Parution – Corps sanglants, souffrants et macabres. La représentation de la violence faite au corps en Europe, XVIe-XVIIe siècles

Charlotte Bouteille-Meister et Kjerstin Aukrust (dir.), Corps sanglants, souffrants et macabres. La représentation de la violence faite au corps en Europe, XVIe-XVIIe siècles, Paris, Presses Sorbonne nouvelle, 2010.

L’expérience quotidienne de la violence qui marqua l’Europe au XVIe et au XVIIesiècle semble se refléter dans les corps suppliciés qui peuplent la production artistique, scientifique et religieuse de cette période. Du dédain qui crucifie l’amant malheureux, jusqu’aux massacres et aux exécutions, sans oublier les cas de cannibalisme et de dissections, mais aussi d’auto-flagellation et de désir de martyre, la souffrance s’imprime sur le corps humain pour en faire un corps sanglant, puis un cadavre exposé à la pourriture.
En s’inscrivant dans les champs de la littérature et des arts visuels mais également de l’histoire, du droit, de la religion et de la médecine, cet ouvrage étudie le sens de ces représentations en interrogeant les risques éthiques qu’elles comportent et l’utilisation idéologique de l’émotion ressentie devant ces corps sanglants, souffrants et macabres.

Sommaire

Charlotte Bouteille-Meister
Introduction

La figuration et ses risques : la beauté de l’horrible

Paola Pacifici
Chairs mortifiées. Connaissance anatomique et esthétique de la souffrance dans la représentation des martyrs au XVIe et au XVIIe siècle

Lise Leibacher-Ouvrard
Du « théâtre de cruauté » à la discipline de la dissection : les OEuvres anatomiques (1629) de Jean Riolan

Pierre Martin
Portrait du Dr Ruysch en boucher subtil

Marie-Madeleine Fragonard
Une forêt de croix : Biver ou l’archéologie entre épouvante et compassion

Jean-Louis Claret
Des dangers de représenter « au vif » le spectacle sanglant

Le corps de l’âme : souffrances corporelles, souffrances spirituelles

Kjerstin Aukrust
J’ouvre mon estomac : Agrippa d’Aubigné et le corps macabre

Rémi Vuillemin
My Heart was Slaine : le pétrarquisme des sonnets de Drayton entre blessure d’amour et mise à mort

Gro Bjørnerud Mo
Corps sanglants, souffrants et pétrifiés. Une lecture de François de Malherbe

Antoine Roullet
De la douleur au sang : la sanctification par la discipline

Antoinette Gimaret
Maladie, Imitatio et conversion : le corps souffrant dans les recueils de Muse dévote du premier XVIIe siècle

La mise en scène du supportable et de l’excès

Pascal Bastien
Le droit d’être cruel : l’exercice de la cruauté dans l’ancien droit français (l’exemple de Paris au XVIIe siècle)
Nicolas Cremona
Les histoires tragiques du début du XVIIe siècle : vers un texte-spectacle

Mariangela Tempera
« Entre […] la reine avec la tête de Suffolk » : bercer des corps démembrés dans Orbecche, Henry VI (deuxième partie) et Titus Andronicus

Romain Jobez
« Bodies that splatter » – Shakespeare sur la scène allemande de la première modernité

Christophe Couderc
Entre Comedia de santos et auto sacramental : la passion christique de El niño inocente de la Guardia de Lope de Vega

Christian Biet
La souffrance scénique du martyr au début du XVIIe siècle
Interpréter l’émotion : constructions et détournements de sens

Frank Lestringant
Le martyre, un problème de symétrie : l’exemple des jésuites de Nouvelle-France

Kristine Kolrud
Théodore de Bry et l’utilisation politique du cannibalisme

Charlotte Bouteille-Meister
Les cadavres fantasmés des Guise : les corps sanglants du Balafré et de son frère dans les stratégies de représentation des assassinats de Blois

Fabien Cavaillé
Rhétorique des cadavres : pitié, piété et ironie dans trois tragédies d’Alexandre Hardy

Mathieu Mercier
La représentation de l’assassinat d’Henri III à l’aube de l’absolutisme monarchique : de l’exposition du corps soumis à la violence théophanique à l’escamotage d’une victime embarrassante

Valérie Auclair
Le sens à l’épreuve du sang. Les interprétations des Massacres du Triumvirat d’Antoine Caron (1566) par Michel Leiris et Gustave Lebel

Marie-Madeleine Fragonard
Conclusion

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