Littérature

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Appel à contribution – La physiognomonie entre représentations et interprétations. Transpositions esthétiques et transferts internationaux du XIXe au XXIe siècle


Colloque international à Montréal le 8 mai 2012

Dès les premières traductions françaises des traités de Johann Kaspar Lavater à la fin du XVIIIesiècle, la physiognomonie a pris une place prépondérante dans l’iconographie et la pensée de l’époque. Très tôt renforcée par la diffusion des traités de phrénologie de Franz Josef Gall, cette théorie paramédicale a suscité une émulation telle qu’elle a contribué à poser les bases de la morphopsychologie, qu’elle a participé au développement de l’anthropométrie et s’est ramifiée en d’innombrables branches parmi lesquelles figurent la physiognomonie zoologique, la physiognomonie ethnologique ou encore la « pathognomonie ». En outre, reposant sur la conviction qu’il est possible d’atteindre les profondeurs de l’intériorité humaine par l’observation d’éléments conçus comme autant de signes à déchiffrer, cette théorie relève du  raisonnement par induction  qui a pris, dans la fiction littéraire, la forme spécifique d’une recherche d’indices et a participé, dans les disciplines médicales, à la méthode diagnostique.

Le postulat selon lequel une connaissance de l’être humain est possible par l’observation minutieuse de ses traits extérieurs – conviction renforcée, à la moitié du siècle, par les possibilités techniques de la photographie – a contribué à enrichir la description, à affiner l’art du portrait et à aiguiser le trait incisif de la caricature. Ayant offert de riches moyens cognitifs et esthétiques d’exploration du monde social au peintre, à l’illustrateur, à l’homme de lettres et à l’historien, ces théories paramédicales ont durablement marqué l’histoire des conceptions et des représentations sociales.

Envisager l’influence de la physiognomonie en termes de diffusion d’un paradigme scientifique permettra de saisir les modalités et de mesurer les enjeux non seulement de la transposition de ce paradigme d’un médium à un autre, mais aussi de sa circulation entre différentes aires géographiques, disciplinaires ou sociales. L’étude des vecteurs suivant lesquels la physiognomonie investit les représentations fera intervenir des corpus variés, issus de contextes culturels allant de la France romantique à la blogosphère actuelle en passant par l’Allemagne nazie de l’entre-deux-guerres. À l’observation attentive des sources primaires (documents historiques, traités médicaux, gravures d’époque, oeuvres picturales, textes littéraires), s’ajoutera une réflexion sur la postérité de ces développements théoriques par l’analyse des discours distanciés, dubitatifs, voire explicitement critiques à leur égard, et ce dès leur toute première diffusion.

Le colloque est ainsi conçu comme un espace de dialogue et de réflexion susceptible d’apporter des éléments de réponse à la double question suivante : de quelle postérité épistémique le modèle d’interprétation et de représentation hérité de la physiognomonie bénéficie-t-il, entre dépréciation et application effective, à partir de la seconde moitié du XIXe siècle ? Comment cette influence s’est-elle répandue ?

Les pistes d’étude suivantes pourront être explorées :

  • la diversité des transpositions esthétiques dans les domaines de la peinture (Girodet, Géricault), de la sculpture (Rodin, Carpeaux, David d’Angers, traitement des allégories) et de la littérature (personnage romanesque chez les « romanciers du réel » dans le sillage de Balzac et Dickens, portraits tératologiques et représentation fantastique du monstrueux, imprégnation corporelle des traces visibles du vice et de la vertu chez Wilde). On s’intéressera particulièrement aux doctrines physiognomoniques comme vecteurs de réflexion sur l’art (esquisses préparatoires, écrits programmatiques, discours fictionnel) ;
  • le développement de petits genres journalistiques, paralittéraires ou parascientifiques amplifiant les postulats physiognomoniques à travers une écriture descriptive en prise sur l’actualité socioculturelle : CodeArt, Hygiène,Physiologie, panorama, chronique, scène de moeurs, sketch ;
  • la possibilité de saisir les manifestations les plus évanescentes et/ou les plus spécifiques de la physionomie humaine, comme celles de la voix, dumouvement, de l’empreinte graphique (naissance de la graphologie) et de lasignature identitaire (adéquation entre signe et signature) ;
  • L’apport de la physiognomonie, en tant que pourvoyeuse de principes prédictifs, à l’astrologie et aux arts divinatoires ;
  • la constitution d’un discours et d’une iconographie critiques – humoristiques ou sérieux – visant à réfuter les apports controversés de ces théories dépourvues de véritable méthode ou à déformer par l’excès leurs principes d’application : caricatures (Daumier, Gandville, Dantan Jeune, Cham et les autres), pamphlets (à l’instar du plaidoyer de Flourens contre les thèses phrénologiques et des satires de Lichtenberg contre Lavater), critiques philosophiques (Hegel, Phénoménologie de l’esprit ; révisions kantiennes) ou littéraires (Bouvard et Pécuchet de Flaubert) ;
  • les distinctions et divergences entre physiognomonie et phrénologie, les idées respectives de Lavater et de Gall ayant été assimilées par l’effet d’une vulgarisation conjointe qui a trop souvent confondu leurs théories. On pourra étudier les raisons de cet amalgame ;
  • la manipulation idéologique des présupposés racialistes dans les discours de propagande, les dérives éthiques de la pensée de l’irrégularité pathologique et les considérations normatives en matière de criminologie depuis la théorie de l’« homme délinquant » de Cesare Lambroso ;
  • le rôle de l’imprimé illustré dans la circulation internationale des principes de la physiognomonie, à travers livres, journaux et traductions, en particulier depuis la langue allemande (les termes Physiognomik, Phrenologie etCharakterologie sont-ils des calques en français ? leurs acceptions sémantiques respectives sont-elles modifiées par la traduction ?) ;
  • la fortune épistémologique de la physiognomonie dans l’historiographie chez d’autres penseurs que Walter Benjamin et Carlo Ginzburg.

