Archives de catégorie : 2011 # 3

2011–REVUE

Couverture 2011

SOMMAIRE


Nicolas VALDEYRON, François BON, Sandrine COSTAMAGNO

Introduction


Adrian L. BURKE

La Halte de Chasse pendant la Préhistoire du Canada oriental :
variabilité, représentativité et signification


Dominique LEGOUPIL

La chasse aux guanacos chez les Selk’nam de Terre de Feu :
faible traçabilité des haltes temporaires et polyvalence du site d’abattage


Félicie FOUGÈRE

De la modélisation ethnographique des comportements nomades
aux fonctions de sites archéologiques : pour une recherche de critères d’attribution


William RENDU, Laurence BOURGUIGNON, Sandrine COSTAMAGNO, Liliane MEIGNEN,
Marie-Cécile SOULIER, Dominique ARMAND, Cédric BEAUVAL, Francine DAVID,
Christophe GRIGGO, Jacques JAUBERT, Bruno MAUREILLE, Seong-Jin PARK

Approche interdisciplinaire et réflexions méthodologiques
sur la question des haltes de chasse au Moustérien


Camille DAUJEARD, Marie-Hélène MONCEL, Florent RIVALS, Philippe FERNANDEZ,
Daniele AURELI, Patrick AUGUSTE, Hervé BOCHERENS, Évelyne CRÉGUT-BONNOURE,
Évelyne DEBARD, Marie LIOUVILLE

Quel type d’occupation dans l’ensemble F de Payre (Ardèche, France) ?
Halte de chasse spécialisée ou campement de courte durée ?
Un exemple d’approche multidisciplinaire


Christophe GRIGGO, Éric BOËDA, Stéphanie BONILAURI,
Heba AL SAKHEL, Aline EMERY-BARBIER, Marie-Agnès COURTY

Un exemple moustérien de haltes de chasse au dromadaire :
la couche VI1a0 d’Umm el Tlel (El Kowm – Syrie centrale)


François BACHELLERIE, François BON, Marianne DESCHAMPS, Laura EIZENBERG,
Dominique HENRY-GAMBIER, Vincent MOURRE, Christian NORMAND, Jacques PELEGRIN,
Jérôme PRIMAULT, René SCANDIUZZI, Céline THIÉBAUT

La signature archéologique de l’activité de chasse appliquée à la comparaison
des industries moustériennes, châtelperroniennes et aurignaciennes des Pyrénées :
nature des équipements et fonctions des sites


Grégory BAYLE, Céline BÉMILLI, Nelly CONNET

Apport de la fouille préventive en 2004 à la caractérisation
des occupations aurignaciennes à Solutré (Saône-et-Loire, France)


Aurélien SIMONET

Diversité des haltes de chasse dans le Gravettien pyrénéen


Jorge MARTÍNEZ-MORENO, Rafael MORA TORCAL

Au royaume du bouquetin :
continuités et discontinuités dans le mode de vie des chasseurs-collecteurs
du Tardiglaciaire de Guilanyà (Pyrénées sud-orientales)


Pierre BODU, Monique OLIVE, Boris VALENTIN, Olivier BIGNON, Grégory DEBOUT

Où sont les haltes de chasse ?
Discussion à partir des sites tardiglaciaires du Bassin parisien


Marco PERESANI, Rossella DUCHES, Riccardo MIOLO, Matteo ROMANDINI, Sara ZIGGIOTTI

Les petits sites à chasse spécialisée et leur rôle dans l’organisation
de la subsistance épigravettienne. Présentation d’un cas d’étude en Italie du Nord


Grégor MARCHAND, Nicolas NAUDINOT, Sylvie PHILIBERT, Sandra SICARD

Chasse aux haltes sur un site azilien de l’Ouest de la France


Federica FONTANA

De saison en saison : réévaluation du statut fonctionnel des habitats sauveterriens
du secteur nord-oriental de la péninsule italienne et implications sur les dynamiques d’occupation
du territoire des groupes humains


Grégor MARCHAND, Michel LE GOFFIC, Nancy MARCOUX

Occupations mésolithiques fugaces dans l’abri-sous-roche de Pont-Glas :
une analyse de la segmentation des chaînes opératoires dans l’espace
pour évoquer la mobilité des groupes préhistoriques en Bretagne


Nicolas VALDEYRON, Thomas BRIAND, Laurent BOUBY, Auréade HENRY, Rym KHEDHAIER,
Benjamin MARQUEBIELLE, Hélène MARTIN, Anna THIBEAU, Bruno BOSC-ZANARDO

Le gisement mésolithique des Fieux (Miers, Lot) :
une halte de chasse sur le causse de Gramat ?


