research to the proximity between human and animal remains in medical museums, as well as issues of classification and organisation. The importance of zoological specimens in medical museums and the role played by animal remains in the constitution of private medical collections and pathological museums will be central to this conference, which aims to trace the impact of comparative anatomy on human anatomy and examine the debates raised by anatomists’ methods of investigation, such as those concerning vivisection or the human and humanity, as in the case of criminals or ‘savages’. By analysing the history of this aspect of medical museums together with its reception and popularisation, this conference will focus on the evolution of the representation of humans and animals as objects of medical investigation and look at literature and the arts as significant media playing an active part in the history of medicine.

We invite 20-minute papers that engage with, but are not limited to, the following topics:

–        medical museums and/as cabinets of curiosities

–        medical museums and comparative anatomy

–        animals and/in medical research

–        collecting, preserving, classifying human and animal remains

–        the location and architecture of medical museums

–        medical museums, humans and humanity

–        anatomical collections and the rise of criminal anthropology

–        anatomical collections and the rise of ethnology

–        representations of mad collectors/anatomists/surgeons

Please send 300-word proposals (attached as a .doc-file; in French or English), together with a short biographical note to Laurence Talairach-Vielmas (talairac@univ-tlse2.fr) & Rafael Mandressi (rafael.mandressi@damesme.cnrs.fr). Please write ‘EXPLORA/Medical Museums and Anatomical Collections/Abstract’ as email object. Deadline for submissions: September 1, 2012. Contributors will be notified that their proposal has been accepted by mid-October 2012.

 

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ANATOMICAL MODELS

Academy of Medicine—Paris

April 4, 2013

 

The second conference will look at anatomical models, their role in the history of anatomy and their cultural reception and representation. It aims to contextualise the rise of anatomical modelling and collections of wax models, and trace the history of natural anatomies and other media implicated in the teaching of anatomy and in representations of the human body as both aesthetic objects and informational tools. The conference will also illuminate the contrast between anatomical images and 3-D models, as well as between wax models (such as the differences between natural anatomies made from bodily remains and artificial wax models). Furthermore, it will attempt to interrogate the role that women played in this aspect of the history of anatomy, the differences between male and female natural anatomies and wax figures, as well as the audiences that these collections were intended for. This conference will also draw upon the long historical relationship between art and anatomy in order to identify the relationship between the realism of some media and enduring mythic elements, and examine how knowledge, even when giving an impression of immediate access, is fabricated, as typified by the poses or positions and facial attitudes of many a medical Venus. The history of anatomical models will also be studied through their literary representations: the conference will highlight the role that literature played in the popularisation of anatomical tools (from anatomical images to models), how literature and the arts traced their transformations and evolution, participated in the rise or fall of certain media, and pointed to gender or ethical issues related to the making or use of anatomical models.

We invite 20-minute papers that engage with, but are not limited to, the following topics :

–        anatomical models in medical museums/fairs/shows

–        anatomical knowledge, media and body representation

–        anatomical knowledge, models and medical education

–        the fabrication of anatomical knowledge

–        anatomical models, realism and artificiality

–        anatomical models and aestheticization

–        anatomical models and the macabre

–        anatomical models and pathology

–        anatomical models and gender representation

–        anatomical models and death

–        anatomical models and sexuality

–        anatomical models and gynecology, midwifery

–        anatomical models and legislation

 

Please send 300-word proposals (attached as a .doc-file; in French or English), together with a short biographical note to Laurence Talairach-Vielmas (talairac@univ-tlse2.fr) & Rafael Mandressi (rafael.mandressi@damesme.cnrs.fr). Please write ‘EXPLORA/Anatomical Models/Abstract’ as email object. Deadline for submissions: September 1, 2012. Contributors will be notified that their proposal has been accepted by mid-October 2012.

