Appel à contributions – Femmes aînées et vieillissements
Avant le 30 mai – revue Recherches Féministes
pour le vol. 26, n° 2-2013 de la revue Recherches Féministes
sous la direction d’Anne Quéniart et de Michèle Charpentier
Présentation :
On l’entend partout, la société vieillit et c’est au Québec, d’ailleurs, que l’on observe l’un des vieillissements les plus élevés et les plus rapides au monde. Ce vieillissement de la population s’accompagne d’un autre phénomène important mais moins discuté : sa féminisation. La majorité des québécois âgés de 65 ans et plus sont, en effet, des femmes, dans un ratio qui s’accentue avec l’âge à raison de 2 femmes pour 1 homme chez les 80 ans et plus, et de 5 pour 1 chez les centenaires (Conseil des aînés, 2007). Comment les femmes aînées vivent-elles l’avancement en âge et le fait d’être « vieilles » ou d’être considérées comme « vieilles » ? Quelles perceptions ont-elles de leur corps vieillissant ? Quelle est leur relation avec les hommes ? Comment sont-elles perçues dans la société ?
De quoi est fait leur quotidien ? Quelle est leur situation financière ? Comment voient-elles leur rôle dans la famille mais aussi dans l’espace public (travail, milieu associatif) ? Quelles valeurs et expériences désirent-elles léguer aux plus jeunes ? Telles sont quelques-unes des questions qui animent ce numéro dont le but est de proposer une lecture féministe des conditions et des expériences de vie des femmes aînées qui sont encore mal (ou mé-) connues. Il nous paraît important de reconnaître que les rapports sociaux de sexe déterminent l’expérience du vieillissement car « la vieillesse a aussi un sexe », nous rappelle Pitrou (1997 : 149). Les études sur les aînées, qui proviennent majoritairement de la gérontologie sociale, ont jusqu’ici peu tenu compte des facteurs structuraux de notre société patriarcale qui marquent pourtant la trajectoire de vie des femmes.
Ce sont donc les réalités spécifiques aux femmes aînées que nous voulons mettre en lumière dans ce numéro.
Trois axes de réflexion sont proposés :
1) le rapport au corps qui renvoie bien sûr à la médicalisation des femmes aînées (ménopause, antidépresseurs, etc.), mais aussi aux enjeux personnels et sociaux du rapport au corps vieillissant (soins esthétiques, prise en charge médicale, sexualité, etc.) ;
2) le rapport à la société et aux institutions, visant à interroger le statut social des aînées (représentations sociales, stéréotypes, etc.), de même que leurs conditions de vie et de soins (milieux d’hébergement, pauvreté, etc.) ou encore leur implication sociale (bénévolat, engagement sociaux ou de proximité), etc. ;
3) les rapports intergénérationnels, notamment le rôle des aînées dans la transmission de la mémoire collective, à l’échelle de la famille mais aussi de l’espace public (la question de la relève dans les groupes de femmes par exemple).
Les propositions, comprenant un résumé de 300 mots, doivent parvenir aux responsables avant le 30 mai 2012. Les manuscrits (7 000 mots) doivent être soumis à la revue au plus tard le 1er mars 2013.
Infos :
Anne Quéniart, queniart.anne@uqam.ca ou Michèle Charpentier, charpentier.michele@uqam.ca