Marcel OTTE

Expression libre en hommage à des hommes libres


Nicolas VALDEYRON, François BON, Sandrine COSTAMAGNO

Conclusion


2011-00–INTRODUCTION

INTRODUCTION

Nicolas VALDEYRON, François BON, Sandrine COSTAMAGNO

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Les préhistoriens font nécessairement référence, bien que de façon plus ou moins implicite, à une certaine typologie des sites occupés par les groupes de chasseurs-cueilleurs qu’ils étudient. De fait, depuis 40 ans au moins, la notion de “fonction des sites” occupe une place cruciale en préhistoire, singulièrement lorsqu’il s’agit d’interpréter la variabilité des assemblages archéologiques (et l’on se souvient notamment à cet égard de la controverse qui opposa François Bordes et Lewis Binford à propos de la signification des faciès moustériens). C’est ainsi que des lieux ayant accueilli des activités jugées spécialisées sont, selon les cas, le type de vestiges ou de témoignages rencontrés – mais aussi bien sûr d’analyses mises en œuvre –, volontiers désignés sous les termes d’atelier de taille, de site d’art (et bien souvent de sanctuaire) ou encore de halte de chasse, tandis que des sites occupés apparemment plus durablement et sur lesquels une gamme d’activités plus variée semble s’être déroulée, sont fréquemment qualifiés de campement résidentiel, d’habitat saisonnier ou bien encore, lorsqu’il s’agit d’implantations ayant livré un mobilier jugé exceptionnel d’un point de vue quantitatif comme qualitatif, de site d’agrégation voire de super-site. Derrière ces termes, se dissimulent des notions lourdes de sens car, à travers eux, n’est-ce pas toute l’organisation territoriale mise en oeuvre par les groupes concernés qui est peu ou prou suggérée ? Et, derrière les règles mises en jeu dans cette organisation territoriale supposée, ne voit-on pas surgir des aspects étroitement liés à leur organisation sociale ? En effet, la segmentation des activités dans l’espace n’est pas seulement révélatrice du degré de planification économique développé par un groupe ; elle l’est aussi d’une certaine forme de fonctionnement social. Or, force est de constater que ces notions, comme les termes qui les désignent, demeurent flous. Si, à l’initiative notamment d’André Leroi-Gourhan, les structures d’habitat préhistoriques bénéficient d’un vocabulaire forgé à l’aide de critères de définition précis – dont il est, dès lors, possible de discuter de la pertinence sur des bases solides –, la typologie des sites à laquelle ces termes font allusion repose sur des bases beaucoup plus fragiles, tout du moins dans le contexte de l’archéologie préhistorique européenne. Lorsqu’elles existent, les définitions proposées varient souvent selon les contextes, parfois selon les auteurs, ce qui nuit à toute entreprise de comparaison dans l’espace comme à travers le temps.

Pour citer cet article

Bon Fr., Costamagno S., Valdeyron N., 2011 – Introduction, in Bon Fr., Costamagno S., Valdeyron N. (dir.), Haltes de chasse en Préhistoire. Quelles réalités archéologiques ?, Actes du colloque international du 13 au 15 mai 2009, université Toulouse II – Le Mirail, P@lethnologie, 3, 5-7.

