Exposition Étudiante – Dessin de Territoire / Territoires du Dessin – À la rencontre des oeuvres exposées

dpt-arts


Boucheron Estelle
Née en 1998 à Châtenay-Malabry

Estelle Boucheron travaille la question de la surveillance, de ses images, et de ses divers dispositifs technique, au travers de la notion d’enquête qu’elle utilise comme technique créative. D’autres notions viennent se greffer à la surveillance dans sa recherche : architecture, voyeurisme, œil humain et œil de la machine, ainsi que la cartographie, précieux support criblé de sens pour l’enquête sur la surveillance.

Les yeux de la Ville bleue (2020) est composée des cartographies des caméras qui jalonnent son territoire, son trajet quotidien jusqu’au lieu de l’exposition.

Diverses échelles sont convoquées. Les yeux du centre ville de Toulouse, de l’université, de la salle d’exposition et des stations de métros sont collectés par le biais de la mémoire en ces temps si surveillés ; avec pour supports cartes et plans d’évacuation, dont il ne reste que la découpe.

Les clous sont la percée de ces yeux, rappelant les points qui nous situent sur les cartes satellitaires.

Dans ce dispositif leurs ombres portées viennent dessiner, quadriller ces cartes blanches qui dans la beauté de leurs doubles sens renvoient aux pleins pouvoirs et à la liberté ; facilitant la projection de l’ombre et de celle du regardeur : une carte blanche de la surveillance.


Camille Dekeyser
Née en 1998 à Poissy, vit et travaille à Toulouse.

Camille Dekeyser a une pratique du dessin et de l’estampe. Habitée par les notions d’érotisme et d’obscène, elle exploite les plans serrés des films pornographiques dans une tentative de pénétrer l’intimité la plus profonde, l’intérieur de l’intérieur de nos chairs qui sont au seuil de l’existence humaine dans l’acte charnel.

Il y a cette volonté au travers ces représentations pornographiques de révéler, d’imager les forces érotiques et obscènes qui désorganisent la chair, qui la troublent.

Sa pratique permet également de penser le médium du dessin et de l’estampe comme un espace sensible et sensuel.

Avec Affaissement, Camille Dekeyser décide d’aller encore plus loin en intégrant la performance dans ses recherches plastiques afin de se concentrer davantage sur la chair molle qui se déchaîne, qui chute, afin de laisser une empreinte sur une cartographie graphique réalisée à l’aide de gravures d’image de film x faites à l’aveugle. Affaissement interroge plastiquement et corporellement notre érotisme inhérent.


Aram QAS
Né le 17 aout 1989

Dans cette installation nous sommes face à des pans de murs d’une maison en ruine, murs fissurés, pierres et décombres au sol… comme devant un décor ou une maquette.

« Je me souviens des maisons et des immeubles détruits par la guerre, en Irak… et je mes souviens aussi des graffiti sur les murs. Du simple mot ou slogan à des dessins très élaboré et graphique il est devenu un outil de communication, de revendication, d’engagement politique et social…»

Cette installation est aussi l’occasion de marquer son engagement dans le cadre du développement durable et de le communiquer en utilisant dans celle-ci des déchets de matériaux de démolition et de construction.


Maeva Rossignol
Née en 1997 à Bordeaux.

Maeva Rossignol ne cesse de questionner le monde qui l’entoure. Son art est une réflexion sur notre évolution, les codes de notre société, et les interrogations que nous traversons tout au long de notre vie. 

Ses dernières expériences, suite à de nombreux périples, lui laissent le souvenir amer d’un monde en destruction.

Le projet « Pays sage » est une réflexion sur la ville de demain. L’esthétique complexe d’un territoire urbain nous montrant comment notre société a été fabriquée.

De par sa construction en déchets électroniques, le paysage de Maeva effraie tant il fascine et permet une prise de conscience sur le comportement humain.