 

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EXHIBITING HUMAN REMAINS

Hunterian Museum—London

4 June 2013

In the nineteenth and early twentieth centuries, the issue of emotional responses related to the dissection and exhibition of human remains was increasingly at the heart of debates related to the constitution (and closing down) of medical museums. This last conference will analyse the reception of medical museums and their exhibited human remains, focusing more particularly on the impact of an increasingly fragmented and commodified human body. The conference will therefore look at the history of and debates around the exhibition of human remains and how these debates were represented in literature and the arts. It will investigate the changes in representation, tracing the evolution from the aestheticized bodies of the Renaissance to the human remains exhibited in nineteenth-century medical museums, and also explore how the exhibition of human remains radically changed ideas about the diffusion of knowledge and the relation between science and nature as well as suggested new epistemological strategies. Using literature and the arts as significant media in the popularisation of a new scopic regime (examining, for instance, literary and artistic representations of embalmed corpses, exhibited skeletons or bottled specimens), the conference will highlight the way in which the artistic field often offered a more humanized or ethically more complex version of the gruesome business of dissection that anatomists and curators were daily trying to make presentable to their audiences. In this way, the conference will probe the links between episteme and transgression, and call attention to the ethical questions that were raised (and still are) by the exhibition (or even trafficking) of human remains.

We invite 20-minute papers that engage with, but are not limited to, the following topics :

–        the history of the exhibition of human remains in medical essays, journals, manuals of dissection

–        the reception of human remains, audiences and gender issues

–        the policing of the gaze in medical museums

–        audience responses to natural anatomies and artificial models

–        the links between human remains and other anatomical tools

–        human remains, ethics and medicine

–        exhibited human remains and anatomical legislation

–        representations of human remains in broadsides, pamphlets, caricatures, advertising and fiction

–        representations of the corpse as commodity/anatomical material

–        representations of tissue trafficking

–        the reception/representation of human remains and the issue of mortality

–        the meaning(s) of human remains

–        human remains in Gothic/sensation/detective fiction

–        representations of anatomists and bodysnatchers in fiction and non-fiction (essays, manuscripts, letters, diaries, etc.)

–        stories and testimonies relating supplies of cadavers, the relation between anatomists and grave-robbers, dissection

 

Please send 300-word proposals (attached as a .doc-file; in English only), together with a short biographical note to Laurence Talairach-Vielmas (talairac@univ-tlse2.fr) & Rafael Mandressi (rafael.mandressi@damesme.cnrs.fr). Please write ‘EXPLORA/Exhibiting Human Remains/Abstract’ as email object. Deadline for submissions: September 1, 2012. Contributors will be notified that their proposal has been accepted by mid-October 2012.

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Contrats doctoraux et post-doctoraux – Manière d’écrire. Comment savent les médecins, 1550-1950

Dimanche 25 mars 2012  |  Berlin (Allemagne)

Observation in the clinic, testing in the laboratory, curve-tracing machines: we may think we know how physicians know. We don’t. That is because we have, until recently, ignored the primary medium in which medical knowledge occurs, namely, writing and its organisation and reorganisation on paper. Written patient records are almost as old as medicine itself and still central to its practice. Remarkably unexamined is how these have generated knowledge. The project aims to address a question of interest for understanding science, technology and medicine in the broadest sense: How are generalizations drawn from particulars? Key techniques appear to be those of mastering on paper. These are shared across clinical, natural historical, pedagogical, forensic, accounting, administrative and other activity. To learn how paper technology works and how this has shaped knowledge over time, to show how human beings know and deal with the physical world through operations of pen and paper: the project aims to contribute to this wider goal through its focus on medicine.

ANNONCE

Applications are invited for

2 postdoctoral positions (E13) and

2 doctoral positions (65% E13)

to be held for up to five years from 1 October 2012 at the Institute for the History of Medicine, Charité Berlin, for the research project “Ways of Writing: How Physicians Know, 1550-1950” funded by the European Research Council.

Successful applicants will join Volker Hess, Andrew Mendelsohn, and Ruth Schilling to complete a seven-person research group by focusing on one of the following areas:

  1. Physici and Protophysici.  Physicians in administration in early modern northern Italy and the Spanish court.  Writing practices at intersections of government, university, and natural history.  Languages: Latin, Italian and/or Spanish required.
  2. Republic of letters, medicine in the 17th and 18th centuries.  Natural historical practices at work in medical practice and the learned world. Languages: German, French, and English required; Latin preferred.
  3. Birth of the clinic revisited.  Knowledge practices from bedside to handbook at Montpellier, Leiden, Edinburgh, Vienna, 1700-1800.  Languages: Latin, English, and French required; reading knowledge of Dutch preferred.
  4. The Laboratory in the Clinic, 1850-1950.  Role of modern experimental sciences in observation and understanding of disease(s).  Languages: English and German required.
  5. Constructing clinical cases, 1900-1950.  Medical knowing from clinical recording to scientific publication.  Languages: English and German required.  Experience in historical research on patient records preferred.

