Archives de catégorie : 2012 # 4

2012-REVUE

Couverture 2012

SOMMAIRE


François-Xavier FAUVELLE-AYMAR

À l’ombre du roi : le chasseur-collecteur, l’éleveur, le métallurgiste, l’artiste…


Francis ANFRAY

MATARA : enquête archéologique sur une cité antique d’Érythrée


Bertrand POISSONNIER

Les stèles géantes d’Aksum à la lumière des fouilles de 1999


Roger JOUSSAUME

Les cimetières superposés de Tuto Fela, en pays Gedeo (Éthiopie),
et quelques réflexions sur le site de Chelba-Tutitti


Nicolas VALDEYRON, Sonia Ludmila DA SILVA DOMINGOS

Coquillages (beaucoup) et crustacés (un peu) : l’économie des populations littorales
de la baie de Luanda (Angola), du début de notre ère jusqu’à la période actuelle


François BON, Laurent BRUXELLES, François-Xavier Fauvelle-Aymar, Karim SADR

Les pasteurs khoekhoe à la confluence des sources historiques et archéologiques.
Proposition de modèles d’implantation spatiale et de signature technologique
d’une population néolithique d’Afrique australe


Michel BARBAZA

Les gravures rupestres libyco-berbères : d’une rive à l’autre du Sahara


Jean-Marc FABRE

La vallée du Beli (Markoye, Burkina Faso) :
un important district sidérurgique au temps des grands empires


Caroline ROBION-BRUNNER

Enjeux et apports des données ethnohistoriques à une reconstitution historique
de la sidérurgie ancienne du Pays dogon (Mali)


François-Xavier FAUVELLE-AYMAR

Niani redux. En finir avec l’identification du site de Niani (Guinée-Conakry)
à la capitale du royaume du Mali


2012-01–FAUVELLE-AYMAR

À l’ombre du roi :

le chasseur-collecteur, l’éleveur, le métallurgiste, l’artiste…

François-Xavier FAUVELLE-AYMAR

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Vers le premier tiers du IVe siècle de notre ère, un souverain d’Aksum, dans l’extrême nord de l’Éthiopie actuelle, du nom d’Ezana, fait graver dans la pierre, en guise d’action de grâce, une longue inscription bilingue (grec et guèze) dans laquelle il relate l’expédition victorieuse conduite par ses frères contre la tribu des Bougaeitai. Ces derniers, qui s’étaient révoltés, ont été matés, puis amenés au nombre de 4400 dans la capitale, en compagnie de leur bétail – boeufs et moutons – et de leurs bêtes de somme – probablement chameaux et ânes –, et nourris de pain d’épeautre et de vin pendant quatre mois. Le roi les changea ensuite de résidence, les établissant à demeure en de nouveaux endroits, dotant chaque roitelet (basiliskos en grec, que nous traduisons ici par “chef”) d’un nombre de bovins beaucoup plus élevé que celui des bêtes prises comme butin de guerre. Nous reconnaissons le nom des Bougaeitai ; ce sont les Bedja, des populations de nomades pastoraux qui vivent, aujourd’hui comme hier, dans les basses terres aux confins du Soudan et de l’Érythrée. On ignore si l’opération de déplacement de population conçue par le roi (basileus en grec) et le plan – que l’on devine en filigrane – de sédentarisation plus ou moins “subventionnée” fonctionnèrent, mais on peut croire que non. En effet, pendant de longs siècles, les Bedja sont restés ce qu’ils étaient à l’époque du royaume d’Aksum : des nomades turbulents évoluant à la périphérie des grandes formations politiques qui dominèrent la vallée du Nil ou la Corne de l’Afrique, exerçant une gêne assez permanente ou assez insidieuse pour mériter régulièrement l’envoi de troupes.

Pour citer cet article

Fauvelle-Aymar Fr.-X., 2012 – À l’ombre du roi : le chasseur-collecteur, l’éleveur, le métallurgiste, l’artiste…, in  Fauvelle-Aymar Fr.-X (dir.), Palethnologie de l’Afrique, P@lethnologie, 4, 5-10.

2012-02–ANFRAY

Matara :

enquête archéologique sur une cité antique d’Érythrée

Francis ANFRAY

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Résumé

Après un rappel du cadre chronologique de l’antiquité érythréo-éthiopienne, puis un rapide panorama des recherches portant sur le Pré-Aksumite et l’Aksumite, cet article présente les résultats des fouilles archéologiques conduites par l’auteur et l’Institut éthiopien d’archéologie sur le site de Matara, en Érythrée. Quatre complexes résidentiels et deux édifices cultuels, dont une basilique, ont été mis au jour ; ils appartiennent à l’étage aksumite. Des tombeaux et de nombreuses inscriptions attestent une longue occupation du site depuis l’époque pré-aksumite, les niveaux sous-jacents n’ayant été qu’effleurés.

