Mission en Berry (juin 2013)

Un test de thermographie aéroportée par drone a été réalisé en Berry dans le but de tester le potentiel du stress hydrique des céréales pour l’identification de sites archéologiques enfouis.

La zone d’étude, située dans la moitié Est du département du Cher, a fait l’objet entre 2003 et 2006 de campagnes de prospection systématique au sol ayant permis l’identification d’une quarantaine de concentration de mobilier archéologique interprétées comme des sites potentiels.

L’objectif était donc de réaliser des mesures en infra-rouge thermique au-dessus de ces concentrations de manière à estimer l’impact des structures potentiellement enfouies sur la croissance des céréales. On sait en effet que des plantes qui poussent au-dessus de structures maçonnées (comme des murs) auront tendance à connaître un stress hydrique plus important que les autres et ainsi à présenter une signature infra-rouge thermique caractéristique. L’inverse se vérifie également pour les plantes dont les racines rencontrent d’anciennes structures en creux (de type fossés ou silos) qui drainent encore une partie de l’humidité du sol et influencent ainsi la croissance des plantes. Ces différences conduisent à des stades de mûrissement différents des céréales ou autres cultures qui sont bien repérables en photographie classique par le jaunissement prématuré de certains secteurs ou inversement à un mûrissement retardé. L’expérience montre que les mesures infra-rouge thermique permettent de détecter ses anomalies bien avant qu’elles ne soient visibles sur des photographies classiques et permettent une meilleure définition des structures qu’elles révèlent.

Un survol réalisé au-dessus d’une parcelle ayant livré un abondant mobilier antique sans qu’aucune concentration n’ait été identifiée a révélé l’existence d’une anomalie thermique sans doute liée à ce stress hydrique subi par les plantes et invisible sur un cliché conventionnel. Les limites de cette anomalies étant assez bien marquées dans l’espace, on peut penser qu’elle révèle l’existence d’aménagements anthropiques aujourd’hui disparus.

Anomalie thermique liée au stress hydrique des céréales (à droite) invisible sur un cliché classique (à gauche)

Anomalie thermique liée au stress hydrique des céréales (à droite) invisible sur un cliché classique (à gauche)

Dans un pré adjacent qui venait d’être fauché, les mesures infra-rouge thermiques révèlent également une anomalie plus diffuse mais qui se distingue bien du reste des mesures prises au sein de la parcelle. La prospection thermique a ainsi peut-être permis de localiser un établissement antique que les prospections de surface n’avaient pas pu localiser exactement, peut-être du fait qu’il se trouvait sans le pré adjacent, inaccessible aux méthodes traditionnelles de ramassage de mobilier…

Anomalie thermique chaude observée dans un pré venant d'être fauché (vue générale)

Anomalie thermique chaude observée dans un pré venant d’être fauché (vue générale)

Anomalie thermique chaude observée dans un pré venant d'être fauché (vue rapprochée)

Anomalie thermique chaude observée dans un pré venant d’être fauché (vue rapprochée)

Ailleurs, c’est le survol d’un secteur ayant livré les vestiges d’un site du haut Moyen Âge (VIIIe – Xe siècles) qui semble présenter également des anomalies thermiques. Toutefois, la parcelle ne portant pas de culture au moment du survol, on ne peut discerner aucune limite précise ni aucun plan de bâtiment dans cette anomalie.

Anomalie chaude à l'emplacement d'une concentration de mobilier du haut Moyen Âge

Anomalie chaude à l’emplacement d’une concentration de mobilier du haut Moyen Âge

 

thermographie

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