Réflexion sur le potentiel de conservation
des os brûlés à partir du matériel de Saint-Antoine
(Vitrolles, Hautes-Alpes)
Maryline RILLARDON, Jean-Pierre BRACCO
Résumé
L’assemblage faunique du gisement de plein air de Saint-Antoine à Vitrolles (Hautes-Alpes, Épigravettien) a livré une composition atypique d’os brûlés (23 % du NRT), puisque composés majoritairement d’os calcinés compacts. En effet, bien qu’au niveau expérimental la forte proportion d’os calcinés soit caractéristique d’une utilisation des restes osseux comme combustible, leur représentation en milieu archéologique est généralement faible notamment par rapport à celle des éléments brûlés moins intensément. À l’inverse de ce principe général, le gisement de Saint-Antoine témoigne d’une forte représentation des os calcinés dans un contexte taphonomique difficile caractérisé par un sédiment acide et par l’action forte de différents phénomènes taphonomiques (weathering, compaction du sédiment, dissolution). La forte représentation des os calcinés semble résulter de la conjonction de différents facteurs dont la finalité de la combustion (entretien du camp et/ou utilisation comme combustible), leur intense fragmentation, ainsi qu’un plus fort potentiel de conservation des os brûlés (compact et spongieux), y compris des os calcinés, par rapport aux éléments osseux non brûlés lorsqu’ils sont enfouis dans des sédiments acides.