Des barbelures pour quoi faire ?
Réflexions préliminaires sur la fonction des pointes barbelées
du Magdalénien supérieur
Jean-Marc PÉTILLON
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Résumé
S’appuyant sur les travaux de M. Julien (1982) et G.C. Weniger (1995), ce texte présente une réflexion préliminaire sur la fonction des pointes osseuses barbelées du Magdalénien supérieur (13500 – 12000 cal BC environ). Constatant que leur apparition et leur développement coïncident avec un intérêt accru pour la chasse aux petits animaux (poissons, oiseaux, lagomorphes), nous avons tenté de vérifier l’idée d’une corrélation entre l’abondance relative des pointes barbelées et la représentation du petit gibier ; les données issues de la région considérée (versant nord des Pyrénées) ne sont cependant pas concluantes. En parallèle, une enquête portant sur les pointes barbelées des chasseurs-cueilleurs du nord de l’Amérique a montré que les “simples” pointes barbelées renvoient surtout à la chasse aux oiseaux, au gibier terrestre petit et grand, et à la guerre ; les “vrais” harpons étant surtout employés pour la pêche, la chasse aux mammifères marins et aquatiques. Or, si l’on adopte une définition rigoureuse du harpon – en le caractérisant d’après son mode de fonctionnement – on constate que la morphologie des pointes barbelées magdaléniennes ne permet pas de les identifier avec certitude comme des têtes de harpon, laissant de fait leur fonction largement indéterminée. Nous suggérons plusieurs pistes pour prolonger la recherche sur ce sujet.
Pour citer cet article
Pétillon J.-M., 2009 – Des barbelures pour quoi faire ? Réflexions préliminaires sur la fonction des pointes barbelées du Magdalénien supérieur, in Pétillon J.-M., Dias-Meirinho M.-H., Cattelain P., Honegger M., Normand C., Valdeyron N., Recherches sur les armatures de projectiles du Paléolithique supérieur au Néolithique, Actes du colloque C83, XVe congrès de l’UISPP, Lisbonne, 4-9 septembre 2006, P@lethnologie, 1, 69-102.
Fabrication et utilisation
des pointes à cran hambourgiennes :
nouvelles données de Poggenwisch et Teltwisch 1
(Vallée d’Ahrensbourg, Schleswig-holstein, Allemagne)
Mara-Julia WEBER
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Résumé
Cet article a pour but de montrer certaines caractéristiques des pointes à cran hambourgiennes qui permettraient ensuite de les comparer aux pointes lithiques du Magdalénien. Les séries choisies sont celles de Poggenwisch et de Teltwisch 1. Les supports des pointes sont des lames étroites et minces à profil plutôt rectiligne. La question est posée de savoir si elles proviennent en partie d’un schéma opératoire spécifique, destiné à obtenir ces supports. Elles semblent être détachées à l’aide d’un percuteur de pierre tendre. Malgré ces caractères communs, on observe une différence de normalisation entre les deux séries étudiées. Lors de la transformation en pointes, la technique du micro-burin est employée. L’aménagement basal montre une grande variabilité qui reste encore à expliquer. Une des causes pourrait être le mode d’emmanchement, pour lequel nous proposons une alternative qui tient compte du profil des pointes ainsi que du manque de bois végétal dans l’environnement.
Pour citer cet article
Weber M.-J., 2009 – Fabrication et utilisation des pointes à cran hambourgiennes : nouvelles données de Poggenwisch et Teltwisch 1 (Vallée d’Ahrensbourg, Schleswig-holstein, Allemagne), in Pétillon J.-M., Dias-Meirinho M.-H., Cattelain P., Honegger M., Normand C., Valdeyron N., Recherches sur les armatures de projectiles du Paléolithique supérieur au Néolithique, Actes du colloque C83, XVe congrès de l’UISPP, Lisbonne, 4-9 septembre 2006, P@lethnologie, 1, 103-138.
Archéologie et Sciences humaines