RÉFLEXIONS SUR LES MOBILITÉS DES POPULATIONS MÉSOLITHIQUES
DANS LE SUD-OUEST DE LA FRANCE :
l’exemple de la région de Brive et du Quercy
Magali REVERSAT
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Résumé
Comment s’organise la mobilité des groupes mésolithiques du Quercy et du Bassin de Brive ? Y a-t-il une complémentarité entre les sites de plein air et ceux en grotte ou abri ? Qu’apportent ces différents types de sites à la question des mobilités ? Bien qu’il ne semble pas possible de retenir un seul modèle pour ces sociétés de chasseurs-cueilleurs mésolithiques, il est permis de suivre différents questionnements en prenant en compte un certain nombre d’indices d’ordre matériel tels que l’industrie lithique, les restes fauniques ou encore végétaux. En théorie, ce sont les variations des proportions de ces indices qui vont rendre compte des spécialisations des sites, de la saisonnalité ainsi que de l’organisation économique de ces sociétés et de leurs territoires. Toutefois, ces indices varient-ils selon des facteurs socio-culturels, environnementaux ou en fonction du type de site (plein air, grotte ou abri) ? Dans les régions étudiées, ces différents facteurs sont difficiles à mettre en évidence, notamment au regard de l’inégalité de la documentation, des conditions taphonomiques des assemblages, mais également en raison des nombreux sites de plein air seulement reconnus à travers des prospections. Néanmoins, cette étude permet de recenser la documentation disponible et de mettre en évidence des différences et des ressemblances dans les stratégies économiques de ces populations.
Pour citer cet article
Reversat M., 2014 – Réflexions sur les mobilités des populations mésolithiques dans le Sud-Ouest de la France : l’exemple de la région de Brive et du Quercy, in Henry A., Marquebielle B., Chesnaux L., Michel S. (eds.), Des techniques aux territoires : nouveaux regards sur les cultures mésolithiques, Actes de la table-ronde, 22-23 novembre 2012, Maison de la recherche, Toulouse (France), P@lethnology, 6, 96-112.
Le débitage Discoïde stricto sensu :
une méthode adaptée à la grande mobilité
des groupes humains du Paléolithique moyen ?
Céline THIÉBAUT
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Résumé
Le débitage Discoïde a bénéficié au cours des 10 dernières années d’une caractérisation de plus en plus fine jusqu’à distinguer au moins deux méthodes distinctes au sein de ce concept. La systématisation des approches pétroarchéologiques depuis la seconde moitié des années 1980 permet aussi au sein d’une région de mieux percevoir les stratégies de mobilité des groupes humains. Parallèlement, la multiplication des approches pluridisciplinaires et fonctionnelles ont permis aux paléolithiciens de mieux apprécier le rôle des différents facteurs environnementaux et fonctionnels qui ont pu jouer dans les choix techniques des groupes humains.
Le débitage Discoïde est aujourd’hui perçu comme une réponse adaptative à des matériaux réputés médiocres. Je propose ici de voir le débitage Discoïde stricto sensu sous un nouveau jour, non pas comme une simple adaptation des traditions techniques à des contraintes d’ordre environnemental mais comme le reflet des traditions techniques de groupes humains. Leur longévité chronologique (au moins de l’OIS 5 à 3) et la multiplication des séries caractérisées par cette méthode à la fin du Paléolithique moyen pourraient traduire la juste adéquation entre une mobilité de plus en plus importante des groupes humains et les différents environnements parcourus, rendant ainsi plus libres ces groupes dans leurs déplacements.
Pour citer cet article
Thiébaut C., 2013 – Le débitage Discoïde stricto sensu : une méthode adaptée à la grande mobilité des groupes humains du Paléolithique moyen ?, P@lethnologie, Varia, 19 p.
Enjeux et perspectives du Néolithique alpin :
l’exemple de la Maurienne (Savoie – France)
Éric THIRAULT
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Résumé
Nous questionnons ici la signification d’une recherche “alpine” en ce qui concerne le Néolithique, selon une double approche théorique et pratique à partir de l’exemple de la Maurienne (Savoie). L’adjectif alpin, accolé à celui de Néolithique, pourrait n’avoir qu’un sens géographique. Nous pensons néanmoins qu’il est chargé d’une référence implicite à l’“économie alpine”, concept développé par les géographes, qui est un système économique moderne centré sur l’élevage des bovins pour la production de fromages de garde. Si les comparaisons entre l’époque moderne et le Néolithique sont hasardeuses, le concept de mobilité semble être un point commun, corollaire à celui d’identité. La nécessité d’une approche régionale nous a conduit à développer des recherches en haute Maurienne, vallée axiale est-ouest des Alpes internes. Une documentation ancienne relativement abondante et les travaux de terrain de plusieurs archéologues bénévoles documentent de nombreux points d’occupation du territoire entre 500 et 1500 m d’altitude, avec quelques attestations jusqu’à 2200 m. Les premières occupations datées remontent à la culture des Vasi a Bocca Quadrata (2e moitié du Ve millénaire av. J.-C.), mais ce n’est qu’au Néolithique final que deux sites fouillés permettent de se faire une idée des modalités de peuplement. La problématique des ressources exploitées par l’homme s’avère féconde dans ce cas, et révèle des marqueurs régionaux. En cela, plutôt que de concevoir un Néolithique alpin, nous préférons parler d’une occupation néolithique dans les Alpes.
Pour citer cet article
THIRAULT É., 2009 – Enjeux et perspectives du Néolithique alpin : l’exemple de la Maurienne (Savoie – France), P@lethnologie, Varia, 410-426.
Archéologie et Sciences humaines