Applicants should have a strong academic track record and research potential in history or history of science and/or medicine as well as specific knowledge and skills needed to work on one of the research areas listed above.

Teamwork ability, readiness for cooperative research, and openness to multiple disciplinary approaches are essential.

Project members will communicate in English and German.

Applicants with at least a listening knowledge of German will be at an advantage.

Project members will have the opportunity to gain academic qualifications – PhD or Habilitation – through their work on the project.

Preference will be given to equally qualified female applicants.

Enquiries:
Volker Hess volker.hess [at] charite.de or
Andrew Mendelsohn a.mendelsohn [at] imperial.ac.uk

To apply, please send full CV, sample of written work, and two-page proposal (in English or German) for research in one of the areas listed above by 25 March 2012 to:

Ms. Stefanie Voth, Sekretariat
electronically stefanie.voth [at] charite.de, or by post
Institut für Geschichte der Medizin
Charité Universitätsmedizin Berlin
Ziegelstraße 10
10117 Berlin

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Appel à communication – Médias / Santé Publique

Bordeaux – 18 et 19 octobre 2012

A côté d’un traitement plus ordinaire des questions médicales, scientifiques ou techniques, les épisodes du SRAS en 2003, de  la grippe A (H1N1) en 2009 ou très récemment de  la bactérie ECEH ont montré comment des questions de santé publique pouvaient devenir des problèmes politiques dont les médias s’emparaient dans leur immédiateté, comme des scoops, contribuant ainsi à les ériger en événements.

En traitant alors ces « événements » sous différents angles (scientifique, médical, technique, politique, économique, industriel, social, environnemental,…), les médias mettent en scène des acteurs relevant de sphères discursives distinctes : scientifiques, responsables politiques, citoyens malades avérés ou potentiels, professionnels de  la santé. Une polyphonie de discours publics se laisse alors saisir, pouvant parfois donner l’impression d’une cacophonie, parfois d’une orchestration vite vue comme manipulatrice.

Au delà d’une information classiquement relayée et commentée par la presse (généraliste ou plus spécialisée), la télévision, la radio ou internet, des campagnes de communication sont alors mises en place pour faire connaître des moyens de prévention, ou pour inciter à la vaccination par exemple. On peut aussi voir émerger des reprises ironiques, sous forme de clips sur internet, faux journaux, créations théâtrales…

Le colloque qui sera organisé à Bordeaux les 18 et 19 octobre 2012 vise à réunir des chercheurs d’horizons différents (en Sciences de l’Information et de la Communication, Philosophie, Linguistique, Sciences du Langage, Sociologie,…) ainsi que des professionnels de la santé, de la politique et des médias, afin de croiser leurs réflexions sur le mode de traitement par les médias des questions de santé publique.

Les problématiques suivantes pourront être abordées, sans exclusive :

  • En matière de santé publique, comment le discours de la science est-il diffusé ? Comment les paroles des experts scientifiques sont-elles rapportées ? Quelle texture énonciative se dessine ?
  • Lorsque le journaliste endosse le rôle de médiateur, quel dialogisme interactionnel se met en place ? Quelles en sont les marques linguistiques et sémiotiques (reformulations, vulgarisation, désignations qualifiantes, infographies, encadrés et illustrations à vocation didactique, etc.) ?
  • En contexte de santé publique, quelles sont les stratégies rhétoriques que les médias mettent en acte ?
  • Comment les médias ventilent-ils les raisons (scientifique, politique, économique…) dans les différents discours à propos de la santé publique ?
  • Plus largement, quelle importance les médias accordent-ils aux questions de santé publique ? Comment mettent-ils en scène les questions ou les problèmes de santé publique ? A partir de quand peut-on parler d’« événement médiatique » ? Et à quel moment passe-t-on de « question » à « problème politique » de santé publique ?
  • Comment les médias interviennent-ils dans la mise en place d’une alerte sanitaire ? Observateurs, acteurs, révélateurs, amplificateurs ?
  • Comment les différents publics réagissent-ils au traitement médiatique des problèmes de santé publique ?
  • Quelles sont les stratégies rhétoriques que les médias mettent en oeuvre en contexte de santé publique?
  • Comment, dans un contexte d’abondance de l’information et de possibilité de bruitage, les médias permettent-ils de distinguer le vrai du faux ? Quelle désinformation peut se mettre en place ?
  • Comment se redéfinit l’expertise en matière de santé publique et qui peut être considéré comme expert ?

