La Chanson polyphonique

Genre musical représentatif de la Renaissance française, la chanson polyphonique prend source dans la musique vocale profane du Moyen-Age et son évolution à travers le XVème.
Au XVIème siècle, les chansons polyphoniques sont écrites le plus souvent toujours pour 4 voix mixtes a cappella (sauf en Italie où le madrigal – équivalent de la chanson français – est le plus souvent traité à 5 voix a cappella).
On hésite entre deux styles d’écritures : le style contrapuntique (le plus ancien) basé sur l’imitation et l’indépendance des voix (« Il est Bel et  bon » de Passereau), et le style syllabique où l’écriture verticalise les  rythmes et syllabes dans un souci de simplicité et de meilleure compréhension du texte.

Ce nouveau style habituera l’oreille à la perception d’accord et  débouchera au XVIIème siècle sur le style de la mélodie accompagnée, pensée désormais hamonique.

La chanson Mon Cœur se recommande à vous de Roland de LASSUS présente ce double aspect avec un début vertical puis des entrées en imitations.
A ces deux styles s’ajoute le style vocalisé ornemental qui permet de mettre en valeur l’importance du texte (figuralismes) et le style imitatif basé sur onomatopées.

La prosodie de la chanson polyphonique adopte souvent des rythmes simples liés à la verticalité, ce qui permet une éventuelle adaptation instrumentale (*voir la page instruments/voix). Les structures  demeurent néanmoins liées au texte (pas encore de forme musicale préétablie) : on trouve cependant la forme strophique.

Certaines autres pièces adoptent aussi soit la forme rondeau soit
une forme libre. Dans la 2ème moitié du XVIe siècle, la forme   strophique devient fréquente. Les poètes sont souvent eux-mêmes les compositeurs, mais aussi les poètes de La Pléiade : Pierre de RONSARD, Joachim DU BELLAY, Clément MAROT… Les sujets abordés dans la chanson polyphonique se diversifient :

– Le sentiment amoureux y tient la première place : tantôt les chansons
célèbrent le bonheur (Tant que vivrai, Sermisy) tantôt elles expriment le désespoir amoureux (Mon Cœur se recommande à vous, Roland de Lassus).
– La nature (La Nuit Froide et Sombre ? Roland de Lassus).
– Le pittoresque (Il est bel et bon, Passereau).
– La société (Les Cris de Paris, Janequin).
– L’actualité (La Bataille de Marignan, Janequin).
– Les sujets lestes, souvent grivois, sont également très prisés.

Vers 1550 la chanson parisienne adopte une grande légèreté et se tourne souvent vers un style descriptif voire imitatif où des  onomatopées permettent à la chanson parisienne de devenir de véritables tableaux sonores (Le Chant des Oiseaux, Janequin).
L’édition musicale parisienne constitue le support de la chanson  polyphonique : elle contribue à sa divulgation et à son essor.

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