Enjeux, coopération et discorde autour du bambou en Martinique et en Guadeloupe

La communication porte sur un premier bilan de deux campagnes de collecte de données, sous forme de 70 entretiens semi-directifs, réalisés à la Guadeloupe et à la Martinique entre octobre 2024 et mars 2025.
L’absence d’une réglementation ou de reconnaissance professionnelle autour de l’utilisation du bambou en artisanat ou en construction permet à certains « comédiens », au sens goffmanien, de ne pas se positionner clairement vis-à-vis de l’utilisation de cette ressource.Si ce vide permet des possibilités dans l’expérimentation, il ouvre aussi des portes sur des enjeux de contrôle, de pouvoir et de coopération.

D’un côté, les institutions se saisissent de ce problème public, dû aux dommages provoqués par cette plante jugée comme invasive. De l’autre, des personnes se positionnent vis-à-vis de l’utilisation de ce végétal très présent dans la forêt tropicale et mettent en place des stratégies de pouvoir afin de maîtriser l’usage et la valorisation de la ressource. Enfin, d’autres se positionnent en faveur de la transmission de savoir-faire et tendent à considérer le bambou comme un commun.
En survolant cette étendue, nous serons conduits à dresser une carte de cet état des lieux et des perspectives à venir. S’ouvre alors la question des réseaux, des conflits et des solidarités drainant des passions qui sont autant de clés de lectures des enjeux à l’œuvre. En effet, le besoin de légitimité de celles et ceux désireux de mettre en œuvre le végétal passe par des stratégies d’opposition, de démarcation, de transmission et de coopération.