Quelle université voulons-nous ?

Pour des Assises de l’Université de Toulouse II Le Mirail (UTM)
Pourquoi des Assises ?

L’UTM a 40 ans, le projet qui avait présidé à son installation dans la « ville nouvelle » du Mirail s’est épuisé… N’est-il pas temps de le refonder, au moment où l’Université va être reconstruite ?

Au-delà des revendications précises sur le décret des Enseignants-Chercheurs, de la masterisation de la formation des professeurs de l’enseignement primaire et secondaire, des modalités d’allocation des moyens aux universités, du maintien de l’unicité du CNRS et de son rôle d’opérateur de recherche, de la précarité étudiante, qu’elle touche à leur situation sociale ou à leur cursus, le mouvement du printemps 2009 a mis en lumière la profonde crise que traverse la communauté universitaire. Le sentiment est largement partagé du modèle même de l’université publique, de ses savoirs, qui fait l’objet d’une remise en question par des projets de réforme, certes éclatés et fragmentés, mais dont il est généralement admis que leur addition risque de substituer aux principes républicains du service public des logiques d’abord économiques et managériales.

Les questions qui ont surgi à l’occasion de cette crise doivent être entendues et faire l’objet d’une large mise en débat, tant elles interrogent nos missions et les valeurs que nous portons, notre mode de fonctionnement. Si ces questions ne sont pas « locales », il nous semble cependant que la configuration spécifique de notre université, son histoire et son identité nécessitent aussi que nous menions localement ce travail réflexif.

C’est dans cette perspective que nous proposons à l’ensemble des acteurs de l’université de Toulouse II Le Mirail d’organiser un espace de débats, de rencontres et de controverses pour tenter de dessiner ensemble les contours de l’université que nous voulons pour la prochaine décennie, en recherchant nos convergences, mais en affrontant aussi nos divergences.

Ce qu’elles pourraient être

Différents échanges préparatoires avec d’une part des personnes ressources qui ont exprimé l’année dernière des positions fortes durant le mouvement et d’autre part des représentant-e-s des organisations syndicales ont permis de préciser ce que pourraient être les Assises et les écueils qu’elles devront éviter.

Elles pourraient permettre :

  • de mettre en mots, confronter et dépasser nos divergences, « dire et écrire ce que nous sommes »
  • de fédérer notre communauté autour d’un référentiel commun
  • de repenser la place et le rôle d’une université de SHS, d’Arts, Lettres et Langues dans la société, en Région
  • de réinterroger les valeurs que nous partageons
  • de penser l’articulation des disciplines et des métiers dans le cadre des nouvelles missions de l’université
  • de repenser les modes d’articulation entre « expertise » et érudition
  • de définir une stratégie pour infléchir l’image de l’UTM dans la presse, en particulier régionale
  • de redéfinir notre relation au monde du travail
  • de poser la question de l’évaluation de la LRU entre « autonomie » et « responsabilité »
  • d’interroger les modes de gouvernance
  • de stimuler le dialogue social
  • de trouver des modalités de participation des étudiants à la démocratie universitaire

Elles devront éviter :

  • de proposer un questionnement trop général au risque d’être stérile
  • de reproduire les Assemblées Générales
  • de se substituer aux lieux et instances démocratiques existant (ou de les remplacer)
  • d’être instrumentalisées par l’équipe de direction
  • d’être enfermées dans le cadre trop étroit et technique du quadriennal
  • d’être un lieu de règlement des conflits internes ou de traitement des enjeux travaillés par ailleurs

Une première série de questions à mettre en débat

Les questionnements qui pourraient être proposés au débat sont les suivants :