 

Le colloque aura lieu au Palais des Congrès de Montréal, dans le cadre du 80e Congrès de l’Association Francophone pour le Savoir (ACFAS), le 8 mai 2012.

Les propositions de communication, d’environ 300 mots, sont à adresser àV.Stienon@ulg.ac.be et wicky.erika@uqam.ca avant le 10 février 2012.

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Appel à contributions – Corps médicalisés, corps autonomes, corps sexuels ? Handicap et sexualité dans une perspective militante, féministe et LGBTQI

 

Colloque organisé dans le cadre des Universités d’Eté Euroméditérranéennes des Homosexualités – UEEH

19 Juillet 2012, BMVR L’Alcazar, 58 Cours Belsunce – 13001 Marseille

Nous recherchons des intervenantEs provenant du tissu associatif, personnel soignant, chercheurEs mais aussi militantEs, artistEs et personnes concernéEs (y compris et surtout des personnes handi).

Présentation :

En France, la sécurité sociale ne rembourse un lit dou- ble médicalisé que pour des personnes handicapées qui peuvent attester qu’elles vivent en couple. Comment une personne handicapée célibataire peut-elle déjà commencer à faire des rencontres ?

Le handicap n’est pas uniquement un fait biologique. L’organisation des institutions, l’accessibilité de l’archi- tecture, de l’espace public tout comme grand nombre de représentations sociales contribuent partout à ex- clure et laisser les personnes handicapés dans l’oubli. La question de la sexualité des personnes handicapées est souvent abandonnée au corps médical — ou aban- donnée tout court. Le corps handi semble un « corps à aider », un corps qu’on réduit souvent à quelque chose qui doit être lavé, soigné, entretenu et réparé, un corps asexuel et asexué, réduit aux obligations médicales, à la dépendance qui l’entoure, le borde et le définit. Peut- on penser des personnes dans ces corps ?

L’accès à la sexualité dans les structures d’accueil et d’hébergement est loin d’être un acquis, autant pour des raisons de règlement, par exemple l’interdic- tion de recevoir des personnes dans sa chambre, ou uniquement « du même sexe » (sic. . . ), ou simplement pragmatico-économiques : un lit médicalisé coûte cher, un lit double encore plus. . . Le milieu associatif hand- icapé [est] toujours fermé aux problématiques d’orien- tation sexuelle, et face à cela, en raison d’un culte de la beauté physique et d’un corps normé, mais aussi du fait de la non accessibilité des lieux sociaux et convivi- aux, le milieu LGBTQIF discrimine les personnes hand- icapées.

Les outils des mouvements de libération des femmes, des gays et des lesbiennes, la reprise de l’injure, la sub- version volontaire des codes de genre, la pensée de l’empowerment, etc, sont-ils pertinents ou réutilisables dans notre cadre ? Comment vivre son orientation sexuelle et/ou ses pra- tiques de genres tant que toute sexualité reste tabou, toute pratique sexuelle refusée ? Comment aborder la question du désir amoureux et/ou sexuel ?

Peut-on imaginer une culture du corps invalide, incom- plet, des modes de vies, sexuels et affectifs subversifs, positifs et nouveaux ?

Comment, pour un valide, passer les différentes bar- rières physiques et symboliques qui limitent a priori la capacité à établir du lien ?

Quels espaces de rencontres et/ou de cohabitations sont possibles ? Qu’est ce qui existe, qu’est ce qui reste à inventer ? Quelle part peuvent jouer, jouent ou ne jouent pas, les politiques d’accessibilité des villes et des bâtiment quant à cette question ?

Cette liste de questions n’est qu’indicative, n’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez proposer d’autres sujets.

Informations pratiques

Les communications dureront de 15 à 30 minutes. Les propositions doivent être envoyées par mail à colloque2012@ueeh.net avant le 30 Mars 2012, les au- teurSEs des propositions retenues seront informéEs au plus tard le 16 Avril. Les textes des communi- cations retenues devront être envoyés avant le 18 Juin 2012, afin de permettre la mise en place de la tra- duction (Traduction simultanée au casque ou par sur- titrage vers l’anglais et l’espagnol, interface LSF sous réserve). Les actes feront l’objet d’une publication sur le site des UEEH.

