Archives par mot-clé : Khoisan

2012-05–VALDEYRON-DA SILVA

Coquillages (beaucoup) et crustacés (un peu) :

l’économie des populations littorales de la baie de Luanda (Angola),
du début de notre ère jusqu’à la période actuelle

Nicolas VALDEYRON, Sonia Ludmila DA SILVA DOMINGOS

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Résumé

Cet article présente une série d’observations archéologiques et ethnographiques effectuées sur plusieurs amas coquilliers situés aux alentours de la lagune de Luanda en Angola, avec une attention particulière pour l’évolution de l’utilisation d’un mollusque, Arca senelis L., au cours des deux derniers millénaires. Connu dans la littérature, le site de Cabolombo a fait l’objet de nouvelles investigations (sondage 1) qui renforcent l’idée d’une première occupation du site par des collecteurs de coquilles, sans doute de tradition bantu. Les sites de Kamabanga et Kitala suggèrent, eux, l’existence, entre le VIIIe et le XIVe siècle, de populations toujours collectrices mais engagées dans des circuits d’échanges régionaux, et, peut-être, spécialisées dans la production de rondelles en test de coquillage qui pourraient avoir eu valeur de monnaie à la période formative du royaume du Kongo. Les sondages 4 et 14 de Cabolombo ont livré des marqueurs d’un contexte colonial (pipes de fabrication locale) dans un environnement économique toujours orienté vers la prédation. Le sondage 9, en revanche, révèle l’utilisation des mabangas comme matière première pour la production de chaux, probablement sous un contrôle étroit des Portugais. Finalement, si les grandes étapes de l’histoire du peuplement de la région paraissent pouvoir être restituées par l’archéologie et si les enquêtes orales peuvent documenter les processus de formation des gisements, le statut socio-économique et culturel des populations reste plus difficile à saisir.

Pour citer cet article

Valdeyron N., da Silva Domingos S. L., 2012 – Coquillages (beaucoup) et crustacés (un peu) : l’économie des populations littorales de la baie de Luanda (Angola), du début de notre ère jusqu’à la période actuelle, in  Fauvelle-Aymar Fr.-X. (dir.), Palethnologie de l’Afrique, P@lethnologie, 4, 111-142.

2012-06–BON-ET-ALII

Les pasteurs khoekhoe à la confluence
des sources historiques et archéologiques

Proposition de modèles d’implantation spatiale et de signature technologique
d’une population néolithique d’Afrique australe

François BON, Laurent BRUXELLES
François-Xavier Fauvelle-Aymar, Karim SADR

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Résumé

Les Khoekhoe, populations pastorales d’Afrique du Sud aujourd’hui en grande partie disparues, sont bien documentés par les sources historiques. Cependant, leurs vestiges archéologiques semblent à peine se distinguer de ceux des groupes de chasseurs-cueilleurs contemporains. S’appuyant sur la découverte d’un probable kraal à Kafferskuitje (KFS 5), dans la péninsule de Vredenburg, et sur une étude géomorphologique du système de terrasses alluviales du fleuve Berg, cet article suggère l’existence de choix préférentiels d’implantation spatiale des groupes khoekhoe sur les terrasses inférieures situées à l’intérieur des méandres. Suivant ce modèle prédictif, la découverte du site de Volstruisdrif (VSD) permet de poser l’hypothèse d’une signature archéologique reposant sur l’association diagnostique de vestiges céramiques et de productions lithiques distinctives.

Pour citer cet article

Bon Fr., Bruxelles L., Fauvelle-Aymar Fr.-X., Sadr K., 2012 – Les pasteurs khoekhoe à la confluence des sources historiques et archéologiques. Proposition de modèles d’implantation spatiale et de signature technologique d’une population néolithique d’Afrique australe, in  Fauvelle-Aymar Fr.-X. (dir.), Palethnologie de l’Afrique, P@lethnologie, 4, 143-168.

2009-17–BOSC-ZANARDO-ET-ALII

Les flèches bushmen dans le ciel
changeant de leur histoire récente :

regards croisés des sources historiques, ethnologiques et archéologiques

Bruno BOSC-ZANARDO,
François BON, François-Xavier FAUVELLE-AYMAR

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Résumé

Les armes des Bushmen ont très tôt été consacrées par l’ethnologie : la vision de ces chasseurs-cueilleurs nomades, s’éloignant dans le paysage désertique du Kalahari avec leurs arcs et flèches sur leur dos, est l’une des représentations les plus emblématiques de ce mode de vie en voie de disparition.

Outre les valeurs techniques mises en jeu dans la réalisation de cet équipement, leur rôle en tant que vecteur de valeurs sociales a également été richement illustré. En particulier, il a été montré de quelle façon la flèche trace un lien entre le chasseur et sa proie, mais aussi quelles interactions elle véhicule entre l’utilisateur de l’arme et les réseaux sociaux auxquels il appartient.

Néanmoins, la plupart des référentiels sont fondés sur les équipements de populations actuelles et sub-actuelles, c’est-à-dire sur ceux utilisés par des groupes occupant un territoire limité au désert du Kalahari, à cheval sur le Botswana et la Namibie. Or, il y a quelques décennies seulement, les Bushmen occupaient des aires beaucoup plus vastes, correspondant à une large moitié occidentale de l’Afrique australe, impliquant l’exploitation de territoires écologiquement plus contrastés qu’aujourd’hui. En outre, le statut socio-économique de ces ancêtres des Bushmen actuels était, semble t-il, plus diversifié : des groupes de chasseurs-cueilleurs nomades voisinaient avec des pasteurs (pratiquant également la chasse) et il est vraisemblable que les uns et les autres aient peu ou prou appartenus à des sociétés étroitement liées entre elles.

Les travaux réalisés sur plusieurs collections de flèches et d’arcs conservés dans des musées sud-africains, confrontés aux sources historiques (en particulier des récits de voyage des XVI-XIXe siècles), mettent également en lumière une plus grande diversité : diversité de la panoplie d’armes elles-mêmes (la lance, le casse-tête et le bâton de jet s’ajoutant aux seuls arcs et flèches) ; diversité dans la confection des flèches proprement dites ; diversité de leurs fonctions présumées (de la chasse à la guerre). Derrière cette diversité, c’est toute la complexité de l’histoire récente des populations Bushmen que l’on peut tenter d’appréhender.

Pour citer cet article

Bosc-Zanardo B., Bon F., Fauvelle-Aymar F.-X., 2009 – Les flèches bushmen dans le ciel changeant de leur histoire récente : regards croisés des sources historiques, ethnologiques et archéologiques, in Pétillon J.-M., Dias-Meirinho M.-H., Cattelain P., Honegger M., Normand C., Valdeyron N., Recherches sur les armatures de projectiles du Paléolithique supérieur au Néolithique, Actes du colloque C83, XVe congrès de l’UISPP, Lisbonne, 4-9 septembre 2006, P@lethnologie, 1, 352-372.