  • Y a-t-il une démocratisation possible de l’accès à l’enseignement supérieur qui nous permette de dépasser l’opposition entre massification et « élitisme » ?
  • La recherche n’a-t-elle d’utilité qu’économique ou la figure de l’érudition scientifique a-telle encore un avenir ? Sommes nous sommés de choisir entre érudition et expertise ?
  • La professionnalisation tue-t-elle les disciplines ? Face à ce qui est ressenti par une partie de la communauté comme un risque, comme une chance pour une autre, quelles articulations concevoir entre les disciplines et les métiers, sans affaiblir les premières, sans renoncer au souci du devenir professionnel de nos étudiant-e-s ?
  • Le modèle de gouvernance introduit par la LRU dans le fonctionnement de l’institution universitaire est-il fatal à son organisation démocratique ? Comment renforcer le « gouvernement » de l’université sans présidentialiser sa direction et sans affaiblir le principe de la collégialité ? Comment continuer à faire exister le pluralisme nécessaire au respect de la réalité complexe de notre établissement ?
  • Quelle doctrine de l’évaluation promouvoir ? Est-il possible de se saisir de l’évaluation à laquelle nous sommes soumis non pour répondre à l’exigence de « performance », mais pour faire reconnaître la « valeur » de nos enseignements, diplômes et recherches ?
  • Quelles coopérations opposer à la mise en concurrence des établissements comme seul facteur de développement ?
  • La diversification croissante des statuts qu’il s’agisse du corps des enseignants chercheurs ou de celui des BIATOSS conduit-elle inévitablement à une fragmentation de la communauté et à des inégalités de situation, traitement et perspectives de carrière ?
  • Est-il possible de retrouver des références communes qui permettent de refonder une identité universitaire ?

Quand et comment les organiser ? (Premières propositions)

Elles pourraient s’engager dans le courant du mois de janvier par un événement inaugural lançant « les Assises de l’UTM », se dérouler ensuite sur plusieurs mois, avec une première étape de capitalisation d’ici la fin 2010.

Elles alterneraient des moments de débat et de réflexion à l’échelle de l’ensemble de la communauté, avec des moments à l’échelle des Départements ou des UFR, ou à l’initiative de telle ou telle composante de l’Université. Elles pourraient également décliner des réflexions dans le cadre d’ateliers continus.

Elles s’adressent à l’ensemble des membres et usagers de l’Université de Toulouse II Le Mirail, mais également à nos partenaires qui pourront être associés à la réflexion.

Les différents temps de ces Assises seront intégrés à l’emploi du temps des personnels afin de leur permettre d’y participer activement. Ils pourront l’être également, au moins pour certains, dans les agendas des étudiants.

Elles pourront, a minima, déboucher sur un Livre Blanc qui rassemblerait les réflexions échangées et les propositions. Un site pourra être ouvert pour permettre la capitalisation des débats et des contributions en ligne.

Après une phase préparatoire initiée par MC Jaillet, D. Guy et P. Molinier, les Assises sont désormais préparées par un Comité de Pilotage. Il est composé de membres de la communauté universitaire qui y participent à divers titres (responsabilité fonctionnelle ou syndicale, intérêt personnel à contribuer à leur organisation). Le souhait partagé par tous est qu’il représente la pluralité des appartenances, sensibilités et « corps » qui constituent l’Université de Toulouse II Le Mirail.

Appel à propositions de contributions

Si vous souhaitez contribuer aux Assises de l’UTM par exemple par l’organisation d’un temps de débat ou d’un atelier, transmettez vos propositions à l’adresse mel suivante : assises-utm@univ-tlse2.fr

Le Comité de Pilotage des Assises de l’UTM

Jésus Aguila, Jean-Pierre Albert, Yves Ardourel, Christine Bataille, Anne-Valérie Bernadas, Christine Bordas, Marie Bouchet, Marie-France Carnus, Jean-Claude Carrière, Emeline Chauchard, Benoît Chevalier, Régis Courtray, Gilbert de Terssac, Philippe Debaecker, Henri Del Pup, Philippe Dugot, Pascal Dupond, Karine Duvignau, Enrique Fraga, Sandrine Galea, Claudine Garcia-Debanc, Daniel Guy, Marie-Christine Jaillet, Claude Labranque, Xavier Lambert, Jean-Marc Luce, Julien Macé, Alexandre Meunier, Pierre Molinier, Daniel Mons, Jean-Luc Nardonne, Stéphanie Netto, Hervé Petit, Anne Przewozny, Michel Reznikoff, Valérie Sanchou, Jack Thomas, Christian Valade, Daniel Welzer-Lang.

5 réflexions au sujet de « Quelle université voulons-nous ? »

  1. Michel Grossetti
    Ancien étudiant

    Sur l’université de Toulouse le Mirail et son évolution

    Je n’ai malheureusement guère de temps pour participer aux réunions qui se tiennent dans le cadre des assises, dont je trouve le principe excellent. Aussi j’ai pensé à mettre par écrit quelques idées, analyses ou impressions.