Infos et contact :

http://www.ueeh.net/

 

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Journée d’étude – Ecrire la maladie

Le Jeudi 26 janvier 2012 de 9h30 à 17h30

en collaboration avec la Faculté des Lettres, UCLy

 

La maladie instaure une rupture dans le cours ordinaire de la vie et introduit l’homme dans une dimension inédite de son existence : celle du périssable, de l’éphémère. Ainsi, la maladie nous parle toujours de la finitude, de notre mort.

S’intéresser aux représentations de la maladie dans la littérature, bien loin de l’impératif de nommer, c’est porter l’attention sur ce que la maladie représente de la condition humaine.

Comment écrire la maladie ? Si l’écriture apparaît souvent comme un moyen de juguler la crise, d’où le recours fréquent à des ateliers d’écriture dans les hôpitaux, elle n’est cependant pas seulement de l’ordre de l’exercice de distanciation. Car la littérature nous montre qu’il n’est pas nécessaire d’être malade pour comprendre la maladie.

Au-delà de l’approche descriptive de l’expérience du malade, l’écriture de ce véritable dépaysement de l’existence devient un lieu de mise en sens et de partage possible de notre condition.

Les intervenants de cette journée exploreront, à travers différents textes littéraires, ces enjeux existentiels de l’écriture de la maladie.

 

Intervenants :

Marie-Hélène Robert (Docteur en théologie, agrégée de Lettres modernes, Université catholique de Lyon) : Une mort très douce de Simone de Beauvoir.

Xavier Rockenstrocly (Docteur et agrégé de Lettres modernes, Université catholique de Lyon) : La Vie Sauve de Lydie Violet et Marie Desplechin

Christian Uwe (sémioticien, doctorant Université Lumière Lyon 2) : La Case du commandeur d’Edouard Glissant.

Dominique Vinay (Docteur ès lettres, Université catholique de Lyon) : La mort d’Ivan Illitch de Tolstoï.

Aude Volpilhac (Docteur et agrégée de Lettres modernes, Université catholique de Lyon) : Les Essais de Michel de Montaigne.

Jean-Marie Gueullette (Docteur en théologie et en médecine, Université catholique de Lyon) : La maladie de Sachs de Martin Winckler

Débats animés par Laurent Denizeau (Docteur en anthropologie, Université catholique de Lyon).

 

Contact :

Secrétariat du CIE : 04 72 32 50 22

Site : www.cie-lyon.fr

 

 

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Colloque – Corps et séduction : du charme à la manipulation

 

Mercredi 07 décembre 2011  |  Guyancourt (78280)

Le Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines organise, les 7 et 8 décembre prochains, un colloque international autour du thème « Corps et séduction : du charme à la manipulation ». Au programme de ces deux jours : mystères des apparences et périls de la séduction ; art, création, invention : corps transformés, corps fantasmés ; hommes irrésistibles et femmes fatales ; stars et modernité de la séduction.

Programme : ci-dessous ou http://www.chcsc.uvsq.fr/colloques/coll_seduction.html

Mercredi 7 décembre 2011

9h30 Mystères des apparences et périls de la séduction

Présidence : Jean-Claude Yon (CHCSC, Université de Versailles Saint-Quentin)

  • Séduire et tromper en Grèce ancienne : les sens et la parure à l’œuvre (Alexandra NEAGU, Université de Bucarest)
  • L’art d’aimer d’Ovide (Sylvie LAIGNEAU-FONTAINE, Université de Bourgogne)
  • Les femmes et la séduction dans le discours des pasteurs du XVIIe siècle (Marie-Clarté LAGREE, Université Paris Sorbonne-Abu Dhabi)

Discussion / Pause

  • Le corps voilé : Phobie de la séduction et enjeu de l’apparence. L’expérience de femmes tunisiennes (Monia LACHHEB, Institut de recherche sur le Maghreb contemporain – Tunis)
  • Séduction et espionnage (Vincent CHENILLE, CHCSC, Bibliothèque nationale de France)
  • Des amours qui tuent. La séduction du vampire (Deerie SARIOLS-PERSSON, Université Versailles Saint-Quentin)

Discussion / Suspension des travaux

14h30 Art, création, invention : corps transformés, corps fantasmés

Présidence : Emmanuel Bury (Université de Versailles Saint-Quentin)

  • L’histoire d’Apelle et Campaspe (Lise WAJEMAN, Université Aix-Marseille I)
  • L’iconographie amérindienne aux Salons parisiens et aux expositions universelles françaises (1800-1914) (Agathe CABAU, Université Paris I Panthéon-Sorbonne)
  • Séduction, corps et théâtre au XIXe siècle : ce que disent les illustrations (Sylvie ROQUES et Georges VIGARELLO,Centre Edgar Morin, EHESS/CNRS)

Discussion / Pause

  • Féminin, masculin ou les avatars du genre (Jean-Claude SOULAGES, Université Lumière Lyon 2)
  • Marc Quinn : corps privés, corps collectifs (Véronique PAULY, CHCSC, Université de Versailles Saint-Quentin)

Discussion / Suspension des travaux

Jeudi 8 décembre 2011

9h30 Hommes irrésistibles et femmes fatales

Présidence : Isabelle Veyrat-Masson (Laboratoire Communication et politique, CNRS)

