Les petits sites à chasse spécialisée et leur rôle
dans l’organisation de la subsistance épigravettienne
Présentation d’un cas d’étude en Italie du Nord
Marco PERESANI, Rossella DUCHES, Riccardo MIOLO,
Matteo ROMANDINI, Sara ZIGGIOTTI
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Résumé
Cet article a pour objectif de participer au débat sur la question des “haltes de chasse”. Les données issues des études archéozoologique, technologique et fonctionnelle, nous conduisent à interpréter le site Épigravettien de Grotta del Clusantin comme un lieu tourné vers l’exploitation de colonies de rongeurs vivant dans les environs proches du site, parallèlement avec la chasse de quelques rares ongulés. Dans un contexte d’occupation avancée du milieu de montagne, ce lieu apparaît comme un site spécialisé, occupé occasionnellement, et dont le fonctionnement repose sur une consommation immédiate des biens, plutôt que sur une segmentation spatio-temporelle des phases d’exploitation et de traitement des carcasses de marmotte. Dans une perspective écologique, le plateau de Pradis peut être considéré comme l’un des premiers bassins de chasse visités au cours de la moitié de l’interstade du Tardiglaciaire, avant la dispersion de l’Épigravettien sur les autres plateaux pré-alpins au-dessus de 1000 m. La découverte récente de ce camp de chasse à la marmotte enrichit nos modèles et vient compléter nos connaissances sur les comportements des chasseurs-cueilleurs pour la période du Tardiglaciaire au début de l’Holocène.
Pour citer cet article
Peresani M., Duches R., Miolo R., Romandini M., Ziggiotti S., 2011 – Les petits sites à chasse spécialisée et leur rôle dans l’organisation de la subsistance épigravettienne. Présentation d’un cas d’étude en Italie du Nord, in Bon Fr., Costamagno S., Valdeyron N. (dir.), Haltes de chasse en Préhistoire. Quelles réalités archéologiques ?, Actes du colloque international du 13 au 15 mai 2009, université Toulouse II – Le Mirail, P@lethnologie, 3, 253-269.
Enjeux et perspectives du Néolithique alpin :
l’exemple de la Maurienne (Savoie – France)
Éric THIRAULT
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Résumé
Nous questionnons ici la signification d’une recherche “alpine” en ce qui concerne le Néolithique, selon une double approche théorique et pratique à partir de l’exemple de la Maurienne (Savoie). L’adjectif alpin, accolé à celui de Néolithique, pourrait n’avoir qu’un sens géographique. Nous pensons néanmoins qu’il est chargé d’une référence implicite à l’“économie alpine”, concept développé par les géographes, qui est un système économique moderne centré sur l’élevage des bovins pour la production de fromages de garde. Si les comparaisons entre l’époque moderne et le Néolithique sont hasardeuses, le concept de mobilité semble être un point commun, corollaire à celui d’identité. La nécessité d’une approche régionale nous a conduit à développer des recherches en haute Maurienne, vallée axiale est-ouest des Alpes internes. Une documentation ancienne relativement abondante et les travaux de terrain de plusieurs archéologues bénévoles documentent de nombreux points d’occupation du territoire entre 500 et 1500 m d’altitude, avec quelques attestations jusqu’à 2200 m. Les premières occupations datées remontent à la culture des Vasi a Bocca Quadrata (2e moitié du Ve millénaire av. J.-C.), mais ce n’est qu’au Néolithique final que deux sites fouillés permettent de se faire une idée des modalités de peuplement. La problématique des ressources exploitées par l’homme s’avère féconde dans ce cas, et révèle des marqueurs régionaux. En cela, plutôt que de concevoir un Néolithique alpin, nous préférons parler d’une occupation néolithique dans les Alpes.
Pour citer cet article
THIRAULT É., 2009 – Enjeux et perspectives du Néolithique alpin : l’exemple de la Maurienne (Savoie – France), P@lethnologie, Varia, 410-426.
Archéologie et Sciences humaines