Laïcité, hier, aujourd’hui et demain…
Je pense que la laïcité est au cœur des valeurs fondamentales que notre communauté doit défendre, au sein du service public d’enseignement supérieur. Elle ne doit pas s’arrêter aux frontières de notre université et elle est tout à fait essentielle dans le débat citoyen, aussi bien au niveau de la cité qu’au niveau mondial où l’on observe la montée des intégrismes religieux, le recul d’une pensée rationnelle libre, le recul de l’esprit critique.
Par manque de pugnacité, de vigilance, ou par manque de réflexion sur la manière de transmettre à la jeunesse l’idéal qui est le nôtre, nous nous voyons perdre le terrain que nos « prédécesseurs » avaient conquis. Comment défendre et promouvoir cette valeur dans notre établissement ?
Il s’agit d’abord d’entretenir la flamme pour ceux qui l’ont. Mais faut-il encore la faire partager et je pense en particulier à nos étudiants. Nous devons avoir le souci de réfléchir à la manière de leur passer le flambeau. Nous aurons bien besoin d’eux pour continuer le combat…
Il est donc tout à fait important de promouvoir cet idéal en lui donnant toute sa pertinence contemporaine et en trouvant les mots, les concepts, les réflexions, les sujets concrets qui soient de nature à élargir le camp qui les défend.
Aujourd’hui la défense de la laïcité et la défense de la démocratie vont de pair.
L’Europe politique qui est encore au stade de projet part des acquis de la démocratie : liberté des individus, égalité en droits, état de droit et la laïcité, même si elle n’apparaît pas nommément, s’inscrit à plein titre dans ce projet.
C’est par la conception et l’organisation de l’enseignement qu’une société progresse vers la démocratie ou régresse. L’enseignement est l’élément précurseur de l’évolution dans un sens ou dans l’autre.
Ouvrons le débat et partageons ensemble… Je vous propose une méthodologie:
– « donner un coup d’œil dans le rétroviseur » pour se raconter un peu d’histoire, partir de nos racines, pour savoir quelles erreurs ont été commises et surtout pour éviter de les recommencer;
– « regarder ce qui est à nos pieds », c’est à dire les actions que l’on mène quotidiennement et faire un point de situation pour notre établissement;
– et puis « regarder loin » en fixant la perspective. S’il n’y a pas de perspective, comment faire rêver à un monde meilleur ?
Au plaisir de vous lire…
Philippe Debaecker
L’université du 21è siècle n’a rien de différent de celle des siècles derniers. Il s’agit de l’Université, qui doit garder sa place dans la société, aux côtés des autres organismes de formation (collèges lycées, etc..). La mission de l’enseignement, doit être prise au sens général. Cette mission consiste à former les esprits. « il vaut mieux une tête bien faite que bien pleine ». C’est bien classique!! L’éducation est, avec la santé, la notion la plus importante à octroyer à tout individu. L’université est l’un des derniers endroits où l’on doit former les citoyens à l’esprit critique, qui fait si peur aux politiques.
L’Université, comme tout autre organisme doit se « modifier » au fur et à mesure de l’évolution de la société, mais ses principes et valeurs sont immuables. Les moyens pour les maintenir doivent évoluer, pas ses fondements.
Il me semble que le titre de cet item « principes et valeurs d’une université du XXIè siècle » n’a pas lieu d’être. On peut discuter de la manière de les conforter, mais pas de les remettre en cause
Je pense pourtant que si on ajoute au titre « en France », on peut toucher du doigt certaines problématiques importantes. J’avoue ne pas comprendre l’intérêt d’ouvrir ce thème sur la laïcité, mais cela est peut être dû à la méconnaissance de certains enjeux… Malheureusement, le billet de M. Debaecker ne les pointe pas clairement.
Donnons un exemple d’un thème spécifique qui me semble pertinent pour cet item, celui du « mérite », ou de « l’excellence ». Jusqu’à il y a peu, le gouvernement octroyait, sur dossier, des bourses sur critères universitaires à des étudiants qui ne pouvaient demander une bourse sur critères sociaux. Quelques amateurs de raccourcis en concluaient que ceux-ci étaient donc riches, mais comme vous le savez, l’âge est aussi un critère de la bourse ‘sociale’, dès lors cette bourse sur critères universitaires pouvait constituer un sacré coup de pouce à des étudiants talentueux qui pouvaient par ailleurs se trouver dans une situation matérielle difficile. Or les dernières réformes ont balayé ce type de bourses, et la notion de mérite n’est maintenant pertinente que pour les boursiers sur critères sociaux.
Cela n’a pas dérangé grand-monde, et ce justement parce que cela s’inscrit dans une direction générale de la mentalité française, qui a une conception de plus en plus particulière de l’égalité (et de la laïcité aussi d’ailleurs). Cette conception particulière ammène, à mon sens, notre société à augmenter le risque de gâchis et/ou de fuite de ses talents (on peut voir une autre manifestation de cette conception dans les façons de traiter les enfants dits « précoces » – plus anciennement « surdoués » – dans notre pays