  • Don Juan : le corps du séducteur (Audrey HERMEL, CHCSC, Université de Versailles Saint-Quentin)
  • Casanova au second acte de sa vie : langage du corps et aller-retour du désir (Benjamin HOFFMANN, Yale University)
  • Valmont ou la sémiotique du corps au service d’une séditieuse séduction (Jennifer TAMAS, Université de Paris 4 Sorbonne et Stanford University)

Discussion / Pause

  • De la séduction féminine en littérature ou l’art de l’éclipse du corps chez Emile Zola et Alejandro Sawa (Marjorie ROUSSEAU, Université de Tours)
  • La séduction et sa mise en scène : le cas des danseuses de l’Opéra Garnier aux revues parisiennes  (Sylvie PERRAULT, Université de Paris 8)
  • La femme fatale dans la fiction cinématographique (André RAUCH, Université de Strasbourg)

Discussion / Suspension des travaux

14h30 Stars et modernité de la séduction

Présidence : Danièle Voldman (Université Paris I Panthéon-Sorbonne, CNRS)

  • Stars : les lois de la séduction (Alain BRASSART, Université Charles-de-Gaulle-Lille 3)
  • “I’ll capture Your Heart dancing”: Fred Astaire, une chorégraphie de l’attraction (Fanny BEURE, Université Paris Diderot – Paris 7)
  • Angélique/Michèle Mercier : un corps moderne ? (Sébastien LE PAJOLEC, Université Paris I Panthéon-Sorbonne)

Discussion / Pause

  • Représentations masculines, séducteurs à l’écran. Quand le corps de l’acteur devient idéologie. Le corps malmené de Cary Grant dans la comédie hollywoodienne classique (Grégoire HALBOUT, Université Denis Diderot, Paris 7)
  • De la « bête de scène » au rappel des origines sociales : les outils de séduction du rocker (Laure FERRAND, Université René Descartes Paris 5)
  • Séduire pour gouverner : le(s) corps du président des États-Unis, 1900-2012 (Thomas SNEGAROFF, CPGE et Sciences po Paris)

Discussion / Conclusions

Comité scientifique :

  • Emmanuel Bury (UVSQ) ;
  • Christian Delporte (UVSQ) ;
  • Véronique Gély (Paris IV) ;
  • Audrey Hermel (UVSQ) ;
  • François Lecercle (Paris IV) ;
  • Sharon Marcus (Columbia) ;
  • André Rauch (Strasbourg) ;
  • Georges Vigarello (EHESS) ;
  • Danièle Voldman (CNRS).

Comité d’organisation :

  • Christian Delporte, CHCSC, UVSQ ;
  • Audrey Hermel, CHCSC, UVSQ
Contact
  • Hélène Humbert
    courriel : secretariat [point] chcsc (at) uvsq [point] fr

    Université de Versailles Saint-Quentin,
    CHCSC
    47 boulevard vauban
    78047 GUYANCOURT

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Parution – L’hôpital en réanimation: le sacrifice organisé d’un service public emblématique

 

Bertrand Mas, Frédéric Pierru, Nicole Smolski, Richard Torrielli (dir.), L’hôpital en réanimation: le sacrifice organisé d’un service public emblématique, Paris, Editions du Croquant (Savoir/Agir), 2011.

Un livre sur les transformations actuelles du monde hospitalier, et plus largement sur celles des services publics et de l’Etat.

Introduction: Des praticiens et des chercheurs croisent leurs diagnostics et leurs pronostics

Il est des rencontres qui font un livre et fondent une ambition. À l’occasion du séminaire de réflexion organisé par le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi (SNPHAR-E), médecins hospitaliers, professionnels de terrain, économistes, sociologues, philosophes, ont cherché à décoder les raisons du malaise profond qui affecte aujourd’hui l’hôpital public. Nous avons décidé de livrer ici les clés de ce décryptage.

Un constat s’impose. Lentement, progressivement, insidieusement, depuis plus de 30 ans, malgré les impasses et les effets pervers des réformes néo-libérales, les politiques publiques nationales et européennes ont créé les conditions de la privatisation et de la libéralisation de notre système de santé solidaire. Et le fait le plus frappant réside en ce que ces évolutions ont été conduites dans une opacité totale sans que jamais le débat démocratique ne puisse véritablement s’emparer de ce sujet crucial et offrir un choix clair aux citoyens.

Qui sait qu’il n’existe plus, juridiquement, d’hôpitaux publics en France puisque la catégorie d’« hôpital public » a été méthodiquement rayée de la législation à l’occasion de l’adoption de la loi portant réforme de l’hôpital, le 21 juillet 2009 ?

Qui sait que les décisions administratives au sein des hôpitaux sont désormais motivées par la rentabilité forcenée, la mise en concurrence acharnée et la conquête de parts de marché ? Les réunions hospitalières institutionnelles sont devenues de véritables réunions de directoire d’entreprises marchandes.

