L’image « composée » dans la gravure romantique du XIXe siècle

Amélie Maugan, sous la direction de M. Jean Nayrolles.

Prolifique, le Romantisme du XIXe siècle l’est à bien des égards, tant dans la fécondité de sa production artistique, alimentée par les divers changements opérés tout au long du siècle, que dans la multiplicité de ses propres définitions. Fascinée par cette période, j’ai pris contact avec M. Jean Nayrolles qui m’a proposé plusieurs pistes de réflexions sur lesquelles je me suis attardée dans le but de faire émerger une idée de sujet ; sujet qui s’est construit pas à pas durant quelques mois jusqu’à enfin prendre la forme que nous souhaitions lui donner.

Mon mémoire s’attachera à étudier ce que l’on peut appeler des « images composées/recomposées », voire même, à contrario, des « images fragmentées » – la dénomination qui doit être donnée à ce nouveau type d’images n’existe pas encore véritablement – qui envahissent l’univers du livre illustré français au XIXe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En effet, au XIXe siècle, le livre français connaît de nombreuses évolutions et transformations internes, tant sur le plan formel qu’esthétique, au point d’engendrer un nouveau type d’images qui, contrairement à la vignette, flottante et indomptable, se caractérise par une surenchère d’éléments ornementaux, illustratifs et narratifs. Le corpus sollicité pour cette étude se composera essentiellement de frontispices et d’encadrements de pages dont la construction stylistique rappelle les façades des architectures médiévales – églises romanes, cathédrales, chapiteaux, etc. – se caractérisant ainsi en premier lieu par leur aspect « polyfocal ». Cette nouvelle image romantique semble remettre au goût du jour l’image à plusieurs champs, comme il en existait à foison durant le Moyen Âge à travers les retables, les diptyques et les triptyques.

Toutefois, si les images du Moyen Âge semblent être une des influences majeures pour ces artistes graveurs, nous devrons également nous attarder sur les frontispices architecturaux et allégoriques qui illustrent nombre d’ouvrages du XVIIe et XVIIIe siècles, et au sein desquels les figures allégoriques concentrent le sens, contrairement à nos images du XIXe siècle. Dès lors, il s’agira pour nous de chercher à mettre en lumière le point de rupture qui s’est opéré entre ces différents types d’images, permettant le passage de l’un à l’autre.