La prospection thermique aéroportée repose sur le principe selon lequel il existe une différence essentielle des caractéristiques thermiques des vestiges enfouis par rapport au milieu dans lesquels ils se trouvent (Eppelbaum 2009). De ce fait, les structures archéologiques auront tendance à réagir différemment aux changements de température par rapport au sédiment encaissant, se réchauffant ou se refroidissant plus ou moins rapidement selon leur nature. Par exemple, les structures construites en pierre et mortier présenteront une inertie thermique plus grande que le sédiment encaissant ; à l’inverse, les structures en creux (fossés et fosses) auront une inertie thermique plus faible.
Cette méthode de détection est utilisée en archéologie depuis les années 1970 (Tabbagh 1977 ; Berlin et al. 1977 ; Lundén 1985 ; Bellerby et al. 1990 ; Beaufrère et al. 1999 ; Ben-Dor et al. 2001). Mais l’utilisation de l’avion rendait la méthode difficile d’accès, par son coût et son manque de souplesse d’organisation : les vols devaient être programmés plusieurs semaines à l’avance ; l’altitude du vol ne permettait de détecter que des structures de grande ampleur (chemins et limites parcellaires abandonnés).
Le développement parallèle des drones aéroportés et la miniaturisation des capteurs et des moyens de transmission des données permettent aujourd’hui de proposer une véritable rupture technologique en termes de prospection archéologique. Toutefois, ce développement récent des drones n’a pour l’instant bénéficié à la prospection archéologique que par l’embarquement d’appareils photographiques numériques classiques, pour la réalisation de photographies aériennes verticales ou obliques, essentiellement à l’échelle du site identifié ou en cours de fouille.
Le projet Archéodrone vise à associer la souplesse et le faible coût d’utilisation d’un drone aéroporté avec la précision de l’enregistrement d’une caméra thermique. Cette combinaison permet d’utiliser la prospection thermique pour la détection archéologique à basse altitude, pour une haute résolution d’information, de l’échelle du terroir à celle du site.
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