Workshop international « Temps physique, temps biologique : actualité du bergsonisme »

Quand :
24 octobre 2019 – 25 octobre 2019 Jour entier
2019-10-24T00:00:00+02:00
2019-10-26T00:00:00+02:00
Workshop international "Temps physique, temps biologique : actualité du bergsonisme"

Organisé par l’Université de Toulouse 2 – Le Mirail (laboratoire ERRAPHIS) et l’Université Paris Nanterre (Institut de Recherches Philosophiques – EA373)

Université de Toulouse 2, 24 et 25 octobre 2019

(les langues de travail seront le français et l’anglais)

 

Programme

Argumentaire :

Il n’y a jamais eu de néo-bergsonisme en France : la singularité de l’oeuvre du philosophe français explique sans doute ce phénomène. Mais il y a encore une place aujourd’hui pour des questions bergsoniennes, sinon pour les questions de Bergson. Ces journées d’étude se proposent d’en examiner quelques-unes, au croisement de l’enquête philosophique et des sciences de la nature. Quatre grands thèmes seront plus particulièrement abordés pour dessiner les contours d’un bergsonisme élargi, redonnant une actualité à l’idée d’une métaphysique inventive, contemporaine des sciences.

1- Le premier touche à la racine des incompréhensions mutuelles entre Bergson et Einstein : c’est la relation entre local et global en physique. Bergson n’a pas pleinement pris la mesure de la révolution apportée dans les modes de pensée par la théorie de la relativité, et plus généralement par la reconfiguration de la notion d’espace dans la physique contemporaine. Einstein, de son côté, n’a pas saisi la portée cosmologique (et non simplement psychologique) du concept de durée. Le problème nous revient aujourd’hui sous une diversité de perspectives, dont on tâchera d’identifier les points de convergence : articulation local/global dans la pensée cosmologique, concepts de non-localité et d’indéterminisme en physique, formalisations extensionnelles du devenir et de la durée, statut de la simultanéité, théories de l’émergence. L’actualité du bergsonisme se mesure aussi à celle du panpsychisme, réactivé dans le sillage de Whitehead, Ruyer ou Deleuze.

2- Ensuite nous voudrions revenir sur la question de la vie qui est au coeur de la métaphysique bergsonienne, et plus tard des pensées de Canguilhem, Simondon, Merleau-Ponty, Deleuze, et aujourd’hui Barbaras. Bergson a posé une différence de nature entre le temps de la physique et celui de la biologie. On continue souvent aujourd’hui de l’interpréter dans le sens d’une position vitaliste, à la fois ontologique et épistémologique : il y aurait dans la vie quelque chose d’irréductible aux sciences du vivant. Est-il possible de montrer qu’il y a bien une différence de nature entre temps physique et temps biologique, sans s’interdire pour autant de naturaliser la vie, ni de s’interroger sur ses conditions d’émergence ? La singularité du bergsonisme contemporain consisterait ici à mettre l’accent sur la vie comme telle, et non sur les seules propriétés du vivant. C’est l’enjeu de l’élan vital, dans sa différence avec une simple philosophie de l’organisme.

3- À l’occasion des deux premières questions, nous voudrions plus généralement revenir sur la conception bergsonienne des relations entre philosophie et sciences, et sur cette thèse fondamentale : l’intuition ne peut se réaliser qu’à travers l’intelligence ; si elle est « plus qu’idée », elle doit néanmoins « pour se transmettre, chevaucher sur des idées » (La Pensée et le mouvant). Cela signifie qu’il faut toujours au moins deux points de vue, deux personnages pour engager une interrogation philosophique sur le réel.

L’expérience métaphysique ne se contente pas de suivre des lignes de faits ; elle doit s’ouvrir à une pluralité de points de vue. Il n’est pas question de produire une philosophie sans les sciences, mais la philosophie des sciences n’épuise pas le champ des possibilités. La philosophie se fait également avec les sciences, comme elle se fait, selon d’autres modalités, avec l’art, l’action politique, les formes du religieux, etc.

4- Le dernier thème question concerne l’étrange prédiction bergsonienne qui place la vie humaine comme un trait d’union sur la route de l’évolution. Quel sens biologique, mais aussi moral et politique, faut-il donner à une telle conception ?

Participants prévus : Elie During, Thierry Hoquet, Pierre Henri Gouhion, Maël Montévil, Barry Dainton, Giuseppe Longo, Yasushi Hirai, Yukio-Pegio Gunji, Hisashi Fujita , Takuya Nagano, PR, Kumamoto, Paul-Antoine Miquel, Mathilde Tahar.

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