Fortipolis – 9 : Le Castéra à Labastide Monréjeau (64). L’habitat

Concernant l’habitat, l’opération s’est également révélée riche d’enseignements. D’abord, la majorité des sondages réalisés ont révélé des vestiges archéologiques. On peut donc estimer à au moins 2 ha la superficie occupée de manière structurée, au nord et à l’est du plateau. De plus, trois des sondages ont fait apparaître des vestiges de constructions. Il s’agit de bâtiments en terre et bois sur ossature de poteaux. Des fragments de terre brûlé attestent de l’utilisation du torchis pour les élévations (photo du milieu à gauche). Quant à eux, les sols sont en terre battue ou correspondent à des épandages de galets et de mobilier remobilisé (photos en haut à droite et en haut à gauche). Un niveau de cour ou de place si ce n’est une voierie a également été observé dans un des sondages (photo du bas). Enfin, le site a connu deux phases d’occupation au IVe-IIIe s. et au IIe-Ier s. av. Jésus Christ, soit immédiatement avant la Conquête romaine. Les caractéristiques de la fortification suggèrent que nous avons affaire à un site d’importance, jouant sans doute, au-delà de sa dimension défensive, un rôle politique et territorial. #Archeorama

Photographies – Philippe Gardes, Marion Nouvel
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Fortipolis – 8 : Le Castéra à Labastide-Monréjeau (64) Porte sud-est

La porte sud-est en cours de nettoyage. À gauche on peut apprécier la hauteur du rempart. La question des portes a pu être abordée à travers la topographie et leur nettoyage. Elles sont toutes structurellement liées au dispositif défensif et lui sont donc contemporaines. L’enceinte possédait donc quatre portes dès l’origine, cas de figure unique pour l’instant à l’échelle de la région. On distingue deux portes principales et deux portes auxiliaires ou secondaires. Un autre enseignement à retenir de l’étude est que les deux entrées principales sont très larges (8 m) et frontales. Mais celle située au sud s’ouvre dans un renfoncement formé par le rempart. De plus, elle possède un dispositif d’accès conditionnel, puisqu’on ne peut la rallier qu’en longeant une section de rempart, en descendant, avant de la franchir latéralement par un chemin montant, aboutissant lui-même à un corridor en entonnoir. #Archeorama

Photographies – Philippe Gardes, Marion Nouvel

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Fortipolis – 7 : Le Castéra à Labastide Monréjeau (64). Porte nord et talus de barrage

Le nettoyage de la porte nord permet de se faire une idée de l’important aménagement réalisé, de par ses mesures impressionnantes !! L’élément fort de la fortification reste le talus de barrage. C’est un des mieux conservés de la région avec ses 7 m de haut et 30 m de large à la base. Malheureusement son fossé n’a pu être étudié en raison de sa taille et surtout de son nivellement complet dans les années 1980. #Archeorama

Photographies – Marion Nouvel
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Fortipolis – 6 : Le Castéra à Labastide Monréjeau (64). Plan du site

Situé à la confluence de deux ruisseaux, le site fortifié présente un plan triangulaire, étiré dans le sens est-ouest. Le plateau est barré à l’est par une puissante levée de terre. Côté ouest, le rempart se poursuit pour envelopper complètement l’éperon. La longueur totale du périmètre fortifié atteint 1230 m et le site couvre une surface de 10 ha, fortification comprise. La particularité du site de Labastide tient au fait que les pentes des versants naturels ont été accentuées artificiellement par abattage. Les déblais issus de cette opération ont également permis d’élever une partie du rempart. Ces travaux ont représenté un investissement humain considérable avec le terrassement de milliers de mètres cubes de sédiment. #Archeorama

Plan du site réalisé sur fond LIDAR (IGN) [1943], données RGE ALTI® (DAO – Philippe Gardes)
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Fortipolis – 5 : Le Castéra à Labastide-Monréjeau (64). Présentation

Le site protohistorique du Castéra à Labastide-Monréjeau (Pyrénées-Atlantiques) a été étudié en 2019 dans le cadre du PCR Fortipolis. Il s’agissait concrètement d’une opération de sondages menée par une équipe de 14 chercheur.e.s et étudiant.e.s des universités de Toulouse Jean-Jaurès, Bordeaux-Montaigne et Pau. #Archéorama