    1. Deux siècles d’histoire

    Au risque de barber tout le monde, je commencerais par un très court rappel historique. En 1793, la Convention abolit les universités médiévales qui n’étaient plus guère actives. Le système mis en place en 1808 est un réseau national, l’« Université Impériale », constitué de diverses facultés disséminées sur le territoire. Il y a deux types de facultés, les « professionnelles » (droit, médecine) et les « académiques » (lettres, sciences), plus d’éphémères facultés laïques de théologie. Toulouse hérite de quatre facultés : droit, théologie (qui ne survivra pas longtemps), sciences et lettres. Les facultés académiques n’ont que 3 ou 4 professeurs, et presque pas d’étudiants. Les professeurs donnent des conférences publiques, font quelques cours pour les rares inscrits en licence et surtout passent leur temps à organiser et corriger le baccalauréat. La faculté de lettres occupe une salle du lycée. La Troisième République lance dans les années 1880 une politique ambitieuse de rénovation des universités, attribue des bourses pour les étudiants, crée des postes d’enseignants, pousse les villes à construire des locaux universitaires. La faculté de lettres de Toulouse comptera parmi ses professeurs Jean Jaurès, qui enseigne la philosophie. Dans les années 1890, de nouveaux locaux l’accueillent dans l’actuelle rue Lautman, aux côté de la faculté de droit. La croissance des effectifs universitaires dans les années 1960 rendent ces locaux trop exigus. En 1968, la cohabitation entre les « gauchistes » de la fac de lettres et les « conservateurs » de la fac de droit tourne au conflit permanent. Dans l’urgence de la réforme Faure, la faculté de lettres devient l’Université de Toulouse le Mirail et hérite du campus que nous connaissons, les juristes ayant fait main basse sur le site de l’Arsenal qui se libérait à ce moment.

    2. Une université de lettres et sciences humaines

    L’UTM est donc une université de lettres et sciences humaines héritière d’une faculté de lettres, comme Montpellier 3, Bordeaux 3, Rennes 2, etc. Comme dans toutes les universités de cette catégorie, on y dépose moins de brevets qu’à Toulouse 3 ou à l’INP, les grèves y soient actives et longues, les étudiants proviennent de milieux plus modestes que ceux de la faculté de droit ou de médecine, l’on n’y trouve pas de prix Nobel, puisqu’il n’en existe pas pour les disciplines qui y sont présentes.

    A-t-elle des spécificités par rapport à ses homologues ?

    D’abord des caractéristiques liées à sa localisation : un bassin d’étudiants important et de bon niveau ; une ville un peu plus à gauche que la moyenne (d’où la durée des grèves) ; une distance à Paris qui rend difficile la situation de « turbo-prof » et favorise une recherche locale active ; la proximité de l’Espagne qui colore certaines spécialités de langues et d’histoire.

    L’UTM a probablement des forces et les faiblesses spécifiques. Du côté des forces, il y a certainement un corps enseignant de qualité et de bons laboratoires, avec une présence encore assez significative du CNRS. J’écris « encore » parce que les départs à la retraite sont plus fréquents que les recrutement dans cet organisme et que le poids de Paris y est écrasant dans certaines disciplines (anthropologie, sociologie, etc.). Du côté des faiblesses une forte hétérogénéité des étudiants de 1ere année, une offre parfois insuffisamment attirante pour les bacheliers généraux de bon niveau, un niveau trop hétérogène en fin de licence. L’hétérogénéité des étudiants est la contrepartie d’une politique d’ouverture et d’accueil de tous les publics qui honore l’UTM. Simplement, il faut en gérer les conséquences.

    3. Possibilités

    Quelques idées pour améliorer la situation.

