Et le service public d’enseignement supérieur et de recherche dans tout ça ?
Le gouvernement vient de valider une nouvelle version du projet de loi sur l’enseignement supérieur et la recherche, suite au passage en Conseil d’Etat. Cette version ne modifie pas profondément les avant-projets. Ni la loi LRU (avec les Responsabilités et Compétences Elargies), ni la loi Pacte Recherche ne sont abrogées. Certaines dispositions sont aggravées, notamment avec l’introduction de la mission de transfert.
Alors que ce gouvernement affiche une priorité à la jeunesse, aucune mesure concrète ne permettra de relancer la démocratisation des études supérieures. Les pourcentages minima de bacheliers technologiques et professionnels en BTS et IUT arrêtés par chacun des recteurs ne sont pas des conditions suffisantes pour améliorer l’accès et la réussite de ceux-ci dans l’enseignement supérieur.
Aucune programmation de moyens n’accompagne ce projet de loi, alors que les établissements d’enseignement supérieur sont dans une situation de déficit grave, gelant de nombreux emplois, modifiant les conditions d’études (fermetures de formations, augmentation de la taille des groupes).
Le gouvernement maintient son orientation de création de seule une trentaine de regroupements d’établissements publics mais aussi privés, à l’encontre des propositions du SNESUP. Ainsi, en lien avec l’acte III de la décentralisation, le contenu national et la valeur des diplômes risquent d’être mis en cause.
Rien ne permet d’améliorer les conditions de travail des collègues.
En matière de gestion démocratique des établissements, il n’y a aucune réelle avancée, mais mise en place de nouvelles mesures lourdes et peu démocratiques.
Ce projet est inacceptable.
Le SNESUP appelle les universitaires à intervenir pour obtenir l’abandon de ce projet de loi et l’ouverture de négociations pour une tout autre loi. Il les appelle à se mobiliser cette semaine, et notamment demain jeudi 21 mars, avec les autres personnels et les étudiants. Il les appelle à continuer à faire voter des motions dans les conseils, les sections de CNU ou du CoNRS, à envoyer des cartes-lettres au Président de la République et à s’adresser aux parlementaires.