Photographies – Marion Nouvel
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Fortipolis – 4 : réaliser un sondage archéologique dans une fortification

En archéologie, sonder une fortification permet de comprendre sa morphologie, sa structure interne, son histoire (fondation, utilisation, abandon/destruction), mais aussi son lien avec le site en lui-même (fortification construite dès l’origine ou non). Pour avoir une bonne vision d’ensemble, le sondage est implanté perpendiculairement à la fortification et prend toute la largeur de celle-ci. Le décapage de la terre végétale et des autres recouvrements naturels (branches, mousse, herbe) donne une première vision d’ensemble (A-B). Il est rapidement apparu que le talus était uniquement composé d’un amas de blocs calcaires de taille irrégulière, non jointifs et instables. Dans le temps imparti à cette opération, et pour des mesures de sécurité, des paliers ont été réalisés durant la fouille et n’ont pas été démontés (C-D). Le rocher naturel a été mis au jour au pied des deux versants du talus sous quelques couches archéologiques correspondant à des niveaux de fondation et de circulation au contact du talus. Le rare mobilier collecté lors de la fouille de ces couches (tessons d’amphore italique) et le relevé de la coupe nord du sondage (E) ont indiqué qu’il s’agissait d’un rempart à talus massif de blocs calcaires qui fut en usage durant la fin de l’âge du Fer (IIe-Ier s. av. n. ère). Conservé sur 30 m de longueur, avec 6,3 m de large et jusqu’à 2,3 m de hauteur, il assurait la défense de l’angle sud-ouest du site, dans un secteur où le relief naturel est moins accidenté qu’ailleurs. Ce type de fortification est encore très mal connu dans la région, mais il existe sous des formes plus spectaculaires ailleurs en France sur des sites contemporains où la terre reste le matériau le plus employé pour son édification. #Archeorama

Le talus défensif de l’Escalère à Saint-Martory (31) : les différentes étapes d’étude (photographies et DAO – Th. Le Dreff, dessin – A. Denysiak, St. Adroit)

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Fortipolis – 3 : l’apport du LiDAR

La technologie LiDAR est une vraie révolution pour la recherche archéologique. En ce qui concerne le PCR Fortipolis, elle permet d’acquérir en quelques minutes le relevé topographique complet d’un site de plusieurs hectares. Auparavant, avec les outils traditionnels (lunette de chantier, théodolithe, balise GPS) qui sont de plus difficilement exploitables pour les sites densément boisés, des journées ou des semaines pouvaient être nécessaires pour avoir un résultat comparable. Avec la collaboration de l’équipe Archéodrone du laboratoire TRACES (Toulouse), un LiDAR embarqué sur drone (A) a pu être utilisé à ce jour pour 7 sites pour lesquels les plans étaient approximatifs, incertains ou inexistants. Lors du survol, un nuage de plusieurs millions de points est constitué à partir d’un faisceau laser. Chaque point correspond à un obstacle rencontré : feuillage, toiture, sol…La première image générée comprend ainsi la totalité des points acquis (B). Le retrait des points imputables à la végétation donne un premier aperçu du terrain nu (C). Enfin, un retraitement des données pour l’obtention d’un Modèle Numérique de Terrain ombragé révèle les anomalies du relief qui forment dans la plupart des cas les systèmes de fortification des sites étudiés (talus de terre, murs, fossés, ruptures de terrasse…), parfois peu perceptibles sur place avec la végétation. Le plan obtenu est quelquefois bien différent de celui que l’on ne pouvait alors que supposer ! Enfin, l’intérêt du LiDAR est aussi la possibilité de restituer des courbes de niveau et de visualiser le site en 3D. Ceci notamment afin de mieux percevoir l’emplacement des secteurs les plus faciles d’accès et où se situent généralement les portes et les systèmes défensifs les plus imposants.#Archeorama

L’utilisation du LiDAR pour le site de l’Escalère à Saint-Martory (31). Acquisition, traitement, résultats (documents N. Poirier, C. Calastrenc, R. Rivaud-Labarre)
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Fortipolis – 2 : l’Escalère à Saint-Martory (31)

