J.B : J‘ai suivi un parcours scolaire assez particulier : après quelques années en enseignement à domicile au collège, je me suis au contraire installé loin de chez moi au lycée pour suivre une formation en Arts Appliqués. Je me suis réorienté vers une licence de Lettres Modernes à La Rochelle et finalement un Master au Mirail. J’ai surtout travaillé sur le roman, en questionnant ses limites structurelles. Quelques années de voyages et d’expériences éducatives diverses m’ont permis d’amener à maturité mon projet de doctorat.
Je cherche à définir les contours de ce que j’appelle « l’humanisme créole », et qui propose une lecture originale de la mondialisation et des systèmes de pensée occidentaux. Je me base sur l’œuvre romanesque d’auteurs martiniquais (Patrick Chamoiseau et Édouard Glissant) pour illustrer leur vive critique de la pensée occidentale issue de l’universalisme des Lumières, mais aussi leur construction de concepts destinés à appliquer les stratégies de résistance identitaire créoles à l’ensemble des sociétés humaines. J’ai également une approche comparatiste dans la mesure où je mets en perspective la situation d’expression des auteurs martiniquais au XXe siècle et celle des humanistes de la Renaissance : même prise de conscience précoce des nouveaux enjeux mondiaux, même situation linguistique charnière (moyen français/latin et créole/français moderne), mais aussi même positionnement volontairement marginal d’un point de vue stylistique.Je jongle donc à la fois avec des outils très littéraires tels que la narratologie et la linguistique, et avec d’autres disciplines des sciences humaines comme la sociologie, les études postcoloniales ou la philosophie politique.