Archives par mot-clé : Pyrénées

2014-VARIA–FAT-CHEUNG

Essai d’étude comparative des industries lithiques
de deux sites aziliens d’Aquitaine :

comment interpréter les degrés
de simplifications techniques ?

Célia FAT CHEUNG

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Résumé

L’Azilien est en général caractérisé par une simplification des industries, associée à une exploitation régionale des matières premières. La variabilité de ces manifestations est étudiée ici en analysant les assemblages lithiques de deux régions où cette culture paraît avoir connu une évolution différente. Deux sites sont ainsi confrontés, l’abri Pagès (Lot) et la grotte-abri de Troubat (Hautes-Pyrénées), provenant d’Aquitaine mais en contextes naturels bien différents. Cette comparaison permet d’aborder les questions d’adaptation à l’environnement (débitage peu élaboré mais appliqué à deux contextes environnementaux spécifiques) et celles de pratiques culturelles distinctes. Ces différences sont perceptibles à travers les modalités de débitage, même si elles restent peu élaborées dans les deux cas. Dans le site pyrénéen, elles mettent en évidence des pratiques liées aux contraintes environnementales qui sont aussi intégrées à des usages culturels régionaux, traduites dans l’organisation techno-économique.

Pour citer cet article

Fat Cheung C., 2014 – Essai d’étude comparative des industries lithiques de deux sites aziliens d’Aquitaine : comment interpréter les degrés de simplifications techniques ?, P@lethnologie, Varia, 28 p.

2011-07–BACHELLERIE-ET-ALII

La signature archéologique de l’activité de chasse
appliquée à la comparaison des industries
moustériennes, châtelperroniennes
et aurignaciennes des Pyrénées :

nature des équipements et fonctions des sites

François BACHELLERIE, François BON, Marianne DESCHAMPS,
Laura EIZENBERG, Dominique HENRY-GAMBIER, Vincent MOURRE,
Christian NORMAND, Jacques PELEGRIN, Jérôme PRIMAULT,
René SCANDIUZZI, Céline THIÉBAUT

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Résumé

La comparaison des industries lithiques provenant d’un échantillon de sites des Pyrénées et de leur prolongement vasco-cantabrique tend à illustrer l’existence de degrés de spécialisation fonctionnelle plus marqués en contexte châtelperronien que cela n’est le cas pour l’Aurignacien. En l’occurrence, si des occupations spécialisées autour de l’activité de chasse (“haltes de chasse”) s’articulent à des habitats aux fonctions diversifiées dans le premier contexte, le second possède un seul type de site : des installations plurifonctionnelles où la chasse est certes une activité importante mais non la seule. Cependant, afin d’interpréter correctement ces résultats, il faut tenir compte de la difficulté à comparer la signature fonctionnelle d’industries aussi différentes du point de vue de leurs systèmes d’armement ; il faut en effet chercher à pondérer la visibilité relative, d’un assemblage à l’autre, d’instruments de chasse armés de pointes lithiques apicales (modèle Châtelperronien) vis-à-vis d’instruments formés de pointes en bois de cervidé ou peut-être végétal, et dont certaines seulement ont pu être garnies de lamelles peu ou pas retouchées (modèle Aurignacien ancien).

Cette discussion méthodologique autour de la signature archéologique de l’activité de chasse selon les contextes et les industries considérés prend toute son importance lorsque l’on adopte davantage de recul temporel et que l’on compare ces données avec celles du Moustérien récent de cette même région.

Quoi qu’il en soit, la conjugaison de deux critères – la nature des équipements de chasse et la spécialisation vraisemblable de certains sites autour de cette même activité –, permet de s’interroger sur certaines des raisons du contraste apparent entre le Châtelperronien et les cultures qui l’encadrent chronologiquement. Cette approche est susceptible de nourrir de nouvelles perspectives d’investigation sur l’évolution des comportements humains à la charnière des Paléolithiques moyen et supérieur.

Pour citer cet article

Bachellerie Fr., Bon Fr., Deschamps M., Eizenberg L., Henry-Gambier D., Mourre V., Normand Chr., Pelegrin J., Primault J., Scandiuzzi R., Thiébaut C., 2011 – La signature archéologique de l’activité de chasse appliquée à la comparaison des industries moustériennes, châtelperroniennes et aurignaciennes des Pyrénées : nature des équipements et fonctions des sites, in Bon Fr., Costamagno S., Valdeyron N. (dir.), Haltes de chasse en Préhistoire. Quelles réalités archéologiques ?, Actes du colloque international du 13 au 15 mai 2009, université Toulouse II – Le Mirail, P@lethnologie, 3, 131-168.

