Observer Paleficat. Des images et des sons pour regarder et analyser la transformation d’un quartier en devenir.

Clémence Léobal, Jean Larive, Nils Quinqueton, Olivier Bories, Jean-Michel Cazenave, Benoit Bories, Mélanie Gambino, Lionel Rougé, Anaïs Marshall et Philippe Valette

Le quartier de Paléficat est concerné par un projet d’extension urbaine pour la construction de 4 000 logements. Elle est une friche agricole située au nord de la commune de Toulouse. La recherche sur l’évolution de ce quartier, pluridisciplinaire, scientifique et artistique, a porté sur les transformations réelles et projetées du paysage, du point de vue des chercheurs qui cheminent à pied dans le quartier, mais aussi du point de vue des aménageurs qui adoptent des perspectives vues du ciel lors des opérations de cartographie de l’espace, ou encore du point de vue des habitants qui font avec le devenir encore incertain de leur lieu de vie.
L’ancienne zone maraichère a connu des transformations depuis les années 1950, où certains habitants se souviennent d’avoir connu des élevages bovins. Les parcelles maraichères ont été en partie rachetées par des personnes qui s’y installent pour y habiter, tout en travaillant à Croix Daurade ou à Toulouse. D’autres parcelles maraichères ont été cultivées jusqu’à leur expropriation plus récente : depuis 2008, le projet est caractérisé par une stratégie d’accumulation foncière de la métropole et une politique de comblement des espaces ouverts, en vue de la construction d’un quartier résidentiel relativement dense. Par ailleurs, la
construction d’un boulevard central a été entamée en 2014 ; mais au dû s’interrompre au bout du quartier en raison de l’opposition de la municipalité voisine. La loi Climat et Résilience est venue heurter ce projet d’expansion urbaine en 2022, conduisant les autorités à réduire la surface artificialisée, en compensant en partie par une élévation des constructions prévues. Ce projet n’a pas encore été réalisé à l’exception de la construction d’un collège, ouvert en septembre 2024. L’espace est ici encore en mouvement. Le lieu est un endroit incertain dans lequel s’enchâssent beaucoup d’enjeux. Il nous interroge sur les bouleversements, sur la disparition de l’agriculture, les souvenirs qui restent et la réapparition d’un paysage encore inconnu.
Olivier Bories avec Jean-Michel Cazenave et le musicien Benoît Bories présenteront, un essai visuel et sonore « Une disparition », essai réalisé avec Jacques, habitant historique du quartier, qui s’interroge sur l’avenir de son horizon paysager qui risque fort de se sceller dans une densification urbaine ; Lionel Rougé et Clémence Léobal mèneront une analyse des projets d’aménagements successifs, ainsi que de leurs perceptions par les habitants du quartier ; Mélanie Gambino, Nils Quinqueton et le photographe Jean Larive reviendront sur les méthodologies visuelles et sonores employées pour observer la diversité des formes d’occupation du sol, et mettre en place un observatoire photographique. Ils exposeront les raisons qui ont conduit notre action vers une approche par les portraits.