    3.1. Accroître les heures de cours en L1 et L2.

    Beaucoup d’étudiants ont besoin de plus d’heures de cours : ceux dont les bases ne sont pas suffisantes pour tirer le meilleur profit des enseignements aussi bien que ceux qui ont ces bases et pour lesquels l’offre apparaît trop « light ». Un test au premier trimestre pourrait permettre de repérer ceux qui ont besoin de renforcer ces bases (lecture de textes, synthèse, rédaction, etc.) et qui pourraient alors se voir encouragés à suivre des heures de remise à niveau sur ces bases en plus du cursus « normal », l’objectif étant de les amener au niveau le plus vite possible. Pour les autres, on pourrait prévoir des offres de parcours accélérés (licence en 2 ans) ou renforcés par des enseignements complémentaires. Actuellement, les étudiants ont une quinzaine d’heures par semaine. On pourrait aller jusqu’à 25 heures, pour ceux qui sont « à temps plein », soit 15 heures d’enseignement « normal » et 10 heures, soit de remise à niveau, soit d’approfondissement.

    3.2. Aménager les enseignements pour les étudiants qui travaillent

    Beaucoup d’étudiants travaillent. Pourquoi ne pas envisager des parcours aménagés, des licences en 4, 5 ou 6 ans par exemple ? Chaque année pourrait être organisée pour être effectuée soit en un an (25 heures par exemple) soit en deux ans (12 heures).

    3.3. Développer les formations pluridisciplinaires en L1 et L2

    Toutes les statistiques montrent que ce sont les filières disciplinaires qui perdent des étudiants. Par ailleurs, le raisonnement souvent rabâché selon lequel seul un enseignement spécialisé dès la première année peut former à la recherche ne résiste pas à l’analyse : dans certaines disciplines, il n’y a presque plus de recrutement au CNRS d’étudiants ayant suivi des parcours spécialisés depuis la première année : la plupart sont passés par les classes préparatoires (pluridisciplinaires), les instituts d’études politiques, les écoles de commerce … Le seul avantage de ce raisonnement faux est qu’il permet de justifier la création de postes disciplinaires et d’éviter l’« horreur » que serait le recrutement d’enseignants du secondaire. Il est clair que c’est là un aspect à prendre en compte, mais on peut le faire autrement qu’en répétant des arguments absurdes. Il est possible d’aller vers des L1 et L2 qui ressemblent un peu à des classes préparatoires plus légères en temps de travail, plus libres, moins scolaires, où l’on se forme plus à la critique.

    3.4. Développer le télé-enseignement

    Un atout important des universités de sciences humaines est que leur enseignement se prête mieux que d’autres au télé-enseignement. Dans le cas de l’UTM, beaucoup de cours sont rédigés et accessibles par le SED, mais celui-ci ne me semble pas encore exploiter au mieux les possibilités d’Internet. On peut s’inspirer d’expériences comme l’Université Ouverte de Catalogne ou l’Open University britannique. Tous les étudiants (inscrits au SED ou non) devraient pouvoir accéder à des supports en ligne, des forums d’échange avec les enseignants, etc.

    3.5. Débalkaniser et débunkeriser les masters pros

    Les masters qui existent actuellement sont issus des IUP et autres DESS créé à l’initiative de divers enseignants qui se sont ainsi créé des espaces autonomes. Toutes ces initiatives ont eu du bon, mais avec le temps, ces formations finissent par devenir des bunkers contrôlés par quelques enseignants seulement et ils se sont multipliés et spécialisés à l’excès. Un travail de regroupement et de rationalisation devrait être entrepris pour les transformer en véritables « écoles » comprenant des parcours différenciés et spécialisés mais aussi des troncs communs et des savoirs fondamentaux solides.

    3.6. Analyser les parcours des étudiants

    Quels sont les parcours des étudiants qui sont inscrits mais ne passent pas les examens ? Quels sont ceux qui sont inscrits ailleurs ? Combien ont trouvé du travail ? Que sont devenus les diplômés de M1 ou M2, 5 ans après l’obtention de ce diplôme ? Quelles autres formations ou expériences ont-ils eus ?

    Comme la plupart des autres universités, l’UTM est incapable de répondre à ces questions, alors même qu’elle compte des sociologues ou des spécialistes de l’éducation parfaitement capable de monter des dispositifs d’enquête adaptés. De mon point de vue c’est un pur scandale. Sur ce point il serait vraiment facile de faire quelque chose très rapidement.