Qui sait qu’aujourd’hui les médecins hospitaliers, et demain les infirmières, peuvent être rémunérés à la performance selon des critères édictés par des agences paraétatiques ? Le médecin qui vous prend en charge ne vous soigne plus seulement en conscience. Il a aujourd’hui perdu une part de son autonomie, de son indépendance et de son libre arbitre. Sa pratique n’est plus uniquement fonction des données de la science ou de son expérience. Il est un médecin sous influence. Influence administrative car la verticalisation et la concentration des pouvoirs aux mains d’exécutifs non élus (chefs d’établissement, directeurs généraux des ARS) atteignent aujourd’hui un paroxysme. Influence économique car tout le champ de la médecine semble devoir se réduire en une somme d’actes techniques juxtaposés auxquels correspondent des tarifs précis, ajustables à tout moment. Des agences conseillent ou promeuvent tel ou tel mode de prise en charge. Et de votre compliance, voire de votre soumission dépendront la pérennité de votre emploi de médecin hospitalier, devenu précaire, et le montant de votre rémunération, devenue variable. Influence juridique, enfin, car la recherche de la guérison sans incident, sans accident et sans séquelle s’est introduite dans la relation médecin-malade et tend à faire disparaître le « colloque singulier » au bénéfice du contrat de résultat.

Beaucoup l’ignorent. Pourtant il s’agit de mesures souvent techniques qui, en s’empilant au fil du temps, finissent par opérer une véritable révolution à la fois conceptuelle et pratique. L’on pourrait même parler d’une contre-révolution tant, en réalité, l’objectif, d’ailleurs assumé par certains idéologues patronaux, est de sacrifier notre modèle de protection sociale, hérité du Conseil national de la Résistance.

Paradoxalement, ce sont des bouleversements que beaucoup de médecins ont validés, plus ou moins consciemment, oubliant parfois le sens profond de leur vocation à soigner. Sont-ils pour autant responsables de n’avoir su résister et de s’être ainsi compromis à accepter, la lassitude aidant, ce renoncement éthique et déontologique ; et pour certains, de se rendre même complices de cette nouvelle doctrine par l’acceptation du rôle de « manager » que veut leur conférer la nouvelle gouvernance de l’hôpital ? En réalité, une analyse attentive des réformes démontre que la conversion du monde médical aux valeurs mercantiles est le fruit d’une volonté délibérée et d’une impulsion programmatique d’une technocratie gestionnaire et des lobbies assurantiels et industriels : « On ne naît pas marchand, on le devient. » Ce furent des évolutions extrêmement progressives et souvent insidieuses, de sorte qu’elles furent difficiles à dénoncer pour un professionnel accaparé par son activité quotidienne auprès des malades. D’ailleurs, le médecin ainsi conquis à son insu n’était probablement pas intellectuellement équipé pour comprendre et faire barrage à cette offensive du marché et de l’État, lesquels avaient scellé de longue date un pacte inavoué consacrant la dissolution de l’hôpital public.

Ce déni de démocratie est la marque de fabrique des récentes réformes (financement des hôpitaux, Loi HPST) et il est aujourd’hui à l’origine d’une spirale de défiance qui abîme les relations entre les soignants, certains administratifs et les patients. Or, sans confiance il n’est point de médecine efficace et solidaire au service de tous. Le discours de « la » réforme – sous-entendue la seule possible et imaginable – résonne violemment et assourdit celles et ceux qui croient en la suprématie des valeurs républicaines de solidarité, d’égalité et de méritocratie. Nous sommes désormais toutes et tous déstabilisé-e-s par des injonctions contradictoires et paradoxales permanentes. Et nous finissons parfois même par douter du sens premier de nos engagements.

Les pages qui vont suivre tentent donc de décrypter les réformes néo-libérales en cours. Le réquisitoire est accablant. Le constat éclairant. L’hôpital et ses réformes apparaissent paradigmatiques de l’évolution en cours et à venir des services publics.

Néanmoins, nous voulons conforter notre analyse au-delà de la simple dénonciation stérile d’un complot. L’alliance singulière des hommes et des femmes que nous sommes porte également l’ambition de proposer une vision différente et un projet à contre-courant de la pensée dominante. Nous devons rétablir l’autonomie et la prééminence des professionnels et des intellectuels en lieu et place des « experts » ; ces idéologues d’un nouveau genre usurpent la légitimité scientifique pour servir des intérêts privés bien plus prosaïques. L’invocation de la « science », de la « fatalité des faits », l’exhibition de statistiques plus ou moins fallacieuses, l’appel au « bon sens gestionnaire » sont censés faire taire le débat démocratique. Nous refusons cet évidement de la délibération collective. Contre eux, nous proclamons que la santé n’est pas un bien de consommation. Contre eux, nous défendons une recherche médicale et une formation médicale continue indépendantes. Contre eux, nous affirmons que les valeurs professionnelles d’éthique et de déontologie sont porteuses d’avenir pour nos métiers, et sont au fondement de la relation de confiance qui nous lie aux patients. Contre eux, nous pensons qu’un travail d’équipe serein est davantage vecteur d’efficience que les coûteuses politiques de l’évaluation quantophrène et de l’enfermement dans des normes élaborées en dehors, sinon contre les professionnels.