Ce projet représente à la fois, le bouleversement du paysage urbain et la surconsommation de notre société en une accumulation de cartes graphiques et de composants électriques éclairés à la lumière bleutée de nos écrans. A l’arrière de cette ville dystopique, une ombre projetée dessine un paysage s’inspirant de la Rome antique. Celui-ci nous rappelle le modèle qui inspire les villes occidentales d’aujourd’hui, comme un lointain souvenir oublié.


Salomé Nougayrède
Née en 1994 à Angoulême (16) Vit et travaille à Toulouse.

Salomé Nougayrède travaille avec les écrans. De la presse scientifique à la fiction populaire, elle s’em­ploie à convoquer des imaginaires liés à ces objets numériques. Grève, recourt au dessin sur ordinateur. Artificielles, les formes produites n’ont d’autre ancrage que le code et les calques qui les ont fait naître. Cependant, leurs apparences dégagent quelque chose de familier.

Organiques, aquatiques ou ornementales, elles se donnent comme un médiateur sensible entre réel et virtuel. Elles se déclinent sur plusieurs appareils disposés au sol sur des galets. Privés de leurs fonctions initiales, ces téléphones de­viennent des fenêtres vers un espace autre, fait de troubles lumineux et de formes vaporeuses. La présence des pierres réintègre la brutalité froide de l’espace physique. Jointes aux images sur les écrans, elles structurent tant un environnement composite qu’une métaphore marine de nos écrans connectés, où l’on navigue, dérive.


Jungho KIM
Né en 1992 à Andong en Corée du Sud, vit à Montauban

Jungho Kim pratique l’installation en mettant en scène des maquettes d’architecture accompagnées de dispositif vidéo et lumineux.

À l’origine de son travail, son expérience d’immigration en France en 2016, la nostalgie et la question de la mémoire devenant alors la matière de sa pratique .

En mettant en scène son identité coréenne, en mêlant les souvenirs de son pays à l’espace même de l’exposition, il nous permet de voyager dans un autre espace-temps.

Dans le projet intitulé « porte », la maquette d’une traditionnelle porte coréenne est suspendu dans l’espace et un dessin animé d’un paysage coréen est projeté aux travers de celle ci et sur le mur derrière celle-ci. 

L’ombre de la porte et d’un mur d’enceinte nous donne accès un autre paysage… celui de la mémoire de l’artiste.


Ceci est mon corps, Jennifer Nebout, 2020
Salive, encres alimentaires, papier, vidéo projetée
75 x 150 cm

Nebout Jennifer (Leanie Jane)
Née en 1997, vit et travaille à Toulouse.

Leanie Jane s’émancipe aujourd’hui de la scène musicale et procède à une hybridation avec l’art contemporain tout en conservant la technique du chant dans sa pratique.

Son leitmotiv : se détacher du corps périssable pour exprimer son corps interne.

Elle joue avec la matière vocale et œuvres sonores, apprivoise l’organique par la performance et explore un espace intermédiaire entre la vie et la mort. 

Ses performances-rituels ont ainsi un effet de psychopompe, l’artiste se considère elle-même comme sirène, mi-oiseau mi-femme, un être donnant voix aux vérités de notre finitude et nous entraînant dans l’au-delà.

Ici, le son de la voix est remplacé par de l’encre. Le corps, la bouche et la gorge expriment une recherche du territoire hors du corps organique et laissent une trace visible de l’antre du corps, l’entre-corps.


Cloé Rabourdin
Née en 1998 à Tournan, vit et travaille à Toulouse.

Cloé Rabourdin porte un intérêt particulier à l’art funéraire et crée des objets plastiques qu’elle dispose dans l’espace par des dispositifs prévus pour s’effacer au fil du temps. 

Elle se focalise sur les fonctions de ce territoire dans le champ contemporain et questionne la manière comment la société aujourd’hui associe la notion d’éphémère au deuil. Avec son dernier projet hétérotopique, le cimetières se déplace en dehors de ses murs.

En réalisant des carnets en papier, l’artiste transpose ici des éléments plastiques propres à celui-ci. Pour ce faire, elle déploie des représentations de sépultures, de fleurs et d’épitaphes en forme de tombes portatives en papier. 