Les propositions de communication (un titre et un résumé de 450 mots maximum, en français ou en anglais) seront à déposer avant le 17 mars 2012 à l’adresse suivante :

www.conference-universite.org/MedSante2012

Calendrier :
– Date limite de dépôt des propositions, via le site du colloque : 17 mars 2012
– Notification d’acceptation : fin mai 2012
– Pré-inscriptions : avant le 15 juin 2012
– Dates du colloque : 18 et 19 octobre 2012

Contact : medsante2012@conference-universite.orgAppelMedsante

Composition du comité scientifique :

BENKIMOUN Paul Journaliste en charge des questions de santé – Le Monde
BOUTET Josiane, Professeur des Universités en Sciences du Langage, Université Paris IV-La Sorbonne et Université Paris VII-Denis Diderot
BRUN Cédric, Maître de conférences en Philosophie, Université Bordeaux, SPH (EA4574)
DOURY Marianne, Chargée de recherche, Laboratoire Communication et politique.
DUTEIL-MOUGEL Carine, Maître de conférences en Sciences de l’Information et de  la Communication , ENSIL-Université de Limoges, CeReS (EA 3648)
GONON François, Directeur de recherche, Institute of Neurodegenerative Diseases, CNRS, UMR 5227
KRIEG-PLANQUE Alice, Maître de conférences en Sciences de l’Information et de  la Communication , Université Paris-Est Créteil (UPEC), Céditec.
LAÜGT Olivier, Maître de conférences en Sciences de l’Information et de  la Communication , Université Bordeaux, SPH (EA4574)
LEDEGEN Gudrun, Maître de conférences en Sciences du Langage, Université de Rennes 2, Préfics
LONDEI Danielle, Professore Ordinario di Lingua francese auprès de  la Scuola Superiore di Lingue Moderne per Interpreti e Traduttori (Forli)- Università di Bologna
MOIRAND Sophie, Professeur des universités en Sciences du Langage, Université Sorbonne nouvelle et Paris 3, CEDISCOR-SYLED
RASTIER François, Directeur de recherche CNRS, ERTIM
REBOUL-TOURE Sandrine, Maître de conférences en Sciences du Langage, Université Sorbonne nouvelle et Paris 3, CEDISCOR-SYLED
SANTONE Laura, Université Roma Tre, Faculté de Lettres et Philosophie – Département de Langues et cultures étrangères, Rome
VENTURINI Tommaso, Maître de conférences à Sciences Po Paris
VERGELY Pascale Maître de conférences en Sciences de l’Information et de  la Communication , Université Bordeaux, SPH (EA4574)

Parution – Gérontologie et société

 

Gérontologie et société. Vieillissement et migrations, n°139, 2011/4

 

VIEILLISSEMENT ET NOUVELLES MIGRATIONS SUD-NORD

Laurent Bornia – Système migratoire et métiers du care : comment les évolutions démographiques produisent de nouvelles migrations

Cinzia Castagnaro – Vieillissement et dévieillissement : un débat européen

Christophe Bertossi – Identités professionnelles, ethnicité et racisme à l’hôpital : l’exemple de services de gériatrie

VIEILLIR ENTRE PAYS D’ACCUEIL ET PAYS D’ORIGINE : UN ENTRE-DEUX

Omar Samaoli – Vieillesse des immigrés : quelques interrogations d’actualité

Libres propos. Prendre soin des migrants âgés : le réseau de santé intermed en Rhône-alpes . Entretien avec Fabienne Diebold & Mickaël Soussan

Libres propos. Prendre soin et accompagner les femmes migrantes âgées. Le café social Ayyem Zamen . Entretien avec Moncef Labidi

Chantal Crenn  – « vieillir » dans deux pays : une situation alimentaire « combinée » pour les migrants retraités « Sénégalais » de Bordeaux

Rémi Gallou – Vieillir et mourir en Afrique ou en France ? Regards croisés de deux générations d’immigrés subsahariens

Georges Dorion – Les antillais retraités en métropole : trajets de vie

Aníbal de Almeida – Les Portugais en France à l’heure de la retraite cinquante ans après leur arrivée en france, les portugais parviennent à l’âge de la retraite

S’INSTALLER AU SUD ?