2011-09–SIMONET

Diversité des haltes de chasse
dans le Gravettien pyrénéen

Aurélien SIMONET

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Résumé

Au sein du Gravettien pyrénéen, plusieurs types de sites, qui diffèrent selon les éléments techniques représentés et/ou selon la densité de l’assemblage, pourraient être interprétés comme des haltes de chasse. Quelles interprétations sociales et économiques peut nourrir cette diversité archéologique ? Il semblerait qu’au travers d’une gestion centralisée du territoire pyrénéen dont Brassempouy et Isturitz représenteraient le cœur économique, social et spirituel, la notion de “halte de chasse” s’applique à plusieurs types de sites spécialisés sur la fonction cynégétique au sein desquels d’autres activités étaient parfois cumulées. À côté des “haltes de chasse simples” qui répondent sans doute le mieux à la définition tacitement admise, coexisteraient ainsi des “haltes de chasse complexes” où des activités de taille du silex étaient exécutées parallèlement aux opérations de chasse et de dépeçage du gibier. Enfin, d’autres sites représentent des haltes de chasse potentielles au sein desquelles des vestiges artistiques ont été abandonnés. De fait, l’individualisation des haltes de chasse participe pleinement à la compréhension des modalités d’occupation du territoire. Leur diversité, leur haut degré de spécialisation et l’écart important qui existe entre la faible densité de leur assemblage et celle, imposante, de certains grands campements, représentent une cohérence socio-économique qui semble traverser le continent européen. En effet, cette tendance à la diversification et à l’ultra-spécialisation des haltes de chasse accompagne la montée du phénomène des premiers grands habitats-sanctuaires à statuettes féminines multiples de l’Homme moderne que sont Brassempouy, Laussel, les Balzi Rossi et Willendorf pour l’Europe occidentale. L’individualisation des haltes de chasse est au cœur des réflexions sur la nature de l’identité culturelle puisque ces haltes appuient l’idée d’un phénomène de double polarisation des communautés humaines entre 28000 et 22000 ans BP, phénomène qui singularise le Gravettien par rapport à la tradition aurignacienne. Les occupations gravettiennes se concentrent en effet davantage dans certaines plaines et grands bassins alluviaux. D’autre part, au sein de ces régions plus densément occupées, certains sites se distinguent également par leur richesse. Leur sont généralement associés les assemblages importants de Vénus : Brassempouy, Laussel, les Balzi Rossi, Willendorf, Dolní Vĕstonice, Pavlov, Předmosti, Kostienki, Gagarino, Avdeevo, Zaraisk.

Pour citer cet article

Simonet A., 2011 – Diversité des haltes de chasse dans le Gravettien pyrénéen, in Bon Fr., Costamagno S., Valdeyron N. (dir.), Haltes de chasse en Préhistoire. Quelles réalités archéologiques ?, Actes du colloque international du 13 au 15 mai 2009, université Toulouse II – Le Mirail, P@lethnologie, 3, 183-211.

2009-02–NORMAND-ET-ALII

QUELLE(S) UTILISATION(S) POUR LES PRODUCTIONS LAMELLAIRES DE L’AURIGNACIEN ARCHAÏQUE ?

Quelques données et réflexions à partir des exemplaires
de la grotte d’Isturitz (Pyrénées-Atlantiques ; France)

Christian NORMAND, Magen O’FARRELL, Joseba RIOS GARAIZAR

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Résumé

Grâce à sa situation géographique privilégiée et à ses vastes dimensions, la grotte d’Isturitz a très tôt attiré les populations préhistoriques qui fréquentaient les Pyrénées occidentales. De fait, les fouilles entreprises dans la première moitié du XXe siècle ont mis en évidence des stratigraphies témoignant de fréquentes occupations durant les Paléolithiques moyen et surtout supérieur. À partir de 1999, la reprise des recherches dans la salle de Saint-Martin s’est principalement concentrée sur son importante séquence aurignacienne. La base de celle-ci est constituée par de riches ensembles de l’Aurignacien archaïque avec une industrie lithique largement dominée par les supports lamellaires. Nous présenterons ici les premiers résultats des études tracéologiques qui leur attribuent des utilisations diversifiées, tout en insistant sur la nécessité de valider les hypothèses émises, notamment par l’expérimentation.

Pour citer cet article

Normand C., O’Farrel M., Rios Garaizar J., 2009 – Quelle(s) utilisation(s) pour les productions lamellaires de l’Aurignacien archaïque ? Quelques données et réflexions à partir des exemplaires de la grotte d’Isturitz (Pyrénées-Atlantiques ; France), in Pétillon J.-M., Dias-Meirinho M.-H., Cattelain P., Honegger M., Normand C., Valdeyron N., Recherches sur les armatures de projectiles du Paléolithique supérieur au Néolithique, Actes du colloque C83, XVe congrès de l’UISPP, Lisbonne, 4-9 septembre 2006, P@lethnologie, 1, 7-46.