Le spectateur est invité à déambuler aléatoirement dans ce nouveau territoire où les sépultures réunies recomposent un « exocimetière » dans l’espace de l’exposition. Cette installation participative se renouvellera dès que le tableau d’affichage sera rempli donnant naissance à une boucle sans fin.


Collectif EXP.,
Né en 2016 à Toulouse.

Mickeal Duval, né à Saint-Nazaire en 1994 , Camille Marza, née à Montpellier en 1994, Delphine Planet, née à Paris en 1971, Lisa Rouet, née à Neuilly-sur-seine en 1994.

Tous les membres du collectif vivent et travaillent à Toulouse.

Depuis 2016, EXP. est un creuset où fusionnent différentes conceptions et techniques artistiques.Cette somme de singularités individuelles, a permis la création d’un territoire commun, où esthétique et expérimentations sur la matière se libèrent, s’expriment sans l’empreinte de l’ego.

Ensemble, ils voyagent, autour de concepts comme l’écoulement du temps, ses effets sur la matière, son empreinte ; ensemble, ils interrogent notre rapport au temps qui passe, la façon dont on peut – et si l’on peut! – lui résister, et plus largement, la place que l’homme occupe dans l’espace-temps pré-défini et fragile qu’il habite.

L’œuvre participative EXP.11, nous propose, dans le cadre cette l’exposition de dérouler le fil d’une écriture de l’intime, de l’instant. La linéarité du trait, l’a-figuration qui caractérisent cette installation, tout comme le « chant » du papier, ou la douce pénombre dans laquelle elle est plongée, impliquent, de fait, un décalage avec le réel. Cette mise en suspend s’impose en s’inscrivant sur le papier, comme en nous-mêmes.


Emilie Dagnaud
Née en 1994 à Saint-Michel (16), Vit et travaille à Toulouse.

Val Zaehringer-Pierrard
Née en 1995 à Toulouse (31), Vit et travaille à Toulouse.

Par le biais d’une pratique du tatouage et d’un travail sur le corps, Emilie Dagnaud et Val Zaehringer-Pierrard nous livrent une performance sensible d’un rituel thérapeutique. 

À chaque changement de patchs d’œstradiol (deux fois par semaine) l’endroit de la pose est marqué par une croix. 

 

Cette parcelle de peau fixée devient au fil des jours une cartographie. En parallèle, les patchs sont eux aussi marqués pour faire le lien avec la peau afin de répéter un rituel sur la mue artificielle. Ils sont ensuite archivés dans un journal. 

La texture de ces patchs rappelle une peau artificielle, comme une mue, une écorce. Ces dispositifs dermiques évoquent les changements de la surface même du corps: la peau se modifie, s’affine, et les sensations du toucher changent. Le territoire cutané et sensoriel est mouvant, en transition, contrastant avec le tatouage dont l’encrage est fixe et éternel. 


Salomé GRIL
Née en 1996 à Cayenne, réside à Toulouse,

Salomé Gril a une démarche qui l’amène à habiter ses lieux de travail et d’exposition comme des transpositions et des déplacements d’espaces, à l’image d’une histoire feuilletée vécue. La Guyane est le point d’ancrage de cette réflexion et particulièrement sa forêt qui occupe de de plus en plus de place dans ses travaux.

Dans sa pièce Paysage de mes tissages, l’on retrouve un sous-bois empli de ses racines qui hantent son imaginaire, sa mémoire. Une moustiquaire brodée montre un paysage peu connu et faisant à la fois partie de l’Histoire. Par cette discordance, il est proposé aux spectateurs la découverte de nouveaux territoires intimes de l’artiste.


Cyril Aubin
né le 23/10/1994 à Nogent sur Marne (94)

Un feutre noir, une grande feuille vierge et beaucoup de temps; voilà tout ce qu’il faut à Cyril Aubin pour nous plonger dans un monde en noir et blanc. Rencontrer des séries de dessin de l’artiste, c’est prendre la place du regard d’un enfant face à une société de turbulences politiques, sociales et économiques. Son lien avec le monde de l’enfance se ressent par la mise en œuvre d’un univers inspiré des contes de notre mémoire collective.

