L’esclavage au Brésil a eu lieu entre les années du xvie et xixe siècles et a été une forme d’exploitation de la main-d’œuvre des hommes et des femmes africains, soutenue par le trafic négrier à travers l’océan Atlantique. Entre les années 1838 et 1841, éclate une révolte nommée « Balaiada », qui a eu lieu à la province du Maranhão, aujourd’hui un état du Maranhão. La révolte a reçu ce nom en raison du surnom de l’un des principaux leaders, Manoel Francisco dos Anjos Ferreira, le « Balaio », nom du panier en paille qu’il fabriquait. Cosme Bento das Chagas est un autre leader, il a réussit à rassembler jusqu’à 3000 Noirs pendant la révolte de la Balaiada.

Qui est Cosme Bento das Chagas?

Cosme était descendant d’esclave, et il est né libre. Il n’y a pas d’information concrète sur sa date de naissance, il probablement né entre les années 1800 et 1802, à Sobral au Ceará, à l’état Nordeste du Brésil. Il appartenait aux couches populaires mais il avait une particularité, il savait lire et écrire, ce qui était rare à cette époque. Au xixe siècle, il était vu comme un « bandit » aux regards des élites de l’époque. Aujourd’hui, Cosme commence à être reconnu ses dernières années comme une figure importante pour la lutte contre le racisme. Le but de Cosme était de créer une autre vision de la liberté et de l’égalité entre les hommes, cherchant l’insurrection contre l’esclavage, en faveur de la liberté. En ce qui concerne la Balaiada, de tous les rebelles, uniquement Cosme Bento, qui a été pendu et sa pendaison était une tentative de donner un exemple aux Noirs qui pourraient penser à se rebeller.

Tout à commencé avec la nouvelle Constitution de 1988 au Brésil…

La « Constituição da República Federativa do Brasil« , « Constituição Cidadã » ou simplement « Constitution de 1988 » a été promulguée le 5 octobre 1988. C’était la septième constitution du Brésil depuis son indépendance en 1822 et la sixième de la période républicaine.

Pour le mouvement noir, il était primordial que la Constitution de 1988 accepte les principales propositions suivante, pour commencé par la reconnaissance, de la part de l’État, des communautés noires quilombo restantes et du titre définitif sur leurs terres, ce qui constitue une reconnaissance des spécificités culturelles et historiques de ces communautés, ainsi qu’une initiative pour préserver et garantir le droit à la terre et la criminalisation de la pratique du racisme, des préjugés raciaux et de toute discrimination qui viole les droits de l’homme et une éducation engagée dans la lutte contre le racisme et toutes les formes de discrimination, qui valorise et respecte la diversité, en assurant l’enseignement obligatoire de l’histoire des populations noires du Brésil.

La Constitution de 1988 a donné une visibilité aux communautés de quilombos restantes, des groupes majoritairement noirs dont les familles ont un lien historique avec le processus d’esclavage au Brésil. Dans la Constitution, l’égalité est pour tous. La Constitution de 1988 à également mit en place des lois qui ont permit au fur et à mesure des années, la valorisation des leaders Noirs qui ont marqués l’histoire du Brésil y compris celle de Cosme Bento, personnage historique reconnu seulement à la fin du xxe et début du xixe siècle comme un des leaders de la Balaiada.

L’émergence de Cosme Bento après la Constitution de 1988.

La Constitution au Brésil a accordé des droits aux peuples Noirs, les communautés quilombolas sont reconnues et possèdent des droits car elles étaient invisibles jusqu’à l’avènement de cette Constitution. Il y a également l’émergence de nombreux héros Noirs, comme la célébration du 20 novembre, on célèbre la Journée de la conscience noire au Brésil. L’honneur est à Zumbi, le chef du Quilombo de Palmares, qui est mort ce jour-là en 1695.

En 2002, pendant la plus grande fête populaire au Brésil durant le carnaval, un groupe nommé Acadêmicos do Grande Rio a mit en avant des histoires du Maranhão. Ils ont utilisés le samba-enredo (est un sous-genre de samba créé spécifiquement pour une parade de l’école de samba) et le titre de la chanson est « Les perroquets jaunes dans les terres enchantées du Maranhão« . Cette chanson a été écrite par Alailson Cruz et Agenor Neto, et avec la participation de Joãosinho Trinta. La chanson met en avant Cosme Bento comme un grand héros populaire.

Un autre exemple est le Centro de Cultura Negra do Maranhão, qui apporte le texte « A epopeia dos guerreiros balaios na versão dos oprimidos » (L’épopée des guerriers balaios dans la version des opprimés), de Magno José Cruz, en littérature cordel. Il apporte avec la littérature de cordel, le contexte du mouvement de la Balaiada et l’importance de la présence de Cosme Bento dans ce mouvement.

En 2004, le mémorial de Balaiada a été créé, c’est un lieu de mémoire et le plus grand musée de Caxias. C’est un centre de documentation qui vise à préserver et à valoriser les collections historiques, archéologiques et documentaires de Caxias. On y trouve les statues des leaders de la révolte de la Balaiada y compris celle de Cosme Bento. Les lieux de mémoire dont les musées et le mémorial font appel à la mémoire de Cosme Bento.

En 2016, la loi nº 10.524/2016 a été promulguée, établissant le 17 septembre comme date commémorative en l’honneur de Cosme Bento das Chagas, le leader de la Balaiada. L’initiative d’instituer une date commémorative vise à exalter le personnage historique Negro Cosme, qui a conduit les esclaves de diverses fermes le long de la rivière Itapecuru et a été connu comme l’empereur de la liberté. Au-delà du 17 septembre, Negro Cosme a également été honoré par le gouvernement de l’État avec une place portant son nom dans le quartier « Fé em Deus »(Foi en Dieu). En 2020, Cosme a été inscrit dans le Livre des Héros et Héroïnes de la Patrie au Brésil. Avec tout cela, nous voyons que la Constitution de 1988 joue un rôle majeur pour la valorisation de Cosme Bento dans l’histoire du Brésil.

Figure 3: Le Mémorial de la Balaiada. Source: Memorial Virtual.
Figure 4: Sculpture de Cosme Bento. Source: Pulsar Imagens.

Bibliographie et sitographie

  • GOMES, Flávio dos Santos, « Quilombos. Communautés d’esclaves insoumis au Brésil ». Paris, L’Échappée, coll. « Dans le feu de l’action », 2018, 120 p.
  • BUENO, Eduardo, « Brasil: Uma história ». São Paulo, Leya, 2010, 478 p.