Le site de l’Escalère a été étudié dans le cadre du PCR Fortipolis en 2019. Il figurait parmi ceux que nous souhaitions sonder en priorité en raison de son fort potentiel induit par les premières recherches de N. Casteret dans les années 1920. Dominant la Garonne depuis une falaise de 90 m de hauteur, le site est masqué par un bois dense, correspond à une double plateforme de 4,5 ha séparée par une légère dépression centrale. Il jouit d’une position stratégique de premier plan, verrouillant l’accès à la partie commingeoise de la vallée, juste en amont de la cluse de Boussens. Les vestiges archéologiques visibles correspondent essentiellement à un réseau de murs en pierre sèche d’époque moderne ou contemporaine. Toutefois, l’opération de sondages menée en 2019 a confirmé l’appartenance à la Protohistoire (premier âge du Fer et fin de l’âge du Fer) de plusieurs ouvrages défensifs mis au jour (talus, terrasse parementée et mur défensif), en accord avec le mobilier céramique récupéré. #Archeorama

Le site de l’Escalère à Saint-Martory (31). Vue sur la Garonne depuis le versant sud et d’un des murs parcellaires modernes présents dans le bois (photographies – Th. Le Dreff)
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Fortipolis – 1 : Présentation du PCR

Dans le cadre du PCR Fortipolis : nouvelles recherches sur les habitats fortifiés protohistoriques entre Garonne et Pyrénées (Ph. Gardes, Th. Le Dreff coord.), une vaste enquête est menée depuis 2016 sur 9 départements. Elle associe 25 chercheuses et chercheurs titulaires comme bénévoles issus principalement des laboratoires d’archéologie de Toulouse (TRACES), de Pau (ITEM) et de Bordeaux (AUSONIUS). Le projet est subventionné par les SRA Occitanie et Nouvelle Aquitaine, et bénéficie de CERAGas pour le portage financier et la valorisation grand public. Le PCR s’attache à enrichir considérablement la documentation des sites concernés en ayant recours à des approches diverses et complémentaires : enquête bibliographique et archivistique, base de données, cartographie, topographie GPS et LiDAR, vérifications de site, sondages, étude de mobilier archéologique…Actuellement, 500 sites sont recensés mais seuls 344 semblent avérés, et parmi ceux-ci 137 ont livré des indices de datation au minimum protohistoriques (sauf pour 15 cas uniquement médiévaux). Rares sont les sites ayant été sondés ou fouillés à ce jour. Actuellement, 4 opérations de sondages ont été réalisées dans le cadre du PCR et ont révélé des occupations de l’âge du Fer. #Archeorama

Le PCR Fortipolis. Base de données, cartographie, vérification de site, LiDAR, sondages…(photographies : Ph. Gardes, Th. Le Dreff ; Infographie : R. Rivaud ; LiDAR : C. Calastrenc, N. Poirier, Fr. Baleux)

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Roquelaure – La Sioutat – 8 : 13 ans de fouilles et de diffusion

Le rapport de fouille est un document officiel, il synthétise les dernières découvertes faites sur le terrain. Cela permet non seulement de rendre compte de ce qui a été fait à l’Etat qui encadre et contrôle la pratique archéologique. Pour Roquelaure,13 années de fouilles soit 65 semaines de terrain, et 150 semaines de post fouille (temps qui compte les études des différents spécialistes et du traitement des données récoltées sur le terrain, en transformant les relevés faits sur le terrain au crayon sur papier, il faut en faire la DAO – Dessin Assisté par Ordinateur -, traiter les photos et les descriptions…), auront permis aux archéologues de rédiger pas moins de 6 000 pages de « Rapport de fouille ». La rédaction de rapports de fouille n’est pas la seule manière de diffuser les données archéologiques. Les équipes de Roquelaure et du CERAGas mettent un point d’honneur à partager et diffuser les nombreuses données récoltées en 13 ans de fouilles avec le plus grand nombre : 3 expositions, 10 conférences, 7 séminaires, 3 participations à des colloques, 8 articles scientifiques, l’accueil de plus de 4 000 visiteurs lors des nombreuses participations aux Journées Nationales de l’Archéologie, aux Journées Européennes du Patrimoine et désormais aux JOURNEES EUROPEENNES DE L’ARCHEOLOGIE. Et ce n’est pas terminé ! 🤗😀#Archeorama

Réalisation – Marion Nouvel
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