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Le rôle de l’amitié dans les réseaux nationaux et internationaux d’(aspirantes)-écrivaines francophones en contexte colonial et post-colonial (1945-1980)
septembre 12 | 10h30 – 11h00

Marine Rouch
A partir de correspondances inédites, je propose de réfléchir au rôle de l’amitié dans les réseaux d’écrivaines et aspirantes-écrivaines francophones en contexte colonial et post-colonial : en quoi l’amitié littéraire constitue-t-elle pour elles une stratégie pour lutter contre/composer avec les assignations genrées, classistes et racistes du champ littéraire français majoritairement blanc, bourgeois et masculin ?
Ma communication propose d’étudier les relations de Simone de Beauvoir, écrivaine installée et légitimée dans et par le champ littéraire, avec Violette Leduc, Françoise d’Eaubonne, Claire Etcherelli, Claire Cayron, Lygia Fangundes Telles, Jacqueline Manicom, Michèle Lacrosil et Marie Vieux-Chauvet. Ces(aspirantes)écrivaines, certaines issues de milieux économiquement défavorisés et/ou de territoires colonisés, s’adressent toutes à Simone de Beauvoir pour lui demander son aide littéraire et son amitié.
Au triple prisme de la race, de la classe et du genre, j’entends poursuivre la méthode proposée par Nathalie Nya pour qui « l’étude du colonialisme français à travers une approche interpersonnelle permet d’obtenir une étude plus nuancée en se concentrant non seulement sur les membres dominants d’une société, mais aussi sur ses membres soumis et désavantagés ».
En permettant de porter une attention à la fois aux alliances et aux tensions qui traversent ces échanges, l’approche intersubjective et interpersonnelle, favorisée par les sources épistolaires mobilisées ici et couplée à une analyse de réseaux, autorise une analyse plus complexe, au-delà de la binarité « centre/marge », du champ littéraire français de la période.
