Les petits sites à chasse spécialisée et leur rôle
dans l’organisation de la subsistance épigravettienne
Présentation d’un cas d’étude en Italie du Nord
Marco PERESANI, Rossella DUCHES, Riccardo MIOLO,
Matteo ROMANDINI, Sara ZIGGIOTTI
Résumé
Cet article a pour objectif de participer au débat sur la question des “haltes de chasse”. Les données issues des études archéozoologique, technologique et fonctionnelle, nous conduisent à interpréter le site Épigravettien de Grotta del Clusantin comme un lieu tourné vers l’exploitation de colonies de rongeurs vivant dans les environs proches du site, parallèlement avec la chasse de quelques rares ongulés. Dans un contexte d’occupation avancée du milieu de montagne, ce lieu apparaît comme un site spécialisé, occupé occasionnellement, et dont le fonctionnement repose sur une consommation immédiate des biens, plutôt que sur une segmentation spatio-temporelle des phases d’exploitation et de traitement des carcasses de marmotte. Dans une perspective écologique, le plateau de Pradis peut être considéré comme l’un des premiers bassins de chasse visités au cours de la moitié de l’interstade du Tardiglaciaire, avant la dispersion de l’Épigravettien sur les autres plateaux pré-alpins au-dessus de 1000 m. La découverte récente de ce camp de chasse à la marmotte enrichit nos modèles et vient compléter nos connaissances sur les comportements des chasseurs-cueilleurs pour la période du Tardiglaciaire au début de l’Holocène.