Pour citer cet article

Anfray Fr., 2012 – Matara : enquête archéologique sur une cité antique d’Érythrée, in  Fauvelle-Aymar Fr.-X. (dir.), Palethnologie de l’Afrique, P@lethnologie, 4, 11-48.

2012-03–POISSONNIER

Les stèles géantes d’Aksum
à la lumière des fouilles de 1999

Bertrand POISSONNIER

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Résumé

Les fouilles réalisées en 1999 à l’emplacement de la stèle 2 du site antique d’Aksum, dans le nord de l’Éthiopie, ont permis de documenter la fondation de cette stèle emportée à Rome en 1937 et de préparer son retour sur place en 2005 et sa réérection en 2008 à l’endroit exact où elle se dressait au IIIe ou IVe siècle de notre ère. Elles ont également permis de renouveler la perception que l’on a des trois stèles géantes du site, de leur conception jusqu’à leur destruction en passant par leur mode d’érection.

Pour citer cet article

Poissonnier B., 2012 – Les stèles géantes d’Aksum à la lumière des fouilles de 1999, in  Fauvelle-Aymar Fr.-X. (dir.), Palethnologie de l’Afrique, P@lethnologie, 4, 49-86.

2012-04–JOUSSAUME

Les cimetières superposés de Tuto Fela,
en pays Gedeo (Éthiopie), et quelques réflexions
sur le site de Chelba-Tutitti

Roger JOUSSAUME

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Résumé

En pays Gedeo, dans le sud de l’Éthiopie, le tumulus de Tuto Fela a livré deux ensembles de stèles, certaines phalliques et les autres anthropomorphes. Ces dernières appartiennent à un monument formé par accrétion successive de tombes dont elles sont les marqueurs. Les stèles phalliques, qui peuvent avoir été remployées dans ce niveau d’utilisation, proviennent d’un état antérieur du monument, caractérisé par des tombes creusées dans le substrat ; ce premier état a été daté entre le XIe et le XIIIe siècle AD. La vérification de quelques hypothèses émises à propos de Tuto Fela a pu être conduite à partir de l’étude du site voisin de Chelba Tutitti, qui présente exclusivement des stèles phalliques.

Pour citer cet article

Joussaume R., 2012 – Les cimetières superposés de Tuto Fela, en pays Gedeo (Éthiopie), et quelques réflexions sur le site de Chelba-Tutitti, in  Fauvelle-Aymar Fr.-X. (dir.), Palethnologie de l’Afrique, P@lethnologie, 4, 87-110.

2012-05–VALDEYRON-DA SILVA

Coquillages (beaucoup) et crustacés (un peu) :

l’économie des populations littorales de la baie de Luanda (Angola),
du début de notre ère jusqu’à la période actuelle

Nicolas VALDEYRON, Sonia Ludmila DA SILVA DOMINGOS

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Résumé

Cet article présente une série d’observations archéologiques et ethnographiques effectuées sur plusieurs amas coquilliers situés aux alentours de la lagune de Luanda en Angola, avec une attention particulière pour l’évolution de l’utilisation d’un mollusque, Arca senelis L., au cours des deux derniers millénaires. Connu dans la littérature, le site de Cabolombo a fait l’objet de nouvelles investigations (sondage 1) qui renforcent l’idée d’une première occupation du site par des collecteurs de coquilles, sans doute de tradition bantu. Les sites de Kamabanga et Kitala suggèrent, eux, l’existence, entre le VIIIe et le XIVe siècle, de populations toujours collectrices mais engagées dans des circuits d’échanges régionaux, et, peut-être, spécialisées dans la production de rondelles en test de coquillage qui pourraient avoir eu valeur de monnaie à la période formative du royaume du Kongo. Les sondages 4 et 14 de Cabolombo ont livré des marqueurs d’un contexte colonial (pipes de fabrication locale) dans un environnement économique toujours orienté vers la prédation. Le sondage 9, en revanche, révèle l’utilisation des mabangas comme matière première pour la production de chaux, probablement sous un contrôle étroit des Portugais. Finalement, si les grandes étapes de l’histoire du peuplement de la région paraissent pouvoir être restituées par l’archéologie et si les enquêtes orales peuvent documenter les processus de formation des gisements, le statut socio-économique et culturel des populations reste plus difficile à saisir.

Pour citer cet article

Valdeyron N., da Silva Domingos S. L., 2012 – Coquillages (beaucoup) et crustacés (un peu) : l’économie des populations littorales de la baie de Luanda (Angola), du début de notre ère jusqu’à la période actuelle, in  Fauvelle-Aymar Fr.-X. (dir.), Palethnologie de l’Afrique, P@lethnologie, 4, 111-142.

