L’action des agents atmosphériques (weathering)
sur des ossements brûlés :
approche expérimentale
Magali GERBE
Résumé
L’altération des ossements face à l’exposition aux agents atmosphériques est aujourd’hui bien connue, mais il faut envisager que les os brûlés ne subissent pas les mêmes modifications puisque leurs propriétés physico-chimiques sont modifiées par la combustion. C’est dans la perspective de mieux appréhender ces réactions qu’une série d’expériences a été réalisée. Elles s’inscrivent dans un cadre plus large qui tend à mieux appréhender l’impact des agents taphonomiques sur les os brûlés afin d’estimer les distorsions qui existent entre le matériel osseux provenant de combustions expérimentales et le matériel fossile.
Cinq séries expérimentales issues de combustions réalisées à partir d’humérus frais de boeuf ont été exposées pendant dix-huit mois aux agents atmosphériques, en contexte méditerranéen. Plusieurs critères ont été observés pour mettre en évidence l’impact de cette exposition sur les ossements brûlés : degré de fragmentation, perte de masse osseuse, altération des surfaces osseuses, influence du degré de combustion (carbonisé vs calciné) et du tissu osseux (spongieux vs compact) sur la conservation du matériel.
Les résultats de cette expérimentation mettent en exergue une forte fragmentation du matériel (les os brûlés de petite dimension sont majoritaires), associée à une réduction de la masse osseuse. De plus, les os spongieux et calcinés ont une sensibilité accrue à l’action des agents atmosphériques, qui entraîne leur destruction. Ainsi, à terme, une conservation préférentielle de l’os compact carbonisé est attendue.