Atelier 2 / Séance d’ateliers 1

Vulnérabilité des femmes en santé : (salle F422)

Dans cet atelier nous souhaitons aborder le thème des inégalités de genre en santé, ce  qu’elles entraînent et la position vulnérable dans lesquelles elles placent les femmes, en  partant de l’exemple de l’endométriose. L’état de la recherche, la quantité d’informations  disponibles, les difficultés de diagnostic et la qualité du parcours de soin concernant cette  maladie nous semblent être un bon point de départ pour aborder la question de la  vulnérabilité des femmes en santé. Cette maladie, sur laquelle on dispose de peu de  connaissances et d’aucun traitement curatif, touche l’utérus des personnes menstruées,  principalement des femmes, ce qui laisse penser qu’il existe un lien entre genre, sexe et  vulnérabilité en santé.  

Ainsi, quelles sont les conséquences des inégalités de genre en santé ? Tous les domaines  de la santé (les institutions, les structures de soin, les interactions entre les soigné·e·s et les  soignant·e·s, la recherche médicale, l’industrie pharmaceutique…) sont-ils concernés et  comment le sont-ils ? Le fait d’être une femme dans le milieu de la santé rend-il plus  vulnérable ? Existe-t-il une vulnérabilité propre à la condition féminine en santé ?  

Le fil conducteur de l’atelier sera le cas de Madame X, une jeune femme de 22 ans, dont  les règles ont toujours été douloureuses. Elle met longtemps à réaliser que ce n’est pas  “normal” avant de faire des recherches sur ses douleurs, qui pourraient être pathologiques.  Elle doit faire face à l’incompréhension du personnel soignant qu’elle rencontre, qui ne prend  pas au sérieux ses symptômes. Après quelques années d’errance médicale, le diagnostic  tombe, il s’agit d’endométriose. Elle apprend à vivre avec cette maladie, dont il n’existe pas  de traitement curatif, et les inconvénients qui l’accompagnent au quotidien. Le parcours de  vie de Madame X nous permet de scinder cet atelier en trois temps, un premier consacré à  l’information sur la santé des femmes, un deuxième sur le diagnostic et ses problématiques,  et un troisième sur la spécificité des parcours de soins féminin.

  • Jeanne Herbert, Le rôle de l’information en santé et les inégalités d’accès à l’information :

D’où vient le manque de savoir médical et de connaissances scientifiques sur la santé et le  corps des femmes ? Pourquoi le savoir sur le corps des femmes a-t-il mis du temps et met-il  encore du temps à se diffuser ? En quoi le manque d’information à disposition des femmes  sur leur santé et leur corps les place dans une position vulnérable ?  

D’abord nous reviendrons rapidement sur l’histoire de la médecine, pour comprendre  comment la norme masculine s’y est imposée, faisant du corps des femmes un non-objet  pour les médecins, et les conséquences de cette perception du corps des femmes sur leur  santé. Ensuite, nous montrerons pourquoi les femmes ont plus difficilement accès à des  informations sur leur corps, du fait notamment des normes sociales et de la socialisation  genrée. Enfin nous verrons en quoi le manque de connaissances du corps médical et le  difficile accès à l’information des femmes sur leur corps et leur santé appuient l’hypothèse  d’une vulnérabilité singulière des femmes en santé. 

  • Clara Benito-Rodriguez, L’impact de l’iniquité de genre en santé sur la recherche et les diagnostics :

Les inégalités de genre en santé questionnent sur les poses de diagnostic. Peut-on  constater une différence de diagnostic selon le genre et si oui, comment l’expliquer et  comment se caractérise-t-elle ?  

En effet, de nombreuses maladies sont vues uniquement sous le prisme masculin, et  disposent de peu de points de vue féminin, à la fois en ce qui concerne les symptômes, mais  aussi la recherche de maladies et de traitements. Cela amène-t-il les femmes à être plus  vulnérables dans le domaine de la santé ?  

Il s’agira de mener une réflexion éthique sur la participation des représentations sociales et  culturelles entre les deux genres. Celles-ci ont par exemple pour effet d’influencer, souvent  inconsciemment, la relation médecin-patient, ou de sous-diagnostiquer des maladies qui  sont culturellement ancrées comme étant des maladies de femmes ou d’hommes.  

Certains exemples peuvent illustrer ce problème, comme les maladies exclusivement  féminines telles qu’avec le cas de Madame X, qui est atteinte d’endométriose. Très peu de  recherches sont faites sur cette maladie, ce qui explique en partie pourquoi elle est si difficile  à diagnostiquer.

  • Lucie Pomarel, Exploration du parcours de soin féminin : entre inégalités de genre et pratiques médicales :

Après cette longue quête d’informations et cette errance médicale, madame X est  diagnostiquée cependant est ce la fin des inégalités dû à son genre ? Son parcours de soin  va-t-il être influencé ? Le parcours de soin d’une femme est il impacté par son genre ? Les 

médecins et le personnel soignant accompagnent ils les femmes de la même manière que  les hommes ? Existe-t-il un parcours de soin spécifique aux femmes ?  Nous regarderons le discours des femmes ainsi que celui des médecins quant à la prise en  charge féminine en santé. Nous nous intéresserons tout d’abord à l’interaction soignant·e soigné·e : le discours aussi bien porté par les femmes que par les soignants·es. Puis nous  irons du côté de l’industrie pharmaceutique pour regarder les normes, si il y en a, de la  pharmacologie à destination féminine Pour finir nous nous intéresserons aux dispositifs  locaux mis en place pour accompagner les femmes dans leurs parcours de soins.