Parution – La syphilis ou le mal français

Parution – La syphilis ou le mal français

 

Jérôme Fracastor, La syphilis ou le mal français, édition établie par Jacquelin Vons avec Jacques Chevalier, Danielle Gourevitch et Concetta Pennuto, Paris, Les Belles Lettres, 2011, 168 p.


Publiée en 1530 à Vérone, la Syphilis de Girolamo Fracastoro (ca. 1478-1553) s’établit rapidement comme un des chefs-d’œuvre de la poésie néo-latine. Dédié à P. Bembo, l’un des représentants les plus prestigieux de l’humanisme italien, le poème fut presque immédiatement classé parmi les épopées des temps nouveaux : « De nostre temps, Fracastoro s’est monstré tres excellent en sa Syphilis », écrivait Ronsard. Mais c’est aussi l’œuvre d’un médecin. Fracastoro décrit les signes et les remèdes de la maladie connus à son époque, analyse différents modes de transmission de la maladie par contagion, et crée un mythe onomastique promis à un brillant avenir.
Le livre que nous présentons ici est le fruit d’un travail associant philologues, historiens de la médecine et médecin. L’introduction situe le nom « syphilis » dans l’histoire des noms de la maladie, dans l’immense littérature médicale consacrée au sujet depuis les premiers livres apparus à la fin du XVe siècle jusqu’aux analyses de phénomènes semblables au XXe siècle qui ont réactualisé l’intérêt pour la syphilis ; l’ouvrage de Fracastoro est ensuite replacé dans le contexte historique et culturel du médecin de Vérone, et dans la tradition littéraire du poème didactique et épique. Le texte latin, établi à partir des éditions faites du vivant de Fracastoro, a fait l’objet d’une traduction nouvelle, abondamment annotée et respectant la double orientation du poème, médicale et littéraire (c’est ainsi que l’on trouvera in situ de nombreuses propositions de corrections faites par Bembo et Scaliger) ; outre trois lettres de Bembo adressées à Fracastoro et traduites en français, le lecteur trouvera en annexe une présentation d’Alfred Fournier, un des premiers grands syphiligraphes du XIXe siècle qui aient montré l’intérêt du poème sur le plan médical.

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