Carbonisation, conservation
et déformation des restes carpologiques
Marie-Pierre RUAS, Laurent BOUBY
Résumé
Dans les sites archéologiques des climats tempérés et en condition aérobie, les semences carbonisées représentent la majorité des vestiges carpologiques conservés. Parmi ceux-ci, les céréales, les légumineuses et certains fruits sont les plus abondants et les plus fréquents. L’article présente un choix de travaux expérimentaux relatifs aux effets de la carbonisation sur la déformation des graines et des fruits et sur la conservation différentielle des assemblages carpologiques. Les expérimentations citées ont étudié l’influence des paramètres tels que la température, la durée de chauffe, les conditions oxydantes ou réductrices et l’état initial de la semence afin d’observer les modifications de forme et de dimension. Elles ont porté sur des caryopses nus ou vêtus de céréales, des graines de pois, des pommes ou des pépins de raisin sauvages et cultivés. D’autres ont étudié la vitesse de destruction des pièces anatomiques de céréales mûres (tiges, rachis des épis, enveloppes des épillets, caryopses) ou de glands (cupule, péricarpe, cotylédons) et celle de graines d’espèces sauvages et cultivées différentes selon leur constitution physique et biologique. Les résultats permettent d’évaluer les biais taphonomiques engendrés par la carbonisation, préjudiciables pour l’identification spécifique des semences et l’interprétation des assemblages archéologiques.