Twitter, une plateforme multifonctions pour les lycéens

Twitter est un réseau social de microblogage créé en 2006 aux États-Unis. Il permet à un utilisateur d’envoyer des tweets, c’est-à-dire des messages de 280 caractères via internet. Twitter dispose également d’un système de messagerie privée. Afin de poster sur la plateforme, il est nécessaire de posséder un compte, gratuit, à l’aide d’une adresse mail et généralement d’un numéro de téléphone, pour l’instant non obligatoire mais cette mesure de sécurité se développe de plus en plus. La plateforme comptait, en 2017, 313 millions d’utilisateurs actifs par mois.

Logo de la plateforme Twitter.
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Une rapide présentation de la plateforme et de ses différents aspects par Ecole Tech Geek sur Youtube ici.

Pour quel public ?

Twitter exige que les utilisateurs de son service aient au moins 13 ans. Cette mesure restreint l’accès des collégiens les plus jeunes. D’autre part, dans une interview donnée sur TED, Jack Dorsey, un des 4 créateurs de la plateforme présente Twitter comme un espace créé initialement pour diffuser des conversations publiques. Cependant, il énumère les failles qui se sont développées lors de l’utilisation de Twitter par le public : abus, harcèlement, manipulation, coordination de groupes, désinformation, …

On privilégiera alors un public de lycéens, davantage formés et informés aux espaces numériques et à leurs dangers potentiels, et pouvant ainsi les appréhender avec des outils et des méthodes apprises auparavant, par exemple au collège.

Enfin, on perçoit une différente dynamique entre lycée et collège. Les collégiens apprécient la visibilité intra-établissement, quand les lycéens apprécient davantage un rayonnement extra-établissement.

Cadre pédagogique et utilisation par le Conseiller Principal d’Éducation

L’utilisation d’un compte Twitter par l’établissement, ou par la vie scolaire de l’établissement a pour objectif de contribuer au rayonnement de l’établissement, favoriser la mise en avant des projets réalisés, la mise en avant des filières de l’établissement et relayer des informations. Il est important de ne pas utiliser Twitter seulement parce que les élèves l’utilisent mais parce qu’un objectif pédagogique est établi et justifie l’emploi de Twitter par l’établissement.

Twitter peut être employé comme outil de diffusion d’informations concernant l’établissement, mais aussi pour la mise en avant des projets réalisés par les élèves, la mise en avant des filières de l’établissement, …

Cette valorisation contribue à un climat scolaire sain, et permet de développer le sentiment d’appartenance des élèves à l’établissement. C’est également un moyen pour partager des ressources et en découvrir de nouvelles, à travers le réseau éducatif sur Twitter, et c’est aussi un moyen d’échanger avec d’autres professionnels de l’Éducation.

L’animation de ce compte peut être réalisée par le Conseiller Principal d’Éducation mais est aussi une ressource pour la vie scolaire, et le développement d’un compte pour celle-ci, pour les délégués de Conseil de Vie Lycéenne, pour la Maison des Lycéens, les éco-délégués, les ambassadeurs de la lutte contre le harcèlement, … Avec un accompagnement adapté, ces élèves peuvent prendre en main cet outil.

Limites et points de vigilance

Pour l’instant non mis en place, Twitter pourrait possiblement, dans les années à venir, développer une version premium, donc payante, de son application.

Twitter est un espace politique qui est régulièrement l’outil de lancement de mouvements, par exemple des mouvements qui contestent les mesures prises dans l’éducation, or un établissement public est neutre, donc n’adopte pas de position politique. Il convient alors de s’interroger comment naviguer dans un espace ouvertement politique, et de prendre conscience de l’exposition des élèves à divers opinions, à diverses revendications politiques, et possiblement les préparer à ceci.

Harcèlement & Cyber-harcèlement : Des études rapportent que les femmes sont davantage sujettes au harcèlement sur twitter, et plus particulièrement les femmes de couleur, notamment une étude d’Amnesty International.
Le cyber-harcèlement se développe aujourd’hui et a un impact sur le bien-être des élèves victimes, ainsi que sur le climat scolaire. Quelques chiffres de la DEPP (…) et d’iProtego.

Sur Twitter, les données personnelles sont reconnues implicitement comme marchandise, en conséquence, les utilisateurs doivent pouvoir être capables de refuser que leurs photos ou tweets soient collectés pour créer des publicités ciblées par exemple. (source)
On ne donnera donc pas d’informations sensibles sur cette plateforme. On évitera la publication de photos des élèves ou du personnel, ainsi que la communication de noms, de numéros de téléphone, d’adresse, etc. Si vous voulez en savoir plus, je vous conseille de regarder le reportage de RT France, qui accueille Julie Owono, directrice d’Internet sans frontières.

Précautions à prendre

L’accompagnement des élèves à l’utilisation de cette plateforme est essentiel, pour garantir leur sécurité. Aussi, vous pouvez mettre en place des temps de prise en main de l’application, des sensibilisations au Règlement Général sur la Protection des Données, etc.

Établir en amont l’objectif pédagogique de l’utilisation de ce compte Twitter, et anticiper des situations potentiellement problématiques : que faire si un élève identifie directement le compte de l’établissement via son @ ? Quelle position adopter par rapport aux officiels de l’Éducation Nationale ? Quelle visée éducative ? Quel rayonnement de l’établissement ?

La plateforme Twitter fonctionne sur l’éphémérité. Aussi, je vous conseille de coupler le compte twitter à un autre espace de publication, par exemple le site de l’établissement afin que tous puissent retrouver les liens des articles ou des évènements à tout moment.

La question de la publication des photos : les photos des œuvres des élèves, par exemple, sont acceptables, on évitera cependant de poster des photos des élèves, même si les responsables légaux ont signé un droit à l’image. En effet, comme expliqué plus haut, Twitter a un rayonnement international, et stocke les informations pour toujours. De plus, enregistrer une photo sur Twitter est une manœuvre très simple et accessible à tous. Afin d’anticiper le harcèlement par détournement de photos d’un élève, de montages, etc, il est préférable de ne pas poster de photos des élèves et ainsi alimenter involontairement cette forme d’harcèlement.

Si des professionnels de l’établissement possèdent un compte actif sur Twitter, on conseillera l’utilisation d’un pseudo et la recommandation de ne pas donner trop d’indications sur son lieu de travail ou même sa ville.