    3.7. Critique et recherche

    Contrairement aux craintes qui se sont exprimées durant les récentes grèves, les mouvements sociaux et même les blocages ne découragent pas les bacheliers de venir s’inscrire à la rentrée suivante. Il y a même une certaine demande pour des sciences humaines et sociales « critiques ». De mon point de vue, l’UTM doit assumer cet aspect qui fait partie de ses caractéristiques et dont elle peut faire un atout. Mais à condition que la critique soit ancrée dans une recherche de qualité et non la simple expression des convictions politiques des enseignants, si sincères soient elles. Autrement dit, nous devrions rechercher la convergence entre une recherche de haut niveau, avec des publications et une visibilité intellectuelle, et les armes de la déconstruction des discours dominants.

  2. Bonjour,

    Le texte est vraiment intéressant. J’y ajouterais un volet :
    Comme le faisait auparavant l’EHESS, développons aussi des parcours types master pro pour ceux, celles qui ont un CV atypique au regard des normes traditionnelles. Et ils/elles sont légion : professionnel-le-s du social, du culturel, de l’action humanitaire, sans diplôme ayant des besoins de formations complémentaires, militant-e-s et syndicalistes ayant de grandes expériences des questions sociales.

    Bref arrêtons de pleurer sur notre sort..
    Et en attendant résolvons ensemble cette bombe à retardement qu’est l’inculpation d’étudiants qui ont oeuvré l’année dernière pour sauvegarder une université publique.

    DWL

  3. Réponse à Michel Grossetti,
    L’hétérogénéité des étudiants de première année est une force, non un handicap en terme de variété de capacités. Il n’existe pas deux poids deux mesures: Soit l’Université est Darwiniène dans sa sélection, soit elle participe au savoir du plus grand nombre sans renier la qualité de ce savoir.
    Quand on interroge les étudiants que manque-t-il en réalité: plus d’interactivité, plus de mise en situations, tutorats si besoin. Préparation au métier dès la première année. Une Université plus en phase avec le monde actuel.
    Aussi les cours de L1 et L2 doivent être allégés pour être intégrés et compris, le constat est critique: la spécialisation en Master provoque des oublis sur des acquis des années précédantes.
    Que l’Université Française le veut ou non elle est responsable de son instrument pédagogique et des résultats attendus.
    Si elle dépend à l’avenir du tissus industriel et de subventions, elle sera jugé sur son efficacité en fonction des résultats. Dans ce cas la liberté est synonyme de contraintes et de responsabilités.
    La question essentielle est: quel rôle veut-elle assumer au sein de la société, avec quels objectifs ?

  4. « Quelle université voulons-nous? »…. une université ouverte.
    A mon sens, une fac fermée est une fac morte. Pourquoi bloquer alors que ce système ne fonctionne pas (le passé nous l’a prouvé à de nombreuses reprises)?
    Peut être serait-il plus intelligent de laisser le campus en état de marche avec plus de débats et d’actions communes et pas seulement des actes anarchiques propres aux syndicats étudiants…

  5. L’université est un puits de science, mais elle ne doit pas confondre érudition et capacités. A force de fabriquer de l’élitisme, elle est responsable en moyenne de 70% d’échecs, autrement dit un fort pourcentage de population laissé sur la route.
    Nous espérons une Université plus ouverte sur les capacités de chacun + que sur des théories générales. Une Université plus interactive avec le monde du travail, le monde social. En fait elle pourrait convenir à tous si elle se scindait en deux sections, une pour l’élite et l’autre pour l’ensemble de sa population.
    La volonté d’ignorance par mis les politiques de la difficulté de faire des études de haut niveau et de l’accumulation des savoirs ex-potentiel d’années en années pour l’ensemble des étudiants, montre à quel point leur bulle Universitaire risque à moyen terme d’ être en complète inadéquation avec le monde en évolution.
    Dans certaines filières:ce n’est pas parce que l’on moule des intellectuels qu’ils sont compétents sur le terrain et qu’on les amène à exercer un métier….
    L’erreur de notre université est de focaliser le projecteur sur un seul aspect de ses réussites en gommant tout le reste. exemple qui fait rire un analyste: « Nous produisons les meilleurs ingénieurs, des biologistes de haut vol, etc….. » Autant dire que tous les étudiants deviennent des ingénieurs. Les autres filières n’auraient donc aucun intérêt ?
    Alors soit l’université Française veut jouer un rôle social, soit elle aura toujours un train de retard par rapport à d’autres pays
    Ce serait dommage de voir que notre Université perde de son attractivité aussi bien sur un plan national qu’international.

Les commentaires sont fermés.