2012-06–BON-ET-ALII

Les pasteurs khoekhoe à la confluence
des sources historiques et archéologiques

Proposition de modèles d’implantation spatiale et de signature technologique
d’une population néolithique d’Afrique australe

François BON, Laurent BRUXELLES
François-Xavier Fauvelle-Aymar, Karim SADR

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Résumé

Les Khoekhoe, populations pastorales d’Afrique du Sud aujourd’hui en grande partie disparues, sont bien documentés par les sources historiques. Cependant, leurs vestiges archéologiques semblent à peine se distinguer de ceux des groupes de chasseurs-cueilleurs contemporains. S’appuyant sur la découverte d’un probable kraal à Kafferskuitje (KFS 5), dans la péninsule de Vredenburg, et sur une étude géomorphologique du système de terrasses alluviales du fleuve Berg, cet article suggère l’existence de choix préférentiels d’implantation spatiale des groupes khoekhoe sur les terrasses inférieures situées à l’intérieur des méandres. Suivant ce modèle prédictif, la découverte du site de Volstruisdrif (VSD) permet de poser l’hypothèse d’une signature archéologique reposant sur l’association diagnostique de vestiges céramiques et de productions lithiques distinctives.

Pour citer cet article

Bon Fr., Bruxelles L., Fauvelle-Aymar Fr.-X., Sadr K., 2012 – Les pasteurs khoekhoe à la confluence des sources historiques et archéologiques. Proposition de modèles d’implantation spatiale et de signature technologique d’une population néolithique d’Afrique australe, in  Fauvelle-Aymar Fr.-X. (dir.), Palethnologie de l’Afrique, P@lethnologie, 4, 143-168.

2012-07–BARBAZA

Les gravures rupestres libyco-berbères :

d’une rive à l’autre du Sahara

Michel BARBAZA

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Résumé

Des observations récentes sur les représentations rupestres libyco-berbères (gravures essentiellement) permettent de proposer de nouveaux éléments de réflexion sur leur nature, leur chronologie et leur signification. Les études en cours, tout en prenant part à la constitution d’un inventaire général, participent à la mise en place d’une problématique d’analyse hors de laquelle le corpus final risquerait d’être aussi peu disert que ne l’est la multitude de représentations déjà recensées et publiées. Quelques sites à gravures libyco-berbères répartis entre la boucle du Niger et le Maghreb permettent, sous l’éclairage des travaux réalisés par la communauté des chercheurs, de s’engager résolument dans cette voie.

Pour citer cet article

Barbaza M., 2012 – Les gravures rupestres libyco-berbères : d’une rive à l’autre du Sahara, in  Fauvelle-Aymar Fr.-X. (dir.), Palethnologie de l’Afrique, P@lethnologie, 4, 169-193.

2012-08-FABRE

La vallée du Beli (Markoye, Burkina Faso) :

un important district sidérurgique au temps des grands empires

Jean-Marc FABRE

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Résumé

Des observations récentes sur les représentations rupestres libyco-berbères (gravures essentiellement) permettent de proposer de nouveaux éléments de réflexion sur leur nature, leur chronologie et leur signification. Les études en cours, tout en prenant part à la constitution d’un inventaire général, participent à la mise en place d’une problématique d’analyse hors de laquelle le corpus final risquerait d’être aussi peu disert que ne l’est la multitude de représentations déjà recensées et publiées. Quelques sites à gravures libyco-berbères répartis entre la boucle du Niger et le Maghreb permettent, sous l’éclairage des travaux réalisés par la communauté des chercheurs, de s’engager résolument dans cette voie.

Pour citer cet article

Fabre J.-M., 2012 – La vallée du Beli (Markoye, Burkina Faso) : un important district sidérurgique au temps des grands empires, in  Fauvelle-Aymar Fr.-X. (dir.), Palethnologie de l’Afrique, P@lethnologie, 4, 195-209.

2012-09–ROBION-BRUNNER

Enjeux et apports des données ethnohistoriques
à une reconstitution historique de la sidérurgie
ancienne du Pays dogon (Mali)

Caroline ROBION-BRUNNER

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Résumé

Depuis 2002, des recherches consacrées à la paléométallurgie en Pays dogon ont révélé un patrimoine sidérurgique exceptionnel. Plus d’une centaine de sites de réduction du minerai ont, pour la première fois, été répertoriés, cartographiés et étudiés. Des critères technologiques, culturels et économiques ont permis de les classer en sept traditions sidérurgiques différentes. L’existence et la cohabitation d’une telle diversité de vestiges métallurgiques dans un espace géographiquement restreint (15000 km2) sont tout à fait surprenantes. Dans cet article, nous essayons d’interpréter ce constat archéologique à la lumière des données ethnohistoriques. Cette confrontation de plusieurs sources nous permettra finalement de proposer un scénario historique inédit retraçant l’évolution de la production traditionnelle du fer en Pays dogon.

Pour citer cet article

Robion-Brunner C., 2012 – Enjeux et apports des données ethnohistoriques à une reconstitution historique de la sidérurgie ancienne du Pays dogon (Mali), in  Fauvelle-Aymar Fr.-X. (dir.), Palethnologie de l’Afrique, P@lethnologie, 4, 211-236.