Ray Atkins – The Reading Years – 2017

ishapondevie

28 janvier – 6 Mai 2017, Reading Town Hall Museum.

Ray Atkins à coté de son affiche.

Cette exposition rassemble les œuvres d’un seul artiste, Ray Atkins, un peintre anglais qui habite aujourd’hui dans les Pyrénées avec sa femme Hsiao-Hwa. Elle a eu lieu du 28 janvier au 6 mai 2017 à Reading, une ville à l’ouest de Londres où a habité Ray durant six ans, de 1968 à 1974, années durant lesquelles il enseigna également la peinture à l’université de Reading. L’exposition pris place dans le Reading Town Hall Museum, sous la direction de la conservatrice Elaine Blake et de son assistante. C’est une exposition rétrospective d’art contemporain qui présente les œuvres crées par l’artiste au long de ses années passées dans cette ville, les œuvres font partie de sa collection personnelle.

Nous allons voir comment cette exposition rétrospective fût un point important dans la carrière de cette artiste.

Dans un premier temps nous étudierons l’obtention de l’exposition et la logistique puis l’exposition dans sa matérialité et son contexte et enfin en guise de conclusion nous verrons l’exposition du point de vue de l’artiste.

Obtention de l’exposition et logistique

  1. Obtention des dates et du lieu : un mal pour un bien

C’était la volonté de Ray Atkins d’exposer à Reading, il souhaitait à l’origine exposer à l’université où il avait enseigné, tenta de les contacter plusieurs fois, sans réponse. Il fit part de son mécontentement et de sa déception face à ce manque de considération de la part de l’université à laquelle il avait dédié plusieurs années de sa vie à un écrivain anglais Matthew Carr qui l’incita à ne pas abandonner face a cette absence de réponse de la part de l’université. Il entra donc en contact avec le Reading Town Hall museum, plus précisément avec la conservatrice Elaine Blake qui laissa entendre qu’elle serait intéressée d’acceillir ses œuvres pour une exposition. Ray trouva alors des excuses pour continuer à lui envoyer des mails, et se dit qu’en trouvant un titre a l’exposition cela la rendrait lus réelle, en titre de ses mails il mettait donc « Ray Atkins – The Reading Years » et obtenu enfin des dates. « Il faut créer en partant de rien » me dit-il.

Il est possible de faire un parallèle à plus petite échelle entre l’initiative de Ray de faire sa propre exposition après le refus de la part de l’université d’exposer ses œuvres et la mise en place du salon des refusés après le refus d’œuvres au Salon officiel. Cette anecdote mets également en avant les difficultés auxquels font face les artiste afin de voir leur œuvres exposées.

2. Logistique : le périple des œuvres

Hsiao-Hwa enlève les branches afin qu’elles n’abîment pas les oeuvres.

La partie logistique quant à elle fut plutôt atypique : il fallait amener les œuvres, qui pèsent très lourd et dont les dimensions sont grandes de la grange de la maison de Ray isolée dans la montagne jusqu’à Reading en Angleterre. Les conditions climatiques étaient un facteur à prendre en compte pour le transport des œuvres : pour une exposition avec des dates fixées, Ray était inquiet que si il neigeait les tableaux se retrouverait bloqués. La mairie du village d’Aspet lui preta alors un local dans le centre du village plus facile d’accès pour l’entreprise de transport qu’il avait engagée. Mais il fallait descendre les œuvres de la montagne, il fit donc appel au fromager du village, son voisin, qui lui prêta son tracteur, sa remorque et ses bras pour descendre les œuvres de la montagne jusqu’au village. Avec l’aide d’amis et de sa femme, ils amenèrent les œuvres à l’entrepôt temporaire, non sans difficultés, en effet les dimensions de certaines œuvres causèrent des problèmes avec les branches des arbres au dessus de la route, sa femme Hsiao-Hwa monta dans la remorque pour écarter les branches afin qu’elles n’abîment pas les œuvres. Une exposition bien loin des pyrénées à donc eu un impact sur la population locale qui s’est mobilisée afin d’aider l’artiste à exposer.

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Contrairement à une exposition l’année dernière à Toulouse, où le conservateur du musée était venu lui-même sélectionner les œuvres, pour cette exposition Ray a fait les choix des œuvres à exposer lui-même. Ce choix lui prit également beaucoup de temps, étant donné que le lieu de conservation n’est pas chauffé et qu’il dù sortir les œuvres une à une afin de les sélectionner. Et il en a tellement qu’il est difficile pour lui de faire une sélection, certaines vont de paire d’autres non… Malgrès la restriction du choix à faire sur six années seulement de production pour l’exposition de Reading il résultat un grand nombre d’œuvres, bien qu’il du faire des choix entre les œuvres produites durant cette période ce qui le limita dans les choix a faire mais demeura quand même compliqué.

