Colloque international « La Vie entre éthique et science »

Quand :
4 juillet 2017 @ 9 h 00 min – 6 juillet 2017 @ 14 h 00 min
2017-07-04T09:00:00+02:00
2017-07-06T14:00:00+02:00
Où :
Université Jean Jaurès - Amphi F417 (Maison de la recherche)
Allée Antonio Machado
31100 Toulouse
France

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Comment la vie peut-elle à la fois se soumettre à la science et déborder ses manifestations ? L’observation extérieure, axiologiquement neutre, telle que la science la propose, suffit-elle à rendre compte de la vie dans sa complexité ? L’évaluation et la description des objets que sont la nature, le vivant et l’humain se prêtent à des développements de plus en plus précis, de plus en plus informés. Pourtant, à mesure que leur visée se déploie, la vie ne s’y exprime que de manière partielle. Le phénomène de la vie tel que nous l’expérimentons en première personne, depuis l’intérieur, dans son épaisseur subjective, intersubjective ou simplement personnelle, ne semble pas se réduire aux données quantifiables, exprimables, de la naturalisation, produites par la science.

En même temps, les données singulières n’apportent de connaissance qu’au prix de leur synthèse générale. L’expérience singulière de l’existence fait surgir, tout au plus, des éclats de sens difficiles à coordonner. Cette dimension particulière de la vie empêche l’établissement de lois, en posant à la connaissance les limites de l’hétérogène et de l’inattendu. Ainsi dans un même phénomène, celui de la vie, se croisent des regards radicalement différents : d’un côté la visée d’éclairage et de systématisation, l’enjeu d’une meilleure explication, et d’un autre côté l’aspiration à protéger et rendre justice au cas particulier et exceptionnel. Les observations de la vie et du vivant paraissent sujettes à un double travail, à une double perspective, du modèle et de l’anti-modèle, du système et du grain de folie.

Par exemple, les résultats des recherches médicales ne seront applicables qu’à des sujets dans des situations critiques, où le soin ne se réduit pas à l’application des connaissances. Le soin médical constitue un cas dans lequel la science et l’éthique sont nécessaires dans une action conjointe : la science sans l’éthique ouvrirait à l’exercice d’un pouvoir dangereux sur les corps ; l’éthique sans la connaissance scientifique sombrerait dans l’impuissance.

De la même manière, le travail sur les conditions d’existence des vivants peut se partager entre l’écologie, qui pose et décrit un écosystème, et l’accès subjectif à un monde naturel où la protection de l’environnement m’incombe. Étudier la nature pour la comprendre et se sentir responsable d’agir pour le maintien de son équilibre sont deux attitudes bien différentes. Pourtant, encore une fois, la connaissance ouvre l’examen éthique des conditions d’action.

Ce colloque réunira des philosophes et scientifiques, autour des pensées de Bergson, Canguilhem, Merleau-Ponty, Levinas, Deleuze, Nietzsche, Whitehead, et plus généralement des philosophes du XIXe et XXe siècle.

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