Pierre Puget à l’arsenal de Toulon: l’image du roi dans la sculpture navale

C’est durant le XVIIe siècle que le pouvoir monarchique impose son image dans le domaine public dans le but d’asseoir son règne. Le phénomène touche l’ensemble des arts, mais c’est en sculpture qu’il est le plus visible. Des artistes de renom vont être nommés chefs d’atelier, dans les arsenaux français, pour produire des décors sculptés qui ornent les navires de la Royale, pour glorifier la personne du roi.

C’est le cas du sculpteur Pierre Puget, qui est appelé depuis Gênes pour travailler à l’arsenal de Toulon de 1668 à 1679. L’artiste va produire les dessins des ornements de nombreux vaisseaux, dont les plus connus sont ceux du Soleil-Royal, du Monarque ou du Sceptre. Ces œuvres éphémères sont réalisées par les sculpteurs de l’atelier qui travaillent sous les ordres du maître. Les représentations sont inspirées, principalement, d’allégories gréco-romaines. On représente le roi sous les traits d’Apollon, comme à Versailles, ou sous ceux de Neptune, accompagné de chevaux marins, de sirènes ou de tritons, toujours dans la volonté de mettre en valeur le souverain et sa suprématie sur les mers.

Ce sujet apporte de nombreuses questions, aussi bien sur les aspects techniques que sur les caractères politiques des œuvres. Le travail en atelier de sculpture dans le cadre d’un arsenal n’est pas très documenté et les contraintes liées au support (un navire de guerre) sont également à approfondir. La liberté de l’artiste dans la production des images, la réception par les gens de la marine comme par le public. L’évolution même du décor en fonction des évolutions techniques des vaisseaux…

C’est sur l’ensemble de ces manques que mon master va tenter d’apporter des informations complémentaires et nouvelles, dans le but de mettre en valeur ce domaine méconnu qu’est la sculpture navale.

Etudiante en Master 1 d’Histoire de l’Art à l’Université Toulouse II Jean-Jaurès, mon mémoire mené sous la direction de Monsieur Pascal Julien, répond à mon intérêt pour la sculpture du XVIIe siècle. Mais surtout à mon envie de travailler sur un domaine peu représenté par un manque d’œuvres conservées, mais qui apporte de nouvelles données sur la production d’une société.