Des textes de chercheurs concernant la résidence alternée :
BAUDE Amandine, SAGNES Flore, ZAOUCHE-GAUDRON Chantal, « La résidence alternée. Étude exploratoire auprès d’enfants âgés de 7 à 10 ans », Dialogue, vol. 2, n° 188, 2010, p. 133-146.
Extraits :
« Concernant les séparations et la discontinuité des rapports, le sentiment de manque est évoqué par la majorité des enfants. » (p. 138).
« [Une] maturité affective et cognitive semble capitale puisqu’elle leur permet de préserver une continuité relationnelle symbolique avec le parent absent et d’écarter le sentiment de perte du lien affectif et de la sécurité qu’il lui apporte ». (p. 139).
« Avoir deux maisons suppose « d’avoir tout en double », d’avoir « deux fois plus de vacances, deux fois plus de gâteaux, deux fois plus de cadeaux », et donc deux fois plus de privilèges. » (p. 139).
« « Je préfère avoir deux maisons parce qu’au moins je me fais plus de copains… et si on assemble les deux maisons, c’est plus grand donc c’est mieux. » » (p. 139).
« L’hétérogénéité des regards portés sur l’enfant ainsi que la fréquentation de plusieurs milieux et lieux de réalisation de soi peuvent l’inciter à opérer des choix, à élaborer des significations, des hiérarchies et à développer une identité flexible. Selon Neyrand (1994), la confrontation de l’enfant à deux modes de vie différents renforcerait son ouverture d’esprit. » (p. 139).
« Certains enfants que nous avons interrogés sont contrariés par les
déplacements récurrents que supposent les transferts de domicile, ainsi que
par la préparation des valises et les oublis éventuels. [..] Les transferts et les changements de domicile ne semblent cependant pas les déstabiliser au plan psychologique, la proximité géographique entre les domiciles représentant un facteur clé facilitant leur mode de vie. » (p. 140).
BAUDE Amandine, ZAOUCHE-GAUDRON Chantal, « L’adaptation socio-affective d’enfants de quatre à 12 ans en résidence alternée : une approche écosystémique », Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence, 2013, 61, p. 347-356.
MICHAUD DELAHAYE Pascale , « La résidence alternée ouvre des perspectives de métissage singulier », Spirale, 2009, 1, n° 49, p. 153-161.
Extraits :
« L’hypothèse que l’éducation en alternance peut être une plus-value,
s’avérer émancipatrice, ou assujettissante à certaines conditions, est à faire
en ce début du XXIe siècle où l’on aborde la construction familiale au pluriel
plutôt qu’au singulier ». (p. 155).
WEXLER Martin E., 1998, « Une vie dans deux foyers : les enfants en garde partagée », in GRAFMEYER Yves, DANSEREAU Francine, Trajectoires familiales et espaces de vie en milieu urbain, Lyon, PUL, p. 355-370.
Cette étude ancienne (malheureusement trop synthétique) « aborde les aspects résidentiels de la garde partagée » : elle porte « sur les choix d’habitat des parents » et « sur l’expérience des enfants qui vivent la réalité de deux domiciles ».
Il ressort de l’étude que ce sont les pères qui ont majoritairement gardé le logement du couple, une maison, et que les mères – probablement parce qu’elles recherchent une réelle rupture – ont préféré quitter le logement d’origine. Les mères se retrouvent ainsi dans des appartements plus petits.
Les enfants préfèrent alors le logement du père, plus spacieux et représentant le lieu de leur enfance.
Extraits :
« Les parents engagés dans une garde partagée vivent dans un seul domicile. Par contre, les enfants circulent entre deux maisons. Ce sont donc eux, et eux seuls, qui doivent au quotidien vivre le dédoublement de domicile. Qu’est-ce donc que de vivre entre deux maisons ? » (p. 361).