Leonor, Ludovic, Frédéric et Mateito forment, depuis 2013 après un voyage en Argentine, le groupe Cuarteto Tafí. Le folklore argentin, cher à leur cœur, a été leur point de départ. Iels voulaient rendre hommage aux mélodies de ce folklore. Puis, peu à peu, le groupe s’en éloigne pour commencer à créer sa propre musique en s’inspirant de ce qui l’ entoure : la nature, l’écologie, le féminisme, l’anti-colonialisme, mais surtout l’amour. C’est par le jazz, la salsa, le rock, le flamenco qu’il transmet ses messages.
Leonor Harispe, chanteuse, autrice argentine et membre du groupe Cuarteto Tafí nous emmène à la découverte de son univers musical qu’elle partage avec les trois autres membres.
Dans les années 1980, durant l’exil de ses parents en Europe, Leonor et son frère voient le jour à Marseille. Après sont premier anniversaire, sa famille décide de rentrer à Buenos Aires durant la période démocratique. Là-bas, elle vit ses plus belles années d’enfance. Mais, dans les années 1990, elle et sa famille retournent en Europe retrouver sa grande soeur qui y était restée. À partir de ce moment-là, Leonor, qui baigne déjà dans la musique, ne fait que des allers-retours entre l’Argentine et la France à travers elle.
Leonor fait ses études en France à la suite d’un bac international à Marseille. Elle intègre l’université d’Aix-en-Provence pour sa licence puis prend la direction de Toulouse où elle intègre un master à l’IPEAT (Institut Pluridisciplinaire pour les Études sur les Amériques à Toulouse) de l’Université-Toulouse-II-Jean-Jaurès. Durant ce cursus, elle se consacre à littérature et à la poésie hispano-américaine, et plus précisément aux travaux d’une autrice argentine Luisa Valenzuela. En parallèle, elle intègre une compagnie de théâtre, « Les Anachroniques, qui lui a permis de connaître les métiers de l’art et de faire partie, par la suite, d’un groupe de musique dans lequel elle chantait. Puis, c’est e 2013, après un voyage en Argentine, que Leonor et son ami Mateito décident de former ensemble un groupe de musique qui rendrait hommage au folklore argentin. Ludovic et Frédéric se sont ensuite annexés et ont créé ensemble le Cuarteto Tafí. Puis, petit à petit, le groupe s’éloigne du folklore argentin pour s’adonner uniquement à des créations uniques et originales.
Cuarteto Tafí est donc composé de quatre membres. Nous commencerons par présenter Leonor et Mateito, deux grand.e.s ami.e.s qui se sont rencontré.e.s à l’Université-Toulouse-II-Jean-Jaurès par le plus grand des hasards et il s’avérait qu’iels partageaient la même passion : la musique. Leonor chantait tandis que Mateito l’accompagnait à la guitare et à l’accordéon. Puis, après le voyage en Argentine, qui a été le point décisif dans la création du groupe, Leonor rencontre Ludovic, le bouzoukiste, puis Frédéric, le percussionniste, dans une association.
Mais d’où vient le nom « Cuarteto Tafí » ? « Cuarteto » qui veut dire « quatuor » représente les quatre membres du groupe. « Tafí » est le nom d’un village du nord-ouest de l’Argentine dans la province de Tucumán. C’est un village qui se situe à plus de 2000 mètres d’altitude. Il est assez mystique par sa proximité des nuages, de la brume et du ciel. Tou.te.s les quatre se sont retrouvé.e.s là-bas, au pied de ce village, et ont ressenti des « choses inexplicables » et ont trouvé que « Tafí » était percutant et sonnait bien à l’oreille en espagnol et en français.
La musique du Cuarteto Tafí est très riche et diverse. En effet, chacun.e des membres du groupe vient d’un milieu différent. Leonor, par exemple, s’inspire particulièrement des plus grandes chanteuses latino-américaines venant du rock et du folklore argentin. Le guitariste, Mateito, lui, vient du milieu du jazz et du flamenco. Frédéric, le percussionniste, vient du milieu de la salsa, du jazz ainsi que du rock. Son style musical s’est donc très bien conjugué avec le groupe. Et pour finir, Ludovic, le bouzoukiste, vient, quant à lui, du métal. C’est en découvrant le bouzoukis qu’il est tombé sous le charme de sa mélodie méditerranéenne et orientale.
Ces différences constituent la marque de fabrique du Cuarteto Tafí.
Maintenant, que créent-iels avec cet ensemble musical ? Leurs chansons tournent très souvent autour des sujets centrés sur le monde, c’est-à-dire les sujets politiques. Leonor parle beaucoup de la nature, de sa beauté, de son immensité ainsi que de sa fragilité qui nous dirige vers les problèmes environnementaux de notre planète. L’amour est un autre thème abordé dans chacune de leurs chansons en mettant en avant les problèmes relationnels entre hommes et femmes, surtout la maltraitance des femmes dans le monde, etc. Iels chantent également en dénonçant le colonialisme, le machisme, la question de l’exil qui leur tient à coeur.
Cependant, leurs chansons sont toutes interprétées en espagnol, langue maternelle de Leonor. Elle explique que les idées les plus sincères et qui la touchent lui viennent à l’esprit en espagnol et non en français, car c’est son identité, ses racines. C’est donc pour cela, qu’à chaque début de concert, elle contextualise toujours les chansons pour que tout le public non hispanophone comprenne ce qu’elle et son groupe veulent transmettre. Cela fonctionne. À la fin de chaque concert, tout le groupe reçoit des messages de remerciement et de sincérité de la part des spectateur.rice.s.
Le Cuarteto Tafí a une très grande influence à Toulouse. Iels se sont produit.e.s pour la première fois dans cette ville car c’est le lieu de rencontre des quatre ami.e.s. De plus, la ville rose est très attachée aux cultures espagnoles et latino-américaines par son histoire. Quand iels ont commencé à jouer à Toulouse, iels ont constaté une belle effervescence. Iels ont créé une communauté très rapidement car la population est déjà très sensible à ces cultures.
Enfin, le projet futur du groupe serait de se produire en Argentine, pays d’origine de Leonor. Elle explique aussi qu’il faut toujours être en projet pour avancer mais surtout être bien entouré.e.
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