2011-01–BURKE

La Halte de Chasse pendant la Préhistoire
du Canada oriental :

variabilité, représentativité et signification

Adrian L. BURKE

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Résumé

Régulièrement, les archéologues travaillant au Canada oriental fouillent de petits sites qui semblent résulter d’occupations de courte durée par des chasseurs-cueilleurs. Les données ethnographiques et ethnohistoriques collectées sur les groupes chasseurs-cueilleurs qui occupaient ces latitudes nordiques indiquent qu’il existe beaucoup de types de sites occupés brièvement et qu’ils devraient présenter des traces d’activités variées et des artefacts et des structures associés. Par la présentation de quelques exemples archéologiques du Québec, cet article explore la variabilité, la représentativité et la signification de ces petits sites occupés brièvement et en lien avec la chasse.

Pour citer cet article

Burke A. L., 2011 – La Halte de Chasse pendant la Préhistoire du Canada oriental : variabilité, représentativité et signification, in Bon Fr., Costamagno S., Valdeyron N. (dir.), Haltes de chasse en Préhistoire. Quelles réalités archéologiques ?, Actes du colloque international du 13 au 15 mai 2009, université Toulouse II – Le Mirail, P@lethnologie, 3, 9-20.

2011-02–LEGOUPIL

La chasse aux guanacos
chez les Selk’nam de Terre de Feu :

faible traçabilité des haltes temporaires
et polyvalence du site d’abattage

Dominique LEGOUPIL

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Résumé

À l’extrémité du continent sud-américain, la Terre de Feu fut occupée durant tout l’Holocène par des chasseurs-cueilleurs dont la survie était assurée par l’exploitation d’un camélidé jamais domestiqué : le guanaco. Le mode de vie de ces foragers est connu grâce aux voyageurs et ethnologues qui les observèrent vers la fin du XIXe siècle, et au cours des premières décennies du XXe, peu avant leur disparition. La chasse aux guanacos, activité principale et pratiquement quotidienne de cette population, est fréquemment évoquée dans leurs écrits. Plusieurs tactiques semblent avoir été employées. Mais que la chasse soit individuelle ou collective, le souci principal du chasseur était généralement de rentrer chaque soir à la hutte ; ainsi les haltes étaient réduites au strict minimum. Seule la halte de fin de chasse semble avoir eu une véritable importance mais elle pouvait adopter des profils divers : site d’abattage, de boucherie (de plusieurs types), bivouac… quand elle ne se transformait pas en nouveau campement d’habitation… Par ailleurs, l’absence de moyens de stockage rendait inutile un abattage en masse et ces sites sont donc plus difficiles à identifier que ceux des groupes collectors.

Pour citer cet article

Legoupil D., 2011 – La chasse aux guanacos chez les Selk’nam de Terre de Feu : faible traçabilité des haltes temporaires et polyvalence du site d’abattage, in Bon Fr., Costamagno S., Valdeyron N. (dir.), Haltes de chasse en Préhistoire. Quelles réalités archéologiques ?, Actes du colloque international du 13 au 15 mai 2009, université Toulouse II – Le Mirail, P@lethnologie, 3, 21-40.

2011-03–FOUGÈRE

De la modélisation ethnographique des comportements
nomades aux fonctions de sites archéologiques :

pour une recherche de critères d’attribution

Félicie FOUGÈRE

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Résumé

L’étude des types de campements de trois populations subactuelles de chasseurs-cueilleurs nomades permet de dégager trois catégories d’habitat dont le critère de distinction est essentiellement sociologique mais qui peuvent également refléter une organisation économique se modifiant au cours de l’année. La “halte de chasse” fait partie des installations marquant la division du groupe résidentiel et est dotée d’un rôle économique particulier (l’approvisionnement d’un camp de base). L’archéologie, qui s’appuie essentiellement sur les vestiges des activités économiques pour attribuer des fonctions aux sites, peut tenter de reconstituer la composition sociologique des groupes humains. Cependant, l’aspect forcément lacunaire des données archéologiques incite à croiser les informations issues de plusieurs sites proches dans l’espace et dans le temps afin d’accorder fonction de site et type de mobilité. La modélisation des types de campements forgée à partir de données ethnographiques comparatives permet de clarifier les relations entre fonction de sites et type de mobilité ; appliquée aux sites magdaléniens du Bassin parisien, elle aide à étayer l’interprétation proposée par les chercheurs.

