La licence bilingue: trois années extrêmement positives
Outre les avantages pour sa propre culture générale et le perfectionnement dans la langue choisie, la licence bilingue d’histoire français-espagnol correspondait parfaitement, je le pense, à mon projet professionnel. En effet, désirant devenir journaliste et sachant que les écoles prévues à cet effet demandent généralement au minimum un bac+2, il m’a semblé évident de choisir cette filière tant pour perfectionner mon esprit critique que pour la maitrise d’une langue étrangère, deux qualités indispensables au journaliste. J’avais personnellement opté pour l’Anglais comme discipline associée, toujours dans l’optique de mon projet professionnel et de l’importance des langues qu’il implique. Aujourd’hui je me suis orienté dans le management international, mais toutes ces compétences me sont toujours utiles.
De plus, la possibilité de partir à l’étranger, de découvrir une autre culture a été pour moi un facteur important quant à mon orientation post-bac. Je dois reconnaître que la vie en tant qu’étudiant ERASMUS, en Espagne qui plus est, est loin d’être désagréable. Par exemple, la rencontre d’étudiants venus du monde entier m’a beaucoup plu. J’ai vécu en colocation avec une Italienne et un Turc, toute une histoire !
Quant à la ville de Valladolid, je la recommande vivement tant pour son ambiance comme pour la qualité de l’enseignement proposé en Histoire. En effet, la ville dispose de nombreux monuments historiques mais aussi de nombreuses archives : quoi de mieux pour étudier notre science ? Mais aussi et surtout, puisqu’une année ERASMUS c’est surtout pour profiter de la vie, la ville dispose de nombreux lieux pour faire la fête et passer du bon temps. Enfin, selon moi, l’une des principales qualités de cette ville est sa taille. Elle n’est ni trop grande, ni trop petite : tout peut se faire à pied et on y trouve tout type de commerce.
Après la licence, un Master à Paris-Sorbonne
Étant très intéressé par la diplomatie économique, je me suis orienté après ma licence d’histoire bilingue français-espagnol vers le master HCEAI (Histoire, Communication, Entreprise et Affaires internationales) de l’université Paris-Sorbonne, un master d’histoire contemporaine qui place l’histoire des entreprises et l’histoire des affaires internationales au cœur de son offre de formation.
La rédaction d’un mémoire de recherche a constitué le principal travail de ces deux années de master. J’ai choisi de m’intéresser aux intérêts français dans la construction du réseau ferroviaire espagnol, entre 1855 et 1867. Plusieurs éléments m’ont amené à choisir ce sujet.
Tout d’abord, ce sujet me permettait de comprendre comment les pouvoirs centraux favorisent les investissements directs à l’étranger en fonction du contexte économique et en fonction des intérêts qu’ils peuvent en tirer. Cela m’a intéressé et a été un moyen d’étudier l’un des mécanismes de la diplomatie économique. En plus, ce sujet s’insérait particulièrement bien dans les axes de recherche du master HCEAI.
Aussi, en deuxième année de licence, Monsieur Jean-François Berdah m’avait chargé de faire un exposé sur la construction des chemins de fer espagnols et de leurs bienfaits pour le développement économique de l’Espagne ; c’est à ce moment que j’avais appris qu’ils avaient été en grande partie construits et financés par des capitalistes français. J’en profite d’ailleurs pour adresser ma reconnaissance à Monsieur Berdah qui m’a fourni les premiers outils, bibliographiques notamment, nécessaires à la compréhension de ce sujet.
Une année Erasmus à Valladolid
Enfin, j’ai effectué ma troisième année à Valladolid, en Castille dans le cadre du programme Erasmus. J’y avais remarqué des marques d’influence françaises. Par exemple, l’architecture de la gare est très largement inspirée de celle d’Austerlitz, à Paris. Aussi, les usines Renault et Michelin ont considérablement modifié l’urbanisme de cette ville et sont aujourd’hui encore des acteurs qui contribuent à son dynamisme économique. Enfin, j’avais appris que la Compagnie des chemins de fer du Nord, propriété des frères Pereire (banquiers français), y avait installé son unique atelier. Il est donc aisé de comprendre pourquoi Valladolid est surnommée La Francesita. Là était d’ailleurs le point de départ de ma réflexion. En remarquant cette influence, j’avais alors supposé que celle-ci ne se limiterait pas à cette seule ville mais qu’elle devait s’étendre à toute l’Espagne.
J’avais donc pensé que le Second Empire – qui favorise la fuite de capitaux nationaux qui auraient pu contribuer au développement industriel de son propre territoire – ne pouvait pas ne pas être intéressé par la construction du réseau ferroviaire espagnol. J’ai alors cherché à identifier quels étaient ces intérêts, en montrant que cela répondait à une politique plus globale, méditerranéenne, menée par Paris.
Une formation en accord avec un projet professionnel
Ainsi, j’ai choisi un sujet en phase avec mon projet professionnel mais aussi avec mon parcours universitaire. D’ailleurs, les thèmes abordés au cours de ce mémoire ont, je pense, considérablement facilité mes recherches de stages en seconde année. J’ai en effet effectué un stage pour la Chambre de commerce et d’industrie franco-salvadorienne au cours duquel j’étais en charge de rédiger des projets de coopération destinés à développer le secteur informatique au Salvador. Aussi au Salvador, j’ai été amené à travailler deux mois pour la FAO, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Enfin, j’ai effectué cet été un stage à Paris pour Expertise France, l’agence publique française d’assistance technique internationale, à la communication externe.
Enfin, la consonance internationale de mon profil – que je dois aussi bien à la licence bilingue qu’aux stages effectués – a très certainement charmé le jury lors de mon oral d’admission au M2 Affaires internationales de l’Université Paris-Dauphine, une formation de management international.