Archives par mot-clé : Afrique

2012-01–FAUVELLE-AYMAR

À l’ombre du roi :

le chasseur-collecteur, l’éleveur, le métallurgiste, l’artiste…

François-Xavier FAUVELLE-AYMAR

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Vers le premier tiers du IVe siècle de notre ère, un souverain d’Aksum, dans l’extrême nord de l’Éthiopie actuelle, du nom d’Ezana, fait graver dans la pierre, en guise d’action de grâce, une longue inscription bilingue (grec et guèze) dans laquelle il relate l’expédition victorieuse conduite par ses frères contre la tribu des Bougaeitai. Ces derniers, qui s’étaient révoltés, ont été matés, puis amenés au nombre de 4400 dans la capitale, en compagnie de leur bétail – boeufs et moutons – et de leurs bêtes de somme – probablement chameaux et ânes –, et nourris de pain d’épeautre et de vin pendant quatre mois. Le roi les changea ensuite de résidence, les établissant à demeure en de nouveaux endroits, dotant chaque roitelet (basiliskos en grec, que nous traduisons ici par “chef”) d’un nombre de bovins beaucoup plus élevé que celui des bêtes prises comme butin de guerre. Nous reconnaissons le nom des Bougaeitai ; ce sont les Bedja, des populations de nomades pastoraux qui vivent, aujourd’hui comme hier, dans les basses terres aux confins du Soudan et de l’Érythrée. On ignore si l’opération de déplacement de population conçue par le roi (basileus en grec) et le plan – que l’on devine en filigrane – de sédentarisation plus ou moins “subventionnée” fonctionnèrent, mais on peut croire que non. En effet, pendant de longs siècles, les Bedja sont restés ce qu’ils étaient à l’époque du royaume d’Aksum : des nomades turbulents évoluant à la périphérie des grandes formations politiques qui dominèrent la vallée du Nil ou la Corne de l’Afrique, exerçant une gêne assez permanente ou assez insidieuse pour mériter régulièrement l’envoi de troupes.

Pour citer cet article

Fauvelle-Aymar Fr.-X., 2012 – À l’ombre du roi : le chasseur-collecteur, l’éleveur, le métallurgiste, l’artiste…, in  Fauvelle-Aymar Fr.-X (dir.), Palethnologie de l’Afrique, P@lethnologie, 4, 5-10.

2012-04–JOUSSAUME

Les cimetières superposés de Tuto Fela,
en pays Gedeo (Éthiopie), et quelques réflexions
sur le site de Chelba-Tutitti

Roger JOUSSAUME

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Résumé

En pays Gedeo, dans le sud de l’Éthiopie, le tumulus de Tuto Fela a livré deux ensembles de stèles, certaines phalliques et les autres anthropomorphes. Ces dernières appartiennent à un monument formé par accrétion successive de tombes dont elles sont les marqueurs. Les stèles phalliques, qui peuvent avoir été remployées dans ce niveau d’utilisation, proviennent d’un état antérieur du monument, caractérisé par des tombes creusées dans le substrat ; ce premier état a été daté entre le XIe et le XIIIe siècle AD. La vérification de quelques hypothèses émises à propos de Tuto Fela a pu être conduite à partir de l’étude du site voisin de Chelba Tutitti, qui présente exclusivement des stèles phalliques.

Pour citer cet article

Joussaume R., 2012 – Les cimetières superposés de Tuto Fela, en pays Gedeo (Éthiopie), et quelques réflexions sur le site de Chelba-Tutitti, in  Fauvelle-Aymar Fr.-X. (dir.), Palethnologie de l’Afrique, P@lethnologie, 4, 87-110.

2012-07–BARBAZA

Les gravures rupestres libyco-berbères :

d’une rive à l’autre du Sahara

Michel BARBAZA

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Résumé

Des observations récentes sur les représentations rupestres libyco-berbères (gravures essentiellement) permettent de proposer de nouveaux éléments de réflexion sur leur nature, leur chronologie et leur signification. Les études en cours, tout en prenant part à la constitution d’un inventaire général, participent à la mise en place d’une problématique d’analyse hors de laquelle le corpus final risquerait d’être aussi peu disert que ne l’est la multitude de représentations déjà recensées et publiées. Quelques sites à gravures libyco-berbères répartis entre la boucle du Niger et le Maghreb permettent, sous l’éclairage des travaux réalisés par la communauté des chercheurs, de s’engager résolument dans cette voie.

Pour citer cet article

Barbaza M., 2012 – Les gravures rupestres libyco-berbères : d’une rive à l’autre du Sahara, in  Fauvelle-Aymar Fr.-X. (dir.), Palethnologie de l’Afrique, P@lethnologie, 4, 169-193.

2012-09–ROBION-BRUNNER

Enjeux et apports des données ethnohistoriques
à une reconstitution historique de la sidérurgie
ancienne du Pays dogon (Mali)

Caroline ROBION-BRUNNER

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Résumé

Depuis 2002, des recherches consacrées à la paléométallurgie en Pays dogon ont révélé un patrimoine sidérurgique exceptionnel. Plus d’une centaine de sites de réduction du minerai ont, pour la première fois, été répertoriés, cartographiés et étudiés. Des critères technologiques, culturels et économiques ont permis de les classer en sept traditions sidérurgiques différentes. L’existence et la cohabitation d’une telle diversité de vestiges métallurgiques dans un espace géographiquement restreint (15000 km2) sont tout à fait surprenantes. Dans cet article, nous essayons d’interpréter ce constat archéologique à la lumière des données ethnohistoriques. Cette confrontation de plusieurs sources nous permettra finalement de proposer un scénario historique inédit retraçant l’évolution de la production traditionnelle du fer en Pays dogon.

Pour citer cet article

Robion-Brunner C., 2012 – Enjeux et apports des données ethnohistoriques à une reconstitution historique de la sidérurgie ancienne du Pays dogon (Mali), in  Fauvelle-Aymar Fr.-X. (dir.), Palethnologie de l’Afrique, P@lethnologie, 4, 211-236.