Pour citer cet article

Fougère F., 2011 – De la modélisation ethnographique des comportements nomades aux fonctions de sites archéologiques : pour une recherche de critères d’attribution, in Bon Fr., Costamagno S., Valdeyron N. (dir.), Haltes de chasse en Préhistoire. Quelles réalités archéologiques ?, Actes du colloque international du 13 au 15 mai 2009, université Toulouse II – Le Mirail, P@lethnologie, 3, 41-60.

2011-04–RENDU-ET-ALII

Approche interdisciplinaire
et réflexions méthodologiques sur la question
des haltes de chasse au Moustérien

William RENDU, Laurence BOURGUIGNON, Sandrine COSTAMAGNO,
Liliane MEIGNEN, Marie-Cécile SOULIER, Dominique ARMAND,
Cédric BEAUVAL, Francine DAVID, Christophe GRIGGO,
Jacques JAUBERT, Bruno MAUREILLE, Seong-Jin PARK

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Résumé

Les études récentes qui ont porté sur l’exploitation de l’environnement par les Néandertaliens ont mis en évidence l’existence, au Moustérien, de gisements témoignant d’occupations saisonnières de courte durée, spécialisées sur les activités de prédation. Cependant, le rôle précis de ces derniers est toujours discuté et n’a que rarement fait l’objet d’études interdisciplinaires. À partir de l’élaboration d’une grille de lecture commune reposant sur des critères paléontologiques, archéozoologiques, techno-économiques, archéopétrographiques et paléo-topographiques, nous proposons de dégager des critères propres à chacun de ces sites dans le but d’affiner notre perception des activités qui y ont été conduites.

Pour citer cet article

Rendu W., Bourguignon L., Costamagno S., Meignen L., Soulier M.-C., Armand D., Beauval C., David Fr., Griggo Chr., Jaubert J., Maureille Br., Park S.-J., 2011 – Approche interdisciplinaire et réflexions méthodologiques sur la question des haltes de chasse au Moustérien, in Bon Fr., Costamagno S., Valdeyron N. (dir.), Haltes de chasse en Préhistoire. Quelles réalités archéologiques ?, Actes du colloque international du 13 au 15 mai 2009, université Toulouse II – Le Mirail, P@lethnologie, 3, 61-76.

2011-05–DAUJEARD-ET-ALII

Quel type d’occupation
dans l’ensemble F de Payre (Ardèche, France) ?

Halte de chasse spécialisée ou campement de courte durée ?
Un exemple d’approche multidisciplinaire

Camille DAUJEARD, Marie-Hélène MONCEL, Florent RIVALS,
Philippe FERNANDEZ, Daniele AURELI, Patrick AUGUSTE,
Hervé BOCHERENS, Évelyne CRÉGUT-BONNOURE,
Évelyne DEBARD, Marie LIOUVILLE

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Résumé

La moyenne vallée du Rhône, dans le sud-est de la France, offre la possibilité d’aborder la question de la mobilité des groupes néandertaliens et du statut de leurs occupations en comparant un large corpus de sites dans un cadre chronologique et géographique limité. L’étude combinée des niveaux d’occupation de dix gisements a permis de mettre en évidence trois types d’occupation définis au travers de la gestion et de l’utilisation des ressources animales. À cette diversité répondent des choix techniques ainsi que des corpus d’outillages diversifiés. Ce travail a comme objectif de mettre en parallèle, en plus des critères fauniques, d’autres paramètres (archéostratigraphie, matériel lithique, micro-usure dentaire, etc.) permettant de statuer sur la fonction du site et la durée d’occupation. L’ensemble F de Payre, daté du MIS 8/7, qui a été défini comme un campement régulier de courte durée, est pris comme exemple.