Détournant ainsi, Perrault, Andersen et même les frères Grimm pour peupler notre réalité d’un nouveau territoire fictionnel. Au sein de l’exposition, il nous offre un voyage sensible au travers les traces d’un entre deux âges. 

Influencé par ses études en graphisme et une pratique plastique universitaire inspiré par l’artiste illustrateur Pawel Kuczynski, la claque graphique de T-Wei et le travail au stylo contestataire de The Kid on comprendra aisément l’ambition de cette installation qu’il nous propose de nous faite traverser le tunnel entre ces deux territoires, du conte et du trait…


Xiangru LIU 
Né le 1973 en Chine, vit à Toulouse

Diplômée Beaux-Arts de Brest, Liu Xiangru observe avec calme et détachement notre mépris quotidien de nous-mêmes dans ses dessins, installations et vidéos. 

En tant qu’artiste et graphiste, ses oeuvres présentent souvent une existence fracturée, avec le cadre extérieur minimaliste et stable, des lignes inconscientes denses et chaotiques sont intérieur, entre blanc et noire, pleine et vide, reflétant la froideur cruelle d’un contrôle fort.

Les procédures d’expressions abstraites qu’elle met en place reproduisent un état mental d’anxiété et de malaise, inversant la relation entre la mémoire et le temps. Le cadre objectif du minimalisme rationnel, la forme de base des choses, dans le geste de la répétition continue, forme des cycles sans début ni fin, permettant de séparer le temps et l’espace de la mémoire, enregistrant l’existence du vide, élucidant l’existence poétique, le trou noir du pouvoir primordial.

Ainsi, elle explore comment nous errons entre le désir de la vie et la séduction de Nature, du contrôle au contrôle perdu, de la justification au renoncement, et finalement au calme désespéré. son langage visuel abstrait ouvre au spectateur l’effet miroir de la mémoire, de l’espace et du temps.

Dans cette nouvelle pièce elle interroge la manière dont les gens pensent aux espaces dans lesquelles ils vivent. Elle utilise le langage du dessin pour redéfinir les plans architecturaux planifiés (Recto et Verso) afin de refléter nos vies limitées et planifiées. Comme d’habitude, ses oeuvres apporteront au spectateur une perception visuelle inhabituelle avec sa compositions de grand format et son installation spatiale. 

Une fois encore, cette pièce, mêlant accrochage au mur et au sol, propose aux spectateurs une lecture perceptive inédite et singulière.

Cette fois, en plus de ses dessins au trait dense, qui jouent avec le vide, elle expérimente entre cet accrochage et une grande toile noir monochrome un dialogue sur le contrôle, le désespoir et le calme.


Julien Vérines
Né en 1992 à Lavaur, vit et travaille à Toulouse

Julien Vérines crée Belladonna, une entité qui aborde le monde paranormal de la fête. Depuis 2016, ses projets hybrides ne cessent de restituer ses consultations performances du cabinet de voyance à la discothèque de nuit. Sa pratique évoque une esthétique qu’il définira paysanne. Son intérêt pour la mauvaise posture le conduit à cette rencontre du mauvais-genre ainsi qu’au mauvais goût.

La campagne qu’il met en avant dans son travail est une caricature pas si éloignée des années adolescentes qu’on traverse, transformant les garages en lieu de fête et les gymnases en discothèque.

Avec estafette, Julien Vérines propose une métamorphose de l’espace par cette composition collage d’affiche festive de village de province. Cette proposition plastique réactive les notions d’espace/territoire.


Exposition Dessins de Territoires Territoires du Dessin, 18 janvier / 18 février 2021 au Centre d’Initiatives Artistiques du Mirail, CIAM, organisé par le Master Création Artistique et Recherche dans le Monde de l’Art, CARMA, Université Toulouse Jean-Jaurès.

Exposition Dessins de Territoires Territoires du Dessin – Affiche / flyer, article en ligne sur le blog
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