Enfin, nous sommes mus par une conviction forte : il existe, plus que jamais, une place pour un hôpital public d’excellence dans notre société. Et cette place doit être non seulement défendue, mais aussi étendue. L’hôpital public, en tant qu’il est seul porteur, au sein d’une offre de soins en voie de privatisation accélérée (médecine libérale, cliniques, industrie pharmaceutique), de la logique et des valeurs de service public, doit investir de nouveaux champs d’activité, en particulier la médecine de proximité, qu’elle soit curative ou, surtout, préventive. C’est en réalité en faveur d’une nouvelle ambition pour l’hôpital public que nous plaidons : un hôpital réformé, instrument de lutte contre les déserts médicaux, s’appuyant sur de nouveaux modes de gouvernance locale et régionale, ouvert sur son environnement, modèle de démocratie sanitaire et consacrant la fin d’une certaine médecine basée sur un mandarinat féodal. Il nous appartient de prendre en main nos destins et de tourner le dos aux résignations. Les défis sont nombreux. Certes. Mais, pour qui a le sens de l’Histoire et l’ambition du progrès, il est aujourd’hui deux enjeux majeurs à relever : réinventer l’hôpital public républicain et refonder les valeurs d’une médecine humaniste.

Il va de soi que si ce livre a été initié par des praticiens hospitaliers, issus d’une spécialité plutôt dominée dans le champ médical, il ne se veut absolument pas un plaidoyer pro domo des intérêts d’une profession médicale – au demeurant très éclatée tant dans ses conditions d’exercice, ses pratiques que dans ses revenus – que l’on considère souvent comme privilégiée et « intouchable 1 ». Les médecins ont l’habitude de travailler en équipe, avec les infirmières, les aides-soignantes, les assistantes sociales 2, etc. Les réformes mettent en cause non seulement l’hôpital public, institution républicaine où exercent tous les soignants, mais aussi les équipes elles-mêmes. À rebours donc de tout corporatisme, cet ouvrage vise, au contraire, à restituer et à expliquer, grâce à l’éclairage des sciences sociales, les plaintes ordinaires, formulées par toutes les catégories de soignants, face à un univers qui, sous l’effet des réformes, se bureaucratise, se déshumanise, génère toujours plus de démotivation et de résignation, de la souffrance au travail aussi, multiplie les conflits éthiques et de loyauté (« dois-je privilégier le bien du patient ou celui des finances de l’hôpital ? »).

Il est organisé en deux grandes parties. La première vise à restituer le contexte macro-économique et, surtout, macro- politique de la conformation toujours plus grande du monde hospitalier à la rationalité néo-libérale et aux préconisations du New Public Management. Elle démonte les engrenages idéologiques, budgétaires, instrumentaux de « La » réforme. La seconde partie s’efforce d’identifier les conséquences de cette grande transformation hospitalière sur les pratiques des soignants et, partant, sur la qualité des soins reçus (ou non) par les usagers de cette institution républicaine centrale. Ce faisant, cet ouvrage tente de tenir ensemble les dynamiques macrosociales et leurs manifestations les plus microsociologiques, les analyses de chercheurs en sciences sociales et en économie et les leçons qu’il est possible d’en tirer pour dessiner une réforme alternative de l’hôpital. Autrement dit, il se veut fidèle à l’ambition de la collection, savoir pour agir en faveur du progrès social.

 

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Parution – Décrire, prescrire, guérir : médecine et fiction dans la Grande-Bretagne du XVIIIe siècle

Sophie Vasset, Décrire, prescrire, guérir : médecine et fiction dans la Grande-Bretagne du XVIIIe siècle, Les Collections de la République des Lettres, PUL, 2011. 

En suivant les trois étapes de la démarche médicale – décrire, prescrire, guérir – cette étude interdisciplinaire examine comment les discours fictionnels et médicaux du XVIIIe siècle se rejoignent, s’opposent et se répondent. Sophie Vasset analyse la fiction anglaise de la première moitié du XVIIIe siècle (Defoe, Richardson, Fielding, Smollett, Sterne) en regard de la médecine populaire de la même époque. Certains éléments du discours médical sont en effet invoqués par les écrivains pour justifier leur entreprise littéraire. De même, la médecine utilise le récit et emploie des métaphores qu’elle partage avec la fiction. Ainsi, les médecins comme les écrivains cherchent à représenter le corps vivant dans tous ses états, de la douleur au plaisir, et à définir des principes de vie, qu’ils traquent par de multiples stratégies narratives. Les auteurs de fiction, comme ceux de la médecine populaire et didactique, développent à leur tour de nombreuses stratégies prescriptives : la lecture est censée aider à organiser sa vie quotidienne et guider la façon de s’occuper de son corps. Enfin, la fiction comme la médecine promettent de guérir par l’exercice physique et la purge, la pensée et le rire. C’est à l’examen détaillé et rigoureux des trois scansions de la geste médicale ainsi scénographiée que nous convie le présent ouvrage.

Sophie Vasset est Maîtresse de conférences à l’UFR d’Études anglophones de l’Université Paris-Diderot. Elle a publié plusieurs articles sur la médecine et la musique, la représentation de la douleur et du traitement au XVIIIe siècle, ainsi qu’une étude critique de Roderick Random, de Tobias Smollett (PUF, 2009).

 

Table des Matières :

I DÉCRIRE : 1 : La circulation des Fluides ; 2. Décrire le souffrant ;   3. Raconter son histoire: L’étude de cas.

II PRÉVENIR, PRESCRIRE : 4.