Libres propos. Vivre sa retraite au soleil : représentations idéales, pratiques réelles . Entretien avec Rémy Knafou

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Séminaire – Maladies industrielles et mobilisations collectives

Le séminaire « Maladies industrielles et mobilisations collectives » aura deux séances à une semaine d’intervalle, les 5 et 12 mars, à Paris (centre Pouchet). Il est ouvert à toutes et tous.

Lundi 5 mars 2012 de 10h à 13h :

Emilie Counil (EHESP/GISCOP 93) et Gérard Voide (Collectif des riverains et victimes du CMMP d’Aulnay-sous-Bois) – « Enjeux de santé publique autour d’une ancienne usine de broyage d’amiante : le Comptoir des minéraux et matières premières à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) »

La discussion sera introduite par Pascal Marichalar (CMH, GSPE).

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Lundi 12 mars 2012 de 10h à 13h :

Thomas Le Roux (Maison française d’Oxford) – « Plaintes, oppositions et actions contre les nuisances industrielles, France, 1750-1850 ».

La discussion sera introduite par Gwenola Le Naour (Triangle).
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Lieu : Centre Pouchet du CNRS, 59/61 rue Pouchet Paris 17e (Métro : ligne 13, station Brochant ou Guy Môquet). Salle affichée à l’entrée.

Programme des séances ultérieures :

Lundi 2 avril 2012
Sylvain Laurens (Université de Limoges, CURAPP, GSPE) « La construction d’une protection au travail « raisonnable » du côté patronal : ethnographie au sein d’une fédération professionnelle européenne ».

Lundi 21 mai 2012
Sonia Granaux (Université de Toulouse, IRIS-Paris 13).
« Les CHSCT dans les établissements de fabrication de produits chimiques : trois décennies de confiscation du pouvoir des représentants du personnel et d’influence des réseaux d’alerte en santé au travail (1974-2006) ».

Lundi 11 juin 2012
Pascal Marichalar (CMH, GSPE) et Laure Pitti (Université Paris 8, Cresppa-CSU)
« Recourir à la médecine contre la médecine : les circulations des savoirs médicaux entre ouvriers et médecins dans les années 1970 ».

Plus d’informations sur le séminaire :
http://calenda.revues.org/nouvelle22245.html

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Appel à contribution – Les corps dans les violences de masse et les génocides (1). Corps détruits : destructions, disparitions, profanations, expositions

 

Vendredi 05 avril 2002

Les violences de masse ont représenté un phénomène structurant du 20e siècle. Du génocide arménien au Rwanda, de la Grande Terreur stalinienne à la Shoah, des dictatures d’Amérique latine au génocide cambodgien, des millions d’êtres humains ont été assassinés en dehors des champs de bataille. Les sciences sociales se sont emparées à l’issue de la seconde guerre mondiale des questions inédites posées par le phénomène génocidaire et l’assassinat en masse de civils, auxquelles elles ont apportés différents éclairages. Le thème du corps représente pour sa part, depuis plusieurs décennies, une thématique transversale des sciences sociales, notamment marquée par les apports de l’histoire, de l’anthropologie ou de la sociologie mais aussi des sciences politiques.

Or, de façon assez paradoxale, et malgré l’importance des travaux menés sur le corps d’une part et les violences de masse d’autre part, la question du corps dans les violences de masse demeure encore un thème largement inexploré. Pourtant, le sort fait au corps, et singulièrement au corps mort, semble véritablement constituer une clé pour la compréhension de l’impact des violences de masse et des génocides sur les sociétés contemporaines.

Prenant appui sur une réflexion engagée conjointement dès 2010, l’historien Jean-Marc Dreyfus (Université de Manchester, UK) et l’anthropologue Elisabeth Anstett (CNRS-Iris, France) ont donc souhaité placer la question du corps mort au centre d’un projet de recherche consacré à la postérité des violences de masse du 20e siècle. Ce vaste projet de recherche (CORPSES OF MASS VIOLENCE AND GENOCIDE), lauréat d’une bourse du Conseil européen de la recherche (ERC) en 2011, se déploiera durant quatre années jusqu’en janvier 2016. Il sera divisé en trois grandes phases, chacune ciblant un aspect différent du traitement des corps en masse dans la violence paroxystique : la phase de destruction ; la phase de l’identification; et la phase de (ré)conciliation.

