Les risques de santé en société

Appel à publications dans la revue Espace, Populations, Sociétés, revue à comité de lecture, Université des Sciences et Technologies Lille1

Publication prévue 2011-1

Aujourd’hui plus qu’hier, plusieurs facteurs ont contribué à rapprocher le concept de risque des questions de santé publique. Le retour des crises sanitaires dans des territoires déjà avancés dans la transition épidémiologique (sida, ESB, Chikungunya, grippes…), doublé par la perception de nouvelles incertitudes (pollutions, explosions, ondes électro-magnétiques, risque vaccinal…) a contribué à remettre ces questions sur l’agenda des urgences et à révéler les défauts de maîtrise de ces dangers. (Claude Gilbert).

Classiquement associés à la pauvreté, au manque de développement économique, au faible aménagement  des environnements, les aléas sanitaires naissent aussi de l’organisation sophistiquée des humains en sociétés. Car les risques changent (U Beck), les nouveaux dangers peuvent parfois venir de dérivés involontaires des activités anthropiques (sang contaminé, maladies nosocomiales, explosions industrielles, nuages toxiques…). Ces perspectives, ébranlant les espoirs placés dans le progrès entraînent fatalement des régrès correspondant comme l’entrevoyait E. Reclus dès le début du XXème siècle mais suscitent aussi pour les plus optimistes le développement de bienfaisantes  parades et béquilles technologiques (F. Dagognet).

Ceci dit, la vulnérabilité et la capacité de résilience des sociétés diffèrent considérablement. Les pays du Nord survalorisent les affaires de santé et consentent en échange de coûteuses actions réparatrices et préventives qui parviennent à chroniciser les affections et à limiter, en partie, certains périls. Les pays du Sud entament seulement la médicalisation des diverses phases de la vie (risque maternel encore élevé, forte mortalité prématurée…) le plus souvent dans des conditions défavorables (faible accessibilité et qualité des systèmes de soins…).

Généralement, la question sociale resurgit en arrière des travaux sur les risques sanitaires (addictions, saturnisme). En particulier ceux qui semblent les plus naturels. Par exemple, les maladies tropicales sont elles davantage des maladies de la tropicalité ou de la pauvreté ? N’attendent-elles seulement que des financements, des aménagements, des recherches sur les remèdes, dont les pays plus riches ont déjà bénéficiés ?

Moins souvent identifiées en tant que déterminants de santé, les responsabilités des modes d’organisation des systèmes politiques et sanitaires, (contrôle sanitaire ou liberté, assurance santé individuelle ou collective, état centralisé ou régionalisation) commencent aussi à être considérées comme des facteurs importants jouant dans un sens ou l’autre, réduction des risques ou aggravation. Comment gérer ces risques ?qui doit s’en préoccuper ? Faut il s’engager vers plus de médicalisation ? Vers plus de responsabilisation individuelle ? Vers plus de consommations ? Vers plus de droit d’ingérence, plus de droit à la santé ?

Dans ce numéro d’une revue franchement pluridisciplinaire, l’ambition consiste à rassembler des textes issus de tous les courants de la recherche. Aussi bien les articles valorisant une approche « déterministe », basés sur l’identification probabiliste des risques et incertitudes, que ceux qui relèvent plus du « constructionnisme », de la prise en compte des épidémiologies profanes, des inquiétudes de divers groupes d’âge, de genre, de communauté…

Calendrier

Résumé de 350 mots environ, fourni avant le 15 janvier 2010.

Acceptation des résumés 15 février,

Article remis aux organisateurs de ce numéro le 30 avril 2010.

Publication prévue début 2011.

Contacts

Alain Vaguet : Département de Géographie, Université de Rouen. Laboratoire CNRS-IDEES, 6266. alain.vaguet@univ-rouen.fr

Mylène Riva : Department of Geography, Institute of Hazard and risk Research and the Wolfson Research Institute, Durham University, UK. mylene.riva@durham.ac.uk

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