Pour citer cet article

Daujeard C., Moncel M.-H., Rivals Fl., Fernandez Ph., Aureli D., Auguste P., Bocherens H., Crégut-Bonnoure É., Debard É., Liouville M., 2011 – Quel type d’occupation dans l’ensemble F de Payre (Ardèche, France) ? Halte de chasse spécialisée ou campement de courte durée ? Un exemple d’approche multidisciplinaire, in Bon Fr., Costamagno S., Valdeyron N. (dir.), Haltes de chasse en Préhistoire. Quelles réalités archéologiques ?, Actes du colloque international du 13 au 15 mai 2009, université Toulouse II – Le Mirail, P@lethnologie, 3, 77-101.

2011-06–GRIGGO-ET-ALII

Un exemple moustérien
de haltes de chasse au dromadaire :

la couche VI1a0 d’Umm el Tlel (El Kowm – Syrie centrale)

Christophe GRIGGO, Éric BOËDA, Stéphanie BONILAURI,
Heba AL SAKHEL, Aline EMERY-BARBIER, Marie-Agnès COURTY

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Résumé

Le site d’Umm el Tlel, dans le bassin d’El Kowm en Syrie centrale, se caractérise, d’une part, par une importante séquence stratigraphique, allant de la période romaine à l’Acheuléen, et d’autre part, par la qualité exceptionnelle des vestiges retrouvés, en particulier pour la période moustérienne. L’existence d’une telle séquence au sein des marges steppiques s’explique par la présence permanente de l’eau.

La richesse de ces vestiges recueillis tout au long de la séquence moustérienne a permis de mettre en évidence une grande variabilité des comportements techniques territoriaux mais aussi des modes de fonctionnement du site.

Nous proposons donc, à partir d’une approche pluridisciplinaire, d’expliquer pourquoi nous considérons que la couche moustérienne VI1a0 correspond parfaitement à ce que la plupart des préhistoriens dénomment “halte de chasse”.

Ce niveau, fouillé sur une surface de 20 m2, a livré près de 250 vestiges archéologiques. Les restes fauniques sont, de loin les plus abondants et tous rapportés à une seule espèce : le dromadaire. Les artefacts lithiques se limitent à moins d’une vingtaine de pièces dont 15 éclats de silex d’une taille supérieure à 2 cm et tous retouchés et deux blocs calcaires. L’ensemble a été fossilisé dans des limons d’origine palustre qui se sont déposés très peu de temps après l’occupation moustérienne. Par la suite, il n’y a pas eu de perturbation post-dépositionnelle. Nous avons donc là, l’enregistrement, tout à fait exceptionnel, d’un séjour de courte durée au cours duquel un petit groupe de Moustériens est venu chasser le dromadaire, au bord d’un lac.

Pour citer cet article

Griggo Chr., Boëda É., Bonilauri St., Al Sakhel H., Emery-Barbier A., Courty M.-A., 2011 – Un exemple moustérien de haltes de chasse au dromadaire : la couche VI1a0 d’Umm el Tlel (El Kowm – Syrie centrale), in Bon Fr., Costamagno S., Valdeyron N. (dir.), Haltes de chasse en Préhistoire. Quelles réalités archéologiques ?, Actes du colloque international du 13 au 15 mai 2009, université Toulouse II – Le Mirail, P@lethnologie, 3, 103-129.

2011-07–BACHELLERIE-ET-ALII

La signature archéologique de l’activité de chasse
appliquée à la comparaison des industries
moustériennes, châtelperroniennes
et aurignaciennes des Pyrénées :

nature des équipements et fonctions des sites

François BACHELLERIE, François BON, Marianne DESCHAMPS,
Laura EIZENBERG, Dominique HENRY-GAMBIER, Vincent MOURRE,
Christian NORMAND, Jacques PELEGRIN, Jérôme PRIMAULT,
René SCANDIUZZI, Céline THIÉBAUT