Prévention et paratexte;

5. Restrictions, organisation : discours prescriptif et règles de vie;

6. La prescription sexuelle

 

III GUÉRIR : 7. Guérir, divertir ; 8. Guérir et détruire

 

 

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Parution – Medical humanities

 

Medical humanities, vol. 37, issue 2, december 2011

Medical humanities and the on-going search for reliability, authenticity and humility

    • Deborah Kirklin

Illness narratives: reliability, authenticity and the empathic witness

    • Johanna Shapiro

 

The limits of narrative: provocations for the medical humanities

    • Angela Woods

Medical humanities as expressive of Western culture

    • Claire Hooker,
    • Estelle Noonan


The arts and medicine: a challenging relationship

    • Paul Ulhas Macneill


The humanising power of medical history: responses to biomedicine in the 20th century United States

    • John Harley Warner


Body-conscious Shakespeare: sensory disturbances in troubled characters

    • Kenneth W Heaton


Plagued by kindness: contagious sympathy in Shakespearean drama

    • Eric Langley


The glue ear ‘epidemic’: a historical perspective

    • David Alderson


The ‘I’ of the beholder: studying the ‘self’ across the humanities and neuroscience

    • Alessia Pannese


‘Why, why did you have me treated?’: the psychotic experience in a literary narrative

    • A A Kaptein,
    • J J E Koopman,
    • J A Weinman,
    • M J Gosselink


Confluence: understanding medical humanities through street theatre

    • Setu Gupta,
    • Satendra Singh


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Parution – Le corps féminin dans la poésie latine tardive

 

Sophie Malick-Prunier, Le corps féminin dans la poésie latine tardive, Paris, Les belles-Lettres, 2011, 320 p.

 

Lointaines héritières des amantes chantées par les élégiaques, les femmes que font revivre les poèmes latins tardifs en ont gardé la beauté et l’esprit. Tantôt volages et tantôt chastes, tantôt mères et tantôt vierges pures, elles incarnent une facette méconnue de l’Antiquité, celle d’une époque où l’héritage littéraire classique s’accorde encore harmonieusement avec les exigences de la foi nouvelle. Qu’ils soient païens ou chrétiens, les poètes se rejoignent plus souvent qu’on ne le pense dans une célébration commune du corps féminin, grâce à toutes les ressources d’une poétique de la profusion.

 

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Séminaire – Le corps, témoin du religieux : preuves et épreuves (2012)

 

Vendredi 27 janvier 2012  |  Montpellier (34000)

Le Centre interdisicplinaire d’étude du religieux (CIER), au sein de la MSH de Montpellier, organise, pour la seconde année consécutive, une série de rencontres autour du « corps, témoin du religieux – preuves et épreuves ». Si toutes les religions s’intéressent au corps, dans les textes et dans leurs interprétations, le but de ce programme n’est, toutefois, pas de parcourir la relation corps-religion du point de vue exclusivement théologique mais plutôt d’interroger l’ambivalence du corps dans son rapport au religieux. Le religieux brime t-il le corps ? Comment le religieux fait il « parler » le corps ? Le corps est-il un lieu d’expression du religieux ? C’est autour de deux axes que le programme s’organisera : d’une part, le corps peut être mis à l’épreuve par le religieux mais inversement, et d’autre part, le religieux peut être mis à l’épreuve par le corps. Toutefois, il est bien évident que la frontière entre ces deux axes reste poreuse.

Le corps, témoin du religieux : Preuves et Épreuves

Année 2012 – MSH de Montpellier – Centre Interdisciplinaire d’Étude du Religieux (CIER), 17, rue Abbé de l’Épée, 34000 MONTPELLIER

Vendredi 27 janvier de 9h30 à 13h : le corps discipliné

Modératrice : Isabelle Fabre

  • Gilles POLIZZI,Professeur de littérature du XVIe siècle, Université de Mulhouse
    « Le roi mort et la danse macabre : du corps souffrant au corps grotesque (XVe-XVIe siècles) »
  • Alfredo PERIFANO, Professeur d’italien, Université de Besançon
    « Le corps du diable »
  • Vincente FORTIER , Directrice de recherche UMR « Dynamiques du droit », Université de Montpellier 1
    « Le droit et l’inscription religieuse dans le corps »

Vendredi 30 mars de 11h à 15h : La preuve par le corps

Modératrice : Vincente Fortier

  • Jean-Robert ARMOGATHE, Directeur d’études à l’EPHE-Sorbonne pour l’histoire des idées religieuses et scientifiques dans l’Europe moderne
    « Le corps de Jeanne : le corps mystique chez Jeanne Guyon (1648-1717) »
  • Frédéric MEYER, Professeur d’histoire moderne, Université de Nancy 2
    « Le corps de l’évêque à l’époque moderne : celui d’un prince ou celui d’un saint ? »
  • Sandra LA ROCCA, Docteur en anthropologie historique de l’Europe, professeur d’histoire-géographie dans le secondaire, chargée de cours à l’Université de Toulouse le Mirail et à l’Institut catholique de Toulouse
    « Des corps pour l’Enfant Jésus. Quand la réflexion théologique s’incarne… »