L’exposition

  1. Le lieu et le placement

Cette galerie présente une disposition assez classique, avec des murs blancs ce qui concorde avec les œuvres de Ray qui sont elles même assez classiques bien qu’a leur époque de création ce n’était pas le cas. En ce qui concerne la mise en place de l’exposition il expliqua que la conservatrice avait une maquette de la salle d’exposition et qu’ils avaient imprimer les œuvres sur petit format à l’échelle afin de pouvoir les visualiser dans l’espace et avaient décidés ensemble de l’emplacement de chaque œuvre bien que les choix de Ray avaient le plus de poids. Il choisit de disposer les œuvres sans ordre particulier, étant donné que l’ensemble des œuvres exposées étaient celles d’une époque bien définie de sa vie et donc de son travail l’ensemble était cohérent.

La plupart de ses œuvres étant des grands formats elles furent disposées cote à cote, les plus petits formats quand a eux se trouvèrent plus rapprochées, plus condensée en colonnes comme dans l’image ci-dessus. Au centre de la salle d’exposition se trouve une banquette afin de pouvoir prendre du recul et apprécier les œuvres, une tirelire pour faire des dons au musée ainsi qu’une petite vitrine contenant des souvenirs de Ray de Reading ainsi que certains de ses ustensile de peinture, ce qui donne un peu de contexte à l’exposition. Mais ce qui demeure l’élément clé de cette exposition est la ville dans laquelle elle prends place.

Le catalogue d’exposition comprend une vingtaines d’œuvres ainsi qu’un texte écrit par John Froy, un écrivain et critique d’art ami de Ray expliquant la vie et le travail de l’artiste. De plus sous chaque œuvre se trouve un cartel indiquant le titre de l’œuvre ainsi qu’un petit texte explicatif écrit par l’artiste.

L’oeuvre Construction of the Butts Shopping Center – Night et son cartel.

Ajustement des lumières.

A la lumière naturelle offerte pas les vitres au plafond, des ajustement lumineux furent nécessaires pour mettre en valeur les oeuvres.

En ce qui concerne le financement, les cartels et catalogues d’exposition furent financées par Ray ainsi que les frais de transport, étant donné qu’il n’a pas vendu d’œuvres à l’issue de cette exposition cela n’est pas très rentable, le musée ayant des fonds assez limitées.

2. Autour de l’exposition

The Workshop

En plus de l’exposition, Ray organisa aussi un petit atelier éducatif, un cours de dessin/peinture.  Cela est aussi sûrement un petit clin d’œil a l’université ou il a enseigné qui lui refusa d’exposer, non seulement il expose ailleurs, dans la même ville, mais il enseigne aussi. De plus cela lui permet de créer un lien avec les habitants actuels venus voir son travail et de permettre aux gens d’apprécier son talent non seulement visuellement mais aussi en pratique.

Discours d’ouverture par William Feaver

Pour l’artiste chaque exposition est une nouvelle leçon, il est impossible pour lui d’anticiper quelle œuvre marquera le plus le public, les critiques. Au vernissage, le critique d’art William Fever était présent et donna le discours d’ouverture. Ray raconte que lors du vernissage un spectateur fit un commentaire sur l’œuvre aux plus grandes dimensions, View from Coley School No.2 (1971), Huile sur bois, 231 sur 304 centimètres, disant que c’était curieux que l’œuvre la plus grande était aussi la plus belle, Ray n’en demeura pas convaincu.

L’exposition pour l’artiste

Pour conclure il est impossible de passer outre le coté très personnel de cette exposition pour l’artiste. Cette exposition est un retour aux origines pour Ray et ses peintures, elles retournent a leur lieu de création quelques décennies plus tard et ce fut pour Ray un moment d’émotion intense de voir d’anciens élèves et amis venu voir son exposition, cela l’a rendu heureux de voir que son travail pouvait fédérer des gens de cette façon. Certaines de ses œuvres sont des paysages mais ce qui prouve être tout a fait intéressant dans la cadre de cette exposition sont ses peinture de lieu de construction, de paysages industrielles. En effet au moment ou Ray vivait à Reading la ville se transformait, de nombreux chantiers étaient en cours et Ray les représenta dans ses œuvres. On peut donc imaginer que pour les habitants de Reading en 2017 il pouvait être très intéressant de reconnaître des lieux de leur vie quotidienne quelques décennies plus tôt a travers le pinceau de Ray.

Il y exposa ses deux plus grandes œuvres (en dimensions) qu’il proposa d’offrir a la ville mais ils n’en voulaient pas, elles trouvèrent cependant une destination a l’issue de cette exposition : Bedford school.

En remplacement d’une bibliographie, étant donné que je n’ai pas eu recours à des ouvrages mais directement à l’artiste, ses archives, et souvenirs, je tiens à remercier Ray et Hsiao-Hwa de m’avoir accordé du temps et fourni toutes les informations nécessaire à la rédaction de ce devoir, le catalogue d’exposition, la visite de son hangar ou sont stockées ses œuvres, dont certaines faisaient partie de l’exposition de Reading ainsi que toutes les photos qu’ils m’ont fournies de leur albums personnels et surtout leur souvenirs précieux de cette exposition.  

Voici quelques images supplémentaires :

Hsiao-Hwa dans la remorque.
Workshop
Accrochage

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