Acorda, la synergie entre les acteurs toulousains de l’orientation récompensée !

 

Coordonné par l’Université fédérale de Toulouse, le projet Acorda vient de se voir distingué par le dispositif Projet investissement avenir. Cette distinction salue l’investissement des acteurs toulousains de l’orientation. Rencontre avec Sabrina Labbé, directrice du Scuio-IP de l’UT2J qui livre pour le blog les dessous du projet avec pour maître mot : le collectif !

Le gouvernement a salué via le financement PIA d’Acorda (Ambition Commune vers une ORientation co-construite à Dimension Académique) le fonctionnement en réseau de 10 universités et grandes écoles du site toulousain. Ce travail de co-construction est-il nouveau pour vous au Scuio-IP ?

Au contraire, cela fait plus de 20 ans que des projets sont menés en commun au niveau académique, à l’instar d’initiatives très anciennes comme le salon Infosup. L’ensemble de ces actions sont inscrites dans ce qu’on appelle le continuum -3/+3, ou le fait de considérer que l’orientation doit être réfléchie de façon concertée entre le lycée et le supérieur. Avec des établissements scolaires, avec le rectorat, les Scuio-IP des 4 universités dont l’INU Champollion, nous travaillons conjointement au quotidien, au niveau académique, sur ces problématiques. L’objectif est de fluidifier les parcours et d’améliorer la réussite de l’étudiant. Cette dynamique toulousaine avait déjà été saluée avec le projet Positif, co-porté par l’UT2J et l’INU Champollion, mais portant uniquement sur l’insertion des étudiants en SHS et LLA. Au Scuio-IP de l’UT2J, le projet Positif a été pris en charge par tous les membres du service et c’est devenu très fédérateur. Aujourd’hui pour Acorda, nous devons aussi nous l’approprier au quotidien.

Acorda a pour ambition de lutter contre les discriminations (éloignement géographique, genre, etc.) ? Comment en êtes-vous venus à vous pencher sur ces questions ?

Nous avons tiré profit des expériences d’autres réponses à appels à projets pour ne plus répondre dans l’urgence. Nous avons fait un vrai diagnostic pour essayer d’imaginer le besoin et rationnaliser nos actions avec une plus grande synergie entre les différents acteurs. C’était il y a un an ! Ça paraît court mais d’habitude ce type de projets est bouclé en deux ou trois mois seulement. Nous avons donc recensé les besoins de nos services par différents moyens dont une journée entière de séminaire avec les différents acteurs. Enfin, nous avons réalisé une enquête distribuée aux enseignants du secondaire de l’académie, dans un contexte de changement profond puisque venaient d’entrer en vigueur la loi ORE et Parcoursup. L’occasion de remettre à plat nos pratiques et de penser collectivement cette problématique. Nous avons fait un gros travail de sélection et de réflexion pour inscrire ce nouveau projet dans ce que nos équipes font déjà. Avec les 4 Scuio-IP, nous avons besoin de partager la connaissance sur l’offre de formation. Pour bien orienter et permettre aux jeunes d’être mieux éclairés sur leurs choix, c’est essentiel ! C’est aussi une demande forte des personnels du secondaire. Les établissements scolaires démarchent séparément les universités et établissements d’enseignement supérieur. Ainsi, nous ne pouvons pas répondre individuellement et même nous créons de l’injustice entre les lycées, notamment en nous rendant plus aisément dans les lycées plus proches géographiquement des campus. Avec cette démarche collective, nous espérons limiter ces sollicitations individuelles et proposer des actions collectives rétablissant une certaine justice entre les établissements, leurs équipes pédagogiques, leurs élèves et les familles.

Concrètement comment va se déployer Acorda ?

Nous allons mettre en place une synergie d’accompagnement à destination des professeurs principaux via, entre autres, la création de mallettes pédagogiques, en impliquant les étudiants comme ambassadeurs. Le Scuio-IP de l’UT2J sera plus particulièrement en charge de la formation de ces étudiants ambassadeurs. Notre service recrutera un poste, probablement de chargé.e d’orientation et d’insertion professionnelle. Il bénéficiera de 500 000 euros sur 10 ans pour la mise en œuvre du dispositif dans le service et 200 000 euros pour des travaux de recherche menés dans le cadre du projet.

Justement, deux laboratoires de l’UT2J (l’EFTS et le Certop) sont impliqués dans le dispositif. Quel sera exactement leur rôle ?

Dans les critères bonifiants de l’appel à projet figurait notamment une évaluation très armée. Nous avions déjà proposé lors d’un autre PIA (que nous n’avions pas obtenu) une évaluation de qualité et cela avait été salué. Donc, nous avons réitéré le principe pour Acorda. Attention, il ne s’agit pas d’une évaluation de contrôle mais formative qui permet aux acteurs de se professionnaliser. Deux laboratoires, car il y a une évaluation interne avec les équipes via l’EFTS (comment nos équipes travaillent ensemble et atteignent leurs objectifs) et une évaluation externe indépendante via le Certop qui est certifié centre associé régional du Céreq, établissement public français à caractère administratif qui réalise des études dans les domaines du marché du travail, des qualifications et de la formation professionnelle. Trois chercheurs de l’EFTS et quatre du Certop seront donc partie prenante. Le projet bénéficiera d’un conseil scientifique propre et les résultats feront l’objet de publications scientifiques et de vulgarisation, au-delà de leur communication aux coordonnateurs du PIA et notamment au ministère.

 

Le Service commun universitaire d’information, d’orientation et d’insertion professionnelle (Scuio-IP)

 

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