PREMIER ET SECOND MÉSOLITHIQUE :
et au-delà des techniques ?
Grégor MARCHAND
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Résumé
Au début du VIIe millénaire avant notre ère, de la Tunisie à la Scandinavie, des Alpes à l’Atlantique, le bagage technique des sociétés mésolithiques a connu un profond renouvellement. Style des produits débités, types d’outils, manière d’emmancher les armatures, principes volumétriques des débitages : autant de modifications qui dépassent le simple renouvellement des techniques de percussion communément admises, pression et percussion indirecte remplaçant la percussion directe à la pierre. Pour le technologue qui œuvre sur les matériaux lithiques davantage que pour le typologue, la bipartition du Mésolithique en Europe de l’ouest apparaît alors comme une évidence. Cela n’avait d’ailleurs pas échappé à divers archéologues du siècle passé, d’E. Octobon à J.G.D. Clark, lorsqu’ils accordaient moins d’importance aux classifications vétilleuses des armatures qu’à la structure générale des productions, non plus qu’à S.K. Kozlowski, lorsqu’il décrivit une Europe mésolithique sillonnée de deux “courants” typologiques successifs (les composants S et K). Cet article établit d’abord un bilan des changements observés au début du VIIe millénaire, mais aussi des permanences dans les cultures matérielles du Mésolithique. Il examine ensuite différentes corrélations avec des phénomènes paléo-environnementaux ou sociaux, pour montrer qu’aucun lien n’est pour l’instant réalisable. S’il est essentiel de bien délimiter ce vaste mouvement de civilisation, il convient de travailler désormais à des échelles spatiales et temporelles plus restreintes pour saisir au mieux la nature de ce phénomène fondamental dans l’histoire des techniques sur le continent européen.
Pour citer cet article
Marchand G., 2014 – Premier et second Mésolithique : et au-delà des techniques ?, in Henry A., Marquebielle B., Chesnaux L., Michel S. (eds.), Des techniques aux territoires : nouveaux regards sur les cultures mésolithiques, Actes de la table-ronde, 22-23 novembre 2012, Maison de la recherche, Toulouse (France), P@lethnology, 6, 9-22.
Chronologie et territoires au Magdalénien
entre le Rhône et l’Èbre :
l’exemple des armatures lithiques
Mathieu LANGLAIS
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Résumé
Le renouveau des travaux menés sur les projectiles lithiques et osseux du Magdalénien permet d’établir des comparaisons sur de grands territoires et de fait, de confronter les synthèses typologiques régionales qui sont à la base de notre réflexion. Entre le Rhône et l’Èbre, l’étude comparative de plusieurs séries lithiques et la définition des normes techniques de fabrication des armatures amènent à s’interroger sur les identités du Magdalénien au Tardiglaciaire. Ce travail est extrait d’une thèse en cours réalisée en collaboration avec les universités de Toulouse-Le Mirail (TRACES) et de Barcelone (SERP). Nous présentons dans cet article ces premiers résultats sous la forme de pistes de réflexion concernant la caractérisation du Magdalénien dans le Sud de la France et le Nord de l’Espagne. Reconnu sur un vaste territoire, le Magdalénien inférieur se distingue des phases suivantes (Magdalénien moyen et Magdalénien supérieur) par la présence de grandes lamelles à dos et de microlamelles auxquelles sont parfois associées des pointes à cran sur lames. Le Magdalénien non ancien se caractérise par des morphotypes spécifiques d’armatures lithiques. En croisant ces données avec la circulation des matières premières, nous nous interrogerons sur les identités chronologiques, territoriales et techno-économiques du Magdalénien entre le Rhône et l’Èbre.
Pour citer cet article
Langlais M., 2009 – Chronologie et territoires au Magdalénien entre le Rhône et l’Èbre : l’exemple des armatures lithiques, in Pétillon J.-M., Dias-Meirinho M.-H., Cattelain P., Honegger M., Normand C., Valdeyron N., Recherches sur les armatures de projectiles du Paléolithique supérieur au Néolithique, Actes du colloque C83, XVe congrès de l’UISPP, Lisbonne, 4-9 septembre 2006, P@lethnologie, 1, 220-249.
Archéologie et Sciences humaines