En pierre ou en matières osseuses, tranchantes ou perforantes, barbelures, préhampes, têtes de harpon… Sous de multiples formes, les armatures de projectiles sont omniprésentes dans les habitats préhistoriques, au moins à partir du début du Paléolithique supérieur. Ces vestiges attirent tout d’abord l’attention des préhistoriens par leur nombre, leur place souvent prépondérante au sein des assemblages. Mais les armatures nous intéressent aussi parce qu’elles apparaissent comme un élément dynamique de la culture matérielle préhistorique : la morphologie et/ou les caractères techniques de nombre d’entre elles varient rapidement dans le temps et dans l’espace, ce qui en fait un bon matériau pour la construction de chronologies et la définition des cultures archéologiques, contrairement à d’autres catégories d’objets. Ces variations sont ensuite souvent mises en parallèle avec d’autres transformations – telles que les changements écologiques, économiques… – pour alimenter des modèles interprétatifs d’évolution des sociétés.
Pour citer cet article
Pétillon J.-M., Dias-Meirinho M.-H., Cattelain P., Honegger M., Normand C., Valdeyron N., 2009 – Éclairages actuels sur quelques armatures de projectiles paléo, méso- et néolithiques, in Pétillon J.-M., Dias-Meirinho M.-H., Cattelain P., Honegger M., Normand C., Valdeyron N., Recherches sur les armatures de projectiles du Paléolithique supérieur au Néolithique, Actes du colloque C83, XVe congrès de l’UISPP, Lisbonne, 4-9 septembre 2006, P@lethnologie, 1, 1-6.
Grâce à sa situation géographique privilégiée et à ses vastes dimensions, la grotte d’Isturitz a très tôt attiré les populations préhistoriques qui fréquentaient les Pyrénées occidentales. De fait, les fouilles entreprises dans la première moitié du XXe siècle ont mis en évidence des stratigraphies témoignant de fréquentes occupations durant les Paléolithiques moyen et surtout supérieur. À partir de 1999, la reprise des recherches dans la salle de Saint-Martin s’est principalement concentrée sur son importante séquence aurignacienne. La base de celle-ci est constituée par de riches ensembles de l’Aurignacien archaïque avec une industrie lithique largement dominée par les supports lamellaires. Nous présenterons ici les premiers résultats des études tracéologiques qui leur attribuent des utilisations diversifiées, tout en insistant sur la nécessité de valider les hypothèses émises, notamment par l’expérimentation.
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Normand C., O’Farrel M., Rios Garaizar J., 2009 – Quelle(s) utilisation(s) pour les productions lamellaires de l’Aurignacien archaïque ? Quelques données et réflexions à partir des exemplaires de la grotte d’Isturitz (Pyrénées-Atlantiques ; France), in Pétillon J.-M., Dias-Meirinho M.-H., Cattelain P., Honegger M., Normand C., Valdeyron N., Recherches sur les armatures de projectiles du Paléolithique supérieur au Néolithique, Actes du colloque C83, XVe congrès de l’UISPP, Lisbonne, 4-9 septembre 2006, P@lethnologie, 1, 7-46.
Cette étude traite des modalités d’utilisation des outils à dos gravettiens des franges adriatique et tyrrhénienne de l’Italie méridionale. Une première partie du travail a concerné l’analyse fonctionnelle des outils à dos des couches du Gravettien ancien de Grotta Paglicci (Foggia). Le choix méthodologique dérivé de cette étude, basé sur l’association de l’analyse techno-typométrique et typologique et de l’analyse tracéologique, est ensuite adopté pour comparer ces outils à ceux du site gravettien subcontemporain de Grotta della Cala (Salerno), situé de l’autre côté de la péninsule italienne.
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Borgia V., 2009 – Le gravettien ancien dans le sud de l’Italie : analyse fonctionnelle de pointes à dos de Grotta Paglicci (Foggia) et de Grotta della Cala (Salerno), in Pétillon J.-M., Dias-Meirinho M.-H., Cattelain P., Honegger M., Normand C., Valdeyron N., Recherches sur les armatures de projectiles du Paléolithique supérieur au Néolithique, Actes du colloque C83, XVe congrès de l’UISPP, Lisbonne, 4-9 septembre 2006, P@lethnologie, 1, 47-68.
