Archives par mot-clé : François Rastier

« La théorie générale de la réalité n’existe pas, ou alors ça s’appelle des préjugés »

 

François Rastier de retour au CRL, mercredi 25 mai pour son ouvrage Saussure au futur.

Une rencontre proposée et animée par Régis Missire enseignant à l’UT2J et membre du Laboratoire d’Etudes et de Recherches Appliquées en Sciences Sociales, le LERASS.

 

rastier-saussure

Face a un public captivé, François Rastier à bien montré que la pensée de Saussure reste plus que jamais d’actualité pour éclairer les rapports entre le langage et la pensée, les signes, les textes et les objets culturels. Il a également insisté sur l’importance des manuscrits saussuriens récemment découverts pour mieux restituer sa pensée et son projet scientifique, en rappelant que pour caractériser un auteur, « mieux vaut un autographe lacunaire qu’un apocryphe complet ! ».

 

François Rastier-001

CRL - UT2J - François Rastier - Régis Missire-001 François Rastier - Régis Missire - UT2J - CRL-001

« Se cultiver, c’est dépasser sa culture d’origine »

 

C’est à l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage, Apprendre pour transmettre, que François Rastier, sémanticien et linguiste, était invité au CRL mardi 4 février 2014 par l’IRPALL pour une rencontre fructueuse, animée par Michel Ballabriga, autour d’un constat : de l’école à l’université, la même idéologie managériale restreint  le contenu des disciplines au profit d’activités diverses, remplace les connaissances par des « compétences » et multiplie les évaluations concurrentielles, comme si l’éducation n’était qu’une préparation à l’emploi et l’homme une « ressource » humaine.

François Rastier - UTM - CRL

Nombreuses ont été les questions abordées…

Quid de l’idéologie managériale, donc, qui se met en place non pas à travers des directives mais à travers des formulaires, moyens de puissance extraordinaire si l’on considère que l’ordre et la nature des champs d’un formulaire impose le cadre dans lequel s’exerce cette idéologie ?

Quid de cette idéologie techniciste, « moyen formidable de déresponsabilisation » qui permet de dire « ça n’est pas moi, c’est le logiciel… »UTM - François Rastier - CRL ?

 

Quid de la disparition de nombre de « langues de culture » (langues qui ont un dictionnaire, une grammaire, un corpus de textes) au profit de « langues de service » (l’anglais pratiqué dans les hôtels, par exemple) qui n’ont pas de corpus, pas d’histoire ? « Il ne suffit pas de parler, il faut savoir comment on considère la langue« .

Quid de la « sécurité linguistique » au travail, quand on sait que moins de la moitié des logiciels sont rédigés dans la langue de l’utilisateur ?

Une rencontre animée donc, qui mériterait bien d’être poursuivie…

François Rastier