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Résumé

La comparaison des industries lithiques provenant d’un échantillon de sites des Pyrénées et de leur prolongement vasco-cantabrique tend à illustrer l’existence de degrés de spécialisation fonctionnelle plus marqués en contexte châtelperronien que cela n’est le cas pour l’Aurignacien. En l’occurrence, si des occupations spécialisées autour de l’activité de chasse (“haltes de chasse”) s’articulent à des habitats aux fonctions diversifiées dans le premier contexte, le second possède un seul type de site : des installations plurifonctionnelles où la chasse est certes une activité importante mais non la seule. Cependant, afin d’interpréter correctement ces résultats, il faut tenir compte de la difficulté à comparer la signature fonctionnelle d’industries aussi différentes du point de vue de leurs systèmes d’armement ; il faut en effet chercher à pondérer la visibilité relative, d’un assemblage à l’autre, d’instruments de chasse armés de pointes lithiques apicales (modèle Châtelperronien) vis-à-vis d’instruments formés de pointes en bois de cervidé ou peut-être végétal, et dont certaines seulement ont pu être garnies de lamelles peu ou pas retouchées (modèle Aurignacien ancien).

Cette discussion méthodologique autour de la signature archéologique de l’activité de chasse selon les contextes et les industries considérés prend toute son importance lorsque l’on adopte davantage de recul temporel et que l’on compare ces données avec celles du Moustérien récent de cette même région.

Quoi qu’il en soit, la conjugaison de deux critères – la nature des équipements de chasse et la spécialisation vraisemblable de certains sites autour de cette même activité –, permet de s’interroger sur certaines des raisons du contraste apparent entre le Châtelperronien et les cultures qui l’encadrent chronologiquement. Cette approche est susceptible de nourrir de nouvelles perspectives d’investigation sur l’évolution des comportements humains à la charnière des Paléolithiques moyen et supérieur.

Pour citer cet article

Bachellerie Fr., Bon Fr., Deschamps M., Eizenberg L., Henry-Gambier D., Mourre V., Normand Chr., Pelegrin J., Primault J., Scandiuzzi R., Thiébaut C., 2011 – La signature archéologique de l’activité de chasse appliquée à la comparaison des industries moustériennes, châtelperroniennes et aurignaciennes des Pyrénées : nature des équipements et fonctions des sites, in Bon Fr., Costamagno S., Valdeyron N. (dir.), Haltes de chasse en Préhistoire. Quelles réalités archéologiques ?, Actes du colloque international du 13 au 15 mai 2009, université Toulouse II – Le Mirail, P@lethnologie, 3, 131-168.

2011-08–BAYLE-ET-ALII

Apport de la fouille préventive en 2004
à la caractérisation des occupations aurignaciennes
à Solutré (Saône-et-Loire, France)

Grégory BAYLE, Céline BÉMILLI, Nelly CONNET

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Résumé

Les couches aurignaciennes du Crôt-du-Charnier à Solutré (Saône-et-Loire) ont fait l’objet d’une fouille archéologique préventive en 2004. Celle-ci a livré une masse considérable d’ossements confirmant l’importance de la chasse et des activités techniques qui en découlent, telles que la boucherie, le traitement des peaux et la récupération de matières dures animales. La composition de l’industrie lithique, numériquement pauvre, atteste quant à elle la venue de groupes humains sur le site avec un équipement en grande partie déjà produit.

L’abondance des vestiges osseux et la rareté des éléments lithiques, suggère la question suivante : ce site, que sa topographie désigne comme un endroit privilégié pour le passage des animaux et donc particulièrement attractif pour la chasse, correspond-t-il à une occupation spécialisée complémentaire d’un habitat plus pérenne ?

En d’autres termes, comment définir alors les occupations aurignaciennes étudiées ? Peut-on les qualifier de “halte(s)” ou au contraire de “campements” ? La complexité de l’utilisation de ces notions de nature et de fonction des sites utilisés en Préhistoire trouve ici un écho qu’il nous paraissait intéressant de souligner.

Pour citer cet article

Bayle Gr., Bémilli C., Connet N., 2011 – Apport de la fouille préventive en 2004 à la caractérisation des occupations aurignaciennes à Solutré (Saône-et-Loire, France), in Bon Fr., Costamagno S., Valdeyron N. (dir.), Haltes de chasse en Préhistoire. Quelles réalités archéologiques ?, Actes du colloque international du 13 au 15 mai 2009, université Toulouse II – Le Mirail, P@lethnologie, 3, 169-181.