En milieu urbain, face au développement de l’épidémie de COVID 19 et en un temps très court, les individus réévaluent leurs options de déplacement. Le vélo apparaît alors à plusieurs égards comme une option de mobilité urbaine résiliente et fiable à court et long termes, compatible à la fois avec un contexte de crise sanitaire et les objectifs de développement durable. Les habitudes de mobilités étant difficiles à changer, profiter d’une modification de comportement pendant la crise sanitaire pour transformer durablement les pratiques et habitudes de mobilités urbaines devient pour beaucoup de villes une opportunité à saisir et un défi à relever.
La mise en place d’un système de VLS efficient agissant favorablement sur le développement général de l’usage du vélo en milieu urbain, une première partie du projet pluridisciplinaire que nous présentons propose d’étudier et de caractériser l’impact de la pandémie sur l’utilisation des Vélo en Libre Service en comparant les situations de Toulouse et de Lyon. Les méthodes utilisées relèvent de l’analyse mathématique de données désagrégées de trajets de vélos, de trafic routier et de billetterie de transport en commun, et d’enquêtes par entretiens. L’objectif est d’aider les opérateurs et pouvoirs publics à se saisir rapidement de ces transformations d’usage pour à la fois répondre au mieux à une situation d’urgence créée par la pandémie et se préparer aux crises futures, comprendre les opportunités actuelles en terme d’usage de vélos et mettre en place les conditions d’une pérennisation de nouvelles pratiques cyclables.
Le projet se développe depuis le printemps 2022 sur le terrain du Grand Tunis avec une problématique plus large de développement des mobilités cyclables et trois objectifs : 1) produire de la connaissance sur les mobilités dans le Grand Tunis, 2) proposer une modélisation spatio-temporelle de ces mobilités, 3) évaluer dans quelle mesure il est possible de mettre en place un modèle de développement de la mobilité cyclable à Tunis. Nous utilisons une approche interdisciplinaire qui se développe autour de 4 volets complémentaires : 1) des enquêtes de terrain dans des aires urbaines choisies, 2) l’enregistrement et l’analyse de traces GPS dans le cadre d’expérimentations « grandeur nature », 3) l’utilisation de données de téléphonie mobile à grande échelle, 4) la question de la cyclabilité dans un contexte comme celui de Tunis et la modélisation de la notion de « détour cyclable acceptable ».