Qu’est-ce que Scientilivre ?
Organisé par l’association Délires d’Encre pour sa 17e édition, le festival Scientilivre a eu lieu les 21 et 22 octobre à l’espace Diagora de Labège. Leur objectif ? Promouvoir la culture scientifique et la lecture auprès d’un large public. Accessible et divertissant pour les enfants de 4 à 74 ans, Scientilivre propose une vaste librairie, des rencontres avec des scientifiques, auteurs, et associations, des ateliers interactifs, cafés débats, conférences et autres jeux en tous genres…! Le thème de cette édition ? « La machine à explorer le temps »
…et c’est là que nous entrons en scène ! Accompagné.es de la super équipe de Grottes&Archéologie, nous avons établi un petit atelier de tri de matériel archéologique le temps d’un week-end.
Le week-end des Aparéen.es
Samedi matin – l’arrivée
Après avoir porté vaillamment le matériel de tri au travers du labyrinthe d’ateliers en train d’être montés, nos Aparéen.es sont partis en quête d’un café bien mérité (ce n’est malheureusement que plus tard que nous avons trouvé le stand gratuit pour les intervenants…). Avant que les portes ne s’ouvrent au public, nous en avons profité pour faire un tour des ateliers (construire son propre menhir, découvrir les senteurs et saveurs de l’antiquité, une forge médiévale et bien d’autres !) et de l’impressionnante libraire, sautant partout, surexcités comme les enfants que nous sommes. Mais pas le temps de jouer bien longtemps, les (vrais) enfants allaient arriver…
Samedi après-midi – l’atelier de tri
Il y avait de quoi se sentir petits, entourés par des professionnels de tous les côtés : TRACES, l’INRAP, Materia Viva, le Musée Saint-Raymond (MSR)… heureusement que les filles de Grottes&Archéologie étaient là pour nous aiguiller ! Pourtant, pas de quoi rougir de notre atelier de tri : les enfants devaient séparer le mobilier archéologique que nous leur présentions dans des bacs, selon le type d’objets (silex, faune, carporestes/graines, et céramique) en remplissant un petit questionnaire. On les aidait ensuite à replacer le matériel dans son contexte et leur expliquait en quoi cela nous aidait dans la compréhension des sociétés passées (un samedi normal quoi !).
Dimanche – et ben on recommence !
De retour sur le pied de guerre dès les premières heures du jour, les Aparéen.es ont rempilé pour une belle fin de week-end sur l’atelier de tri. L’après-midi s’est déroulée sans embrouilles, en compagnie de Clément Birouste (TRACES), chargé de cours à l’Université Jean-Jaurès en préhistoire, entrecoupée de pauses café vitales (l’addiction au café est une pathologie courante en archéologie). Enfin est arrivée l’heure de prendre nos os et nos silex, et de rentrer au Mirail, épuisés, mais ravis de ce week-end dans le « village de l’archéologie » !
Interview : première expérience face au public
En ce début d’année, nous avons lancé des petits nouveaux dans l’arène de la promotion de la recherche en archéologie. Faire face aux enfants (et aux parents), leur expliquer des faits scientifiques sans les perdre, les intéresser à notre métier (et pourquoi pas leur donner envie de poursuivre dans cette voie), ce n’est pas toujours facile, surtout la première fois ! Pour Eugénie, Scientilivre était l’occasion d’une nouvelle expérience dans le monde de l’archéologie.
Qu’est-ce qui t’as donné envie de t’investir auprès du public ?
« L’archéologie est une discipline qui est constamment entourée de fausses idées. On entend souvent les gens évoquer les archéologues dans les découvertes de dinosaures, et puis il y a l’image de l’archéologue à la « Indiana Jones ». L’investissement auprès du public, peu importe son âge, nous donne une opportunité de pouvoir montrer ce qu’est vraiment l’archéologie. C’est l’une des premières motivations que j’ai eu pour participer à cet événement. La seconde est que, avoir des connaissances et les utiliser en contexte universitaire est une chose, mais les présenter devant des personnes qui n’ont pas forcément de rudiments dans ce domaine en est une autre. Il faut adapter le discours pour qu’il soit compréhensible, que ce soit pour les adultes ou pour les enfants. Pour ces derniers, il faut aussi essayer de rendre la discipline attrayante. Faire un long discours sur les différents matériaux archéologiques et les périodes, cela n’attire pas forcément les gens. Mais leur présenter directement les matériaux, leur proposer de le trier eux-mêmes et les aider à comprendre ce qu’on pouvait faire avec, à les situer dans les temps archéologiques, est une activité beaucoup plus ludique. »
Arriver à Scientilivre, le monde, les enfants qui crient, le trac : comment étaient les premiers moments ?
« La première matinée était assez stressante : c’était ma première participation sur un événement comme celui-là. Je ne savais pas trop comment m’y prendre, surtout parce que la majorité du public se composait d’enfants. Au tout début, j’ai d’abord observé mes collègues faire : comment ils accompagnaient les enfants dans l’activité, et comment ils leur expliquaient les matières, les outils et les périodes. Puis j’ai essayé à mon tour. Ce n’était pas aussi difficile que ce que je pensais. Et puis, plus j’accompagnais les enfants, plus je m’améliorais et je nuançais ma manière de présenter. Au bout de quelques passages, j’étais déjà beaucoup plus à l’aise. A la fin de la journée, tout était plus simple. »
Qu’est-ce que c’est de tenir l’atelier par toi-même ?
« Une fois avoir observé mes collègues avec les premiers enfants de la matinée, j’ai pu à mon tour commencer à présenter l’activité. Les débuts étaient forcément un peu aléatoires, mais plus je présentais l’activité, plus j’étais à l’aise. Une des choses les plus stressantes, c’était de voir trois familles arriver d’un coup : nous n’étions que deux et ne pouvions donc gérer que deux groupes d’un coup. Il fallait faire attention à ne pas trop s’étaler dans le temps, sans pour autant bâcler ; ou alors, il fallait essayer d’intégrer la troisième famille à un groupe, à condition que celui-ci n’ai pas trop avancé dans l’atelier. »
Ce week-end à Scientilivre, qu’est-ce que tu en retires ?
« Ce week-end était très instructif. J’ai pu apprendre à expliquer des sujets peut-être un peu flous pour certains enfants et à rendre mon discours intéressant et compréhensible. J’ai aussi beaucoup appris en parcourant les différents ateliers qui étaient proposés partout autour, et rencontrer des professionnels était très enrichissant. »