S’appuyant sur les travaux de M. Julien (1982) et G.C. Weniger (1995), ce texte présente une réflexion préliminaire sur la fonction des pointes osseuses barbelées du Magdalénien supérieur (13500 – 12000 cal BC environ). Constatant que leur apparition et leur développement coïncident avec un intérêt accru pour la chasse aux petits animaux (poissons, oiseaux, lagomorphes), nous avons tenté de vérifier l’idée d’une corrélation entre l’abondance relative des pointes barbelées et la représentation du petit gibier ; les données issues de la région considérée (versant nord des Pyrénées) ne sont cependant pas concluantes. En parallèle, une enquête portant sur les pointes barbelées des chasseurs-cueilleurs du nord de l’Amérique a montré que les “simples” pointes barbelées renvoient surtout à la chasse aux oiseaux, au gibier terrestre petit et grand, et à la guerre ; les “vrais” harpons étant surtout employés pour la pêche, la chasse aux mammifères marins et aquatiques. Or, si l’on adopte une définition rigoureuse du harpon – en le caractérisant d’après son mode de fonctionnement – on constate que la morphologie des pointes barbelées magdaléniennes ne permet pas de les identifier avec certitude comme des têtes de harpon, laissant de fait leur fonction largement indéterminée. Nous suggérons plusieurs pistes pour prolonger la recherche sur ce sujet.
Pour citer cet article
Pétillon J.-M., 2009 – Des barbelures pour quoi faire ? Réflexions préliminaires sur la fonction des pointes barbelées du Magdalénien supérieur, in Pétillon J.-M., Dias-Meirinho M.-H., Cattelain P., Honegger M., Normand C., Valdeyron N., Recherches sur les armatures de projectiles du Paléolithique supérieur au Néolithique, Actes du colloque C83, XVe congrès de l’UISPP, Lisbonne, 4-9 septembre 2006, P@lethnologie, 1, 69-102.
Cet article a pour but de montrer certaines caractéristiques des pointes à cran hambourgiennes qui permettraient ensuite de les comparer aux pointes lithiques du Magdalénien. Les séries choisies sont celles de Poggenwisch et de Teltwisch 1. Les supports des pointes sont des lames étroites et minces à profil plutôt rectiligne. La question est posée de savoir si elles proviennent en partie d’un schéma opératoire spécifique, destiné à obtenir ces supports. Elles semblent être détachées à l’aide d’un percuteur de pierre tendre. Malgré ces caractères communs, on observe une différence de normalisation entre les deux séries étudiées. Lors de la transformation en pointes, la technique du micro-burin est employée. L’aménagement basal montre une grande variabilité qui reste encore à expliquer. Une des causes pourrait être le mode d’emmanchement, pour lequel nous proposons une alternative qui tient compte du profil des pointes ainsi que du manque de bois végétal dans l’environnement.
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Weber M.-J., 2009 – Fabrication et utilisation des pointes à cran hambourgiennes : nouvelles données de Poggenwisch et Teltwisch 1 (Vallée d’Ahrensbourg, Schleswig-holstein, Allemagne), in Pétillon J.-M., Dias-Meirinho M.-H., Cattelain P., Honegger M., Normand C., Valdeyron N., Recherches sur les armatures de projectiles du Paléolithique supérieur au Néolithique, Actes du colloque C83, XVe congrès de l’UISPP, Lisbonne, 4-9 septembre 2006, P@lethnologie, 1, 103-138.
Cet article s’interroge sur l’interprétation des stigmates de fabrication (observation des méthodes de retouche) et d’utilisation (observation des endommagements d’impact et de résidus de colle d’emmanchement) de microlithes et hypermicrolithes (armatures de flèche) du Mésolithique moyen sauveterrien. Les premiers résultats que nous avons obtenus sur les sites de la Grande Rivoire, du Pas de la Charmate (Vercors, Isère) et de Sinard (Trièves, Isère) permettent d’ores et déjà de proposer une reconstitution des modes d’emmanchement de ces outils. Les perspectives d’un premier test expérimental sont exposées à la fin de cet article.