La conférence qui aura lieu à Paris en septembre 2012 s’inscrit dans la première phase du projet – Corps et destructions- dont elle constituera le moment fort. Car dans le contexte des violences de masse, la mort ne constitue pas la fin du travail des bourreaux. Les exactions sont accompagnées d’un traitement et d’une manipulation complexes, parfois d’une véritable ingénierie technique et sociale sur les cadavres, une phase qui est étonnement peu documentée par la recherche. C’est précisément cette phase que la conférence se propose d’explorer, dans la multiplicité des situations extrêmes.

Les communications interrogeront donc le traitement des corps dans les massacres. Ceux-ci ont pu être détruits dans un processus systématique, administratif et industriel : l’exemple le plus achevé étant fourni par les chambres à gaz et les crématoires d’Auschwitz-Birkenau. Les cadavres ont pu être enterrés anonymisés dans des fosses communes, comme durant la Grande Terreur stalinienne et pour les morts du goulag. Certains corps ont été incinérés dans des crématoires d’Etat comme en Union Soviétique ou en Argentine. Souvent, les fosses ont été rouvertes, afin de perfectionner le camouflage des cadavres : ceux-ci étant morcelés et éparpillés au sein de fosses secondaires ou tertiaires, comme lors des massacres en Bosnie dans la guerre qui a suivi l’éclatement de la Yougoslavie ou encore ré-inhumés comme dans le cas de l’opération carotte en Uruguay. Cette intervention technique sur les corps, qui a demandé le déploiement de ressources importantes, avait pour objectif d’empêcher toute identification future. Les corps furent aussi parfois brûlés après avoir été exhumés, afin de dissimuler les traces du crime, comme lors de « l’opération 1005 » de la Shoah. Les corps ont pu être exhibés, par exemple lors de la grande famine chinoise du Grand Bond en avant. Ils ont parfois été systématiquement profanés. Le traitement des morceaux de corps – membres, tête, cheveux – mais aussi des restes humains – chair, ossements, sang – devra à cet égard également être considéré de façon spécifique.

Le colloque qui portera sur le XXe siècle privilégiera les approches pluridisciplinaires et novatrices, sans exclusion d’aucune zone géographique mais sans non plus volonté d’exhaustivité. Il s’agira de reconsidérer les motivations, les cadres idéologiques et politiques, et les aspects techniques que révèle la destruction des corps, dans une perspective instrumentale qui devra ouvrir de nouveaux axes de recherche. L’apport des études sur la médecine légale sera particulièrement apprécié.

Parmi de très nombreux questionnements, le colloque accueillera particulièrement des communications sur les aspects suivants :

  • les bourreaux, structures de mise à mort et de traitement des corps.
  • l’idéologie mise en oeuvre dans le traitement spécifique des cadavres
  • les technologies de traitement des corps, innovation et standardisation
  • traces et témoignages : la question des témoins, des organisations humanitaires restées sur le lieu des massacres, des observateurs internationaux
  • le problème de la comptabilité des cadavres
  • la question du genre dans le traitement des corps.
  • les aspects économiques de la destruction
  • le statut symbolique des corps dans ces violences de masse, leur valeur (les corps comme otage ou comme monnaie d’échange)
  • le statut juridique des cadavres dans les violences de masse
  • les approches anthropologiques de l’inscription de la destruction des corps dans l’idéologie des sociétés génocidaires
  • les approches anthropologiques des restes humains : ossements, cendres, cheveux, fluides corporels

Modalités :

Les propositions de communication devront être envoyées avant le 5 avril 2012 à l’adresse électronique suivante : info@corpsesofmassviolence.eu

Elles devront comporter un maximum de 4000 signes et être accompagnées d’un curriculum vitae de deux pages maximum.

La réponse aux propositions sera communiquée le 30 avril 2012.

Les organisateurs du colloque prendront en charge les frais de transport et d’hébergement des intervenants. La conférence se déroulera en français et en anglais, avec traduction simultanée.

Organisateurs : Elisabeth Anstett (CNRS, IRIS, Paris, France) et Jean-Marc Dreyfus (Université de Manchester, Grande-Bretagne)

Comité scientifique : Michel Signoli (CNRS, France), Caroline Fournet (Université de Groningen, Pays-Bas), Sévane Garibian (Universités de Neufchâtel et Genève, Suisse), Jon Shute (Université de Manchester).

Date limite
  • vendredi 05 avril 2002
Contact
  • Jean-Marc Dreyfus
    courriel : info (at) corpsesofmassviolence [point] eu

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