Les « Arts chinois du corps » en France. Transmissions mondialisées et recompositions sociales

Cette intervention porte sur la réception en France des « Arts chinois du corps » (du kungfu à la méditation, en passant par le qigong, le taijiquan et l’acupuncture). Cet ensemble de savoirs, d’organisations sociales et de croyances (dont l’origine est culturellement située) se massifie depuis plusieurs décennies en France sous une forme mondialisée (milieu associatif, cinéma, réseaux sociaux…) et y pénètre plus récemment les institutions (OMS, diplomatie culturelle chinoise, fédérations sportives, dispositifs de bien-être au travail, formation des managers…).

De telles pratiques viennent le plus souvent se greffer à des croyances tant néo-religieuses que néo-libérales : l’individu sera-t-il enfin « sauvé » en réussissant, grâce à ces sagesses d’Orient, à se prendre en charge et à se réaliser « par lui-même » ?

Une analyse plus fine de ces techniques du corps et de l’esprit, en lien avec celle des réseaux et des communautés de pratiques locales où se transmet et se transforme ce patrimoine culturel immatériel, nous permet d’approfondir notre analyse critique, mais aussi de repérer différentes formes de réflexivités et de solidarités qui se font parfois jour à la croisée des corps et des cultures. Cette recherche interdisciplinaire (sociologie, anthropologie, sinologie) est complétée d’un travail de co-recherche et de la construction d’un « Réseau Science & Société » impliquant des chercheurs, des praticiens en quête de savoirs étayés et de réflexivité, ainsi que des responsables nationaux des fédérations qui encadrent et développent ces pratiques en France.