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Chesnaux L., 2009 – Des microlithes sauveterriens, témoins de l’armement des derniers chasseurs-cueilleurs dans les Alpes du Nord, in Pétillon J.-M., Dias-Meirinho M.-H., Cattelain P., Honegger M., Normand C., Valdeyron N., Recherches sur les armatures de projectiles du Paléolithique supérieur au Néolithique, Actes du colloque C83, XVe congrès de l’UISPP, Lisbonne, 4-9 septembre 2006, P@lethnologie, 1, 139-153.
Des pointes provenant des sites sauveterriens de Pradestel, Lago delle Buse et Colbricon (Italie du Nord-Est) ont été étudiées. Des flèches expérimentales ont été produites et utilisées. Les résultats de cette étude semblent suggérer la possible “inefficacité” des ces pointes si l’objectif de la chasse était l’abattage immédiat d’animaux de taille moyenne à grande, comme le bouquetin, le cerf, l’ours ou le sanglier. Nous formulons l’hypothèse selon laquelle les pointes microlithiques du Sauveterrien peuvent être mises en relation avec des activités de chasse vers le petit gibier de forêt tel que le chevreuil, la marmotte, le castor, et d’autres animaux à fourrure.
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Grimaldi St., 2009 – Observations expérimentales sur les pointes du Mésolithique ancien en Italie du Nord-Est, in Pétillon J.-M., Dias-Meirinho M.-H., Cattelain P., Honegger M., Normand C., Valdeyron N., Recherches sur les armatures de projectiles du Paléolithique supérieur au Néolithique, Actes du colloque C83, XVe congrès de l’UISPP, Lisbonne, 4-9 septembre 2006, P@lethnologie, 1, 154-168.
En Nubie, les segments de cercle représentent l’un des outils les plus caractéristiques depuis le début de l’Holocène jusqu’à la fin de la Protohistoire, voire au-delà. Selon les interprétations, ils sont généralement été considérés comme des armatures de flèches ou de faucille. En tenant compte d’exemples archéologiques fort divers quant à leur contexte et leur datation, cet article tente de faire le point sur la question de leur fonction utilitaire. Si les travaux antérieurs ont surtout tenu compte de la présence de traces ou de restes organiques (lustre ou poli, colle de fixation, manche ou hampe), plus rarement du contexte de découverte (pointes fichées dans des os humains ou imbriquées dans des squelettes), ils n’ont par contre pas abordé la question des fractures d’impact et des dimensions des segments. En intégrant l’ensemble de ces observations, il est possible d’opposer des segments de taille réduite ayant essentiellement servi de têtes ou de barbelures de projectiles, à des pièces de plus grandes dimensions destinées à armer des couteaux à végétaux ou faucilles. On ne peut cependant pas exclure d’autres usages réservés à certains segments, tout comme il est possible que des pièces de dimensions intermédiaires aient pu remplir la fonction d’armature de flèche ou de faucille selon les cas. Enfin, on note au cours du temps une tendance à la réduction de la taille des segments et une plus grande standardisation des pièces destinées à des projectiles.
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Honegger M., 2009 – Les segments de cercle dans les industries holocènes de Nubie : outils multifonctionnels, éléments de faucille ou armatures de flèches ?, in Pétillon J.-M., Dias-Meirinho M.-H., Cattelain P., Honegger M., Normand C., Valdeyron N., Recherches sur les armatures de projectiles du Paléolithique supérieur au Néolithique, Actes du colloque C83, XVe congrès de l’UISPP, Lisbonne, 4-9 septembre 2006, P@lethnologie, 1, 169-181.
Dans le cadre d’une approche pluridisciplinaire actuellement menée par le projet ANR “GUEROPE” (direction L. Baray) et d’un doctorat en cours, nous proposons une étude axée sur l’armement et plus particulièrement sur les projectiles utilisés dans les contextes de violence interhumaine. Les études, et la discussion qui en découle, se basent sur le mobilier de la fin du Néolithique en France. Une partie du protocole de recherche et les premiers résultats sont présentés en préliminaire d’une communication exhaustive.
Pour citer cet article
Dias-Meirinho M.-H., 2009 – Sur la notion d’armes de guerre au Néolithique, in Pétillon J.-M., Dias-Meirinho M.-H., Cattelain P., Honegger M., Normand C., Valdeyron N., Recherches sur les armatures de projectiles du Paléolithique supérieur au Néolithique, Actes du colloque C83, XVe congrès de l’UISPP, Lisbonne, 4-9 septembre 2006, P@lethnologie, 1, 182-191.