Vendredi 1er juin de 9h30 à 13h : Gestes et postures

Modératrice : Béatrice Bakhouche

  • Bruno RESTIF, Maître de conférences en histoire moderne, Université de Reims
    « Le corps en prière des fidèles catholiques »
  • Marie FORMARIER, Docteur en latin, ATER, Université Paul-Valéry, Montpellier 3/EHSS
    « Tenue, attitude et gestes du prédicateur chez Thomas Waleys : quelles normes ? quels modèles ? quelle sémiotique ? »
  • Pierre LURBE, Professeur de civilisation britannique, Université Paul-Valéry, Montpellier 3
    « Le corps dans la théologie sacramentelle de William Laud »

Vendredi 26 octobre de 9h30 à 13h : Thérapie et santé

Modérateur : Jean-François Zorn

  • Cristina DE LA ROSA, Professeur titulaire, Departamento de Filología Clásica Universidad de Valladolid. España
    « Thérapie et croyance : l’élément surnaturel dans la guérison de la maladie dans les textes médicaux médiévaux et de la Renaissance »
  • Dominique RIGAUD, Professeur d’histoire du Moyen Âge, Université Pierre-Mendès-France, Grenoble 2, directrice de la MSH-Alpes
    « Les représentations médiévales de Saint-Sébastien »
  • François VIALLA, Professeur de droit, Université de Pau et des Pays de l’Adour, Directeur du Centre droit et santé de l’Université Montpellier 1
    « noli me tangere : enjeux et logiques /juridiques/ de l’atteinte à l’intégrité du corps humain et de la décision médicale (notamment en fin de vie) »

Vendredi 7 décembre 2012 de 11h à 15h : Incarnations

Modérateur : Serge Brunet

  • Françoise PELLICER, Maître de conférence en histoire, Université Paul-Valéry Montpellier 3
    « Les Vierges des Sept Douleurs des Eglises de Cerdagne et Capcir »
  • Frédéric FAUQUIER, Docteur en philosophie ancienne, professeur agrégé en lycée
    « Corps néoplatonicien, corps chrétien, corps gnostique »
  • Pilar JIMENEZ, Docteur en histoire médiévale, chercheur associé au laboratoire FRAMESPAD, Université de Toulouse 2 le Mirail
    « Les Cathares et leur rapport au corps »
  • Jean-François ZORN, Professeur honoraire d’histoire du christianisme à l’époque contemporaine, Institut Protestant de Théologie – Faculté de Montpellier
    « Hoc est corpus meus ! corps divin et corps social, aspects et répercussions du conflit autour de la cène au XVIe siècle en Europe occidentale et centrale »
Contact
  • Béatrice Bakhouche
    courriel : beatrice [point] bakhouche (at) univ-montp3 [point] fr

    Université PAUL-VALÉRY MONTPELLIER III
    route de Mende
    34199 MONTPELLIER Cedex 5

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Journée d’étude – Ecrire la maladie

 

Le Jeudi 26 janvier 2012 de 9h30 à 17h30

en collaboration avec la Faculté des Lettres, UCLy

 

La maladie instaure une rupture dans le cours ordinaire de la vie et introduit l’homme dans une dimension inédite de son existence : celle du périssable, de l’éphémère. Ainsi, la maladie nous parle toujours de la finitude, de notre mort. S’intéresser aux représentations de la maladie dans la littérature, bien loin de l’impératif de nommer, c’est porter l’attention sur ce que la maladie représente de la condition humaine. Comment écrire la maladie ? Si l’écriture apparaît souvent comme un moyen de juguler la crise, d’où le recours fréquent à des ateliers d’écriture dans les hôpitaux, elle n’est cependant pas seulement de l’ordre de l’exercice de distanciation. Car la littérature nous montre qu’il n’est pas nécessaire d’être malade pour comprendre la maladie. Au-delà de l’approche descriptive de l’expérience du malade, l’écriture de ce véritable dépaysement de l’existence devient un lieu de mise en sens et de partage possible de notre condition. Les intervenants de cette journée exploreront, à travers différents textes littéraires, ces enjeux existentiels de l’écriture de la maladie.

 

Intervenants :

Marie-Hélène Robert (Docteur en théologie, agrégée de Lettres modernes, Université catholique de Lyon) : Une mort très douce de Simone de Beauvoir.

Xavier Rockenstrocly (Docteur et agrégé de Lettres modernes, Université catholique de Lyon) : La Vie Sauve de Lydie Violet et Marie Desplechin

Christian Uwe (sémioticien, doctorant Université Lumière Lyon 2) : La Case du commandeur d’Edouard Glissant.

Dominique Vinay (Docteur ès lettres, Université catholique de Lyon) : La mort d’Ivan Illitch de Tolstoï.

Aude Volpilhac (Docteur et agrégée de Lettres modernes, Université catholique de Lyon) : Les Essais de Michel de Montaigne.

Jean-Marie Gueullette (Docteur en théologie et en médecine, Université catholique de Lyon) : La maladie de Sachs de Martin Winckler

Débats animés par Laurent Denizeau (Docteur en anthropologie, Université catholique de Lyon).

 

Contact :

Secrétariat du CIE : 04 72 32 50 22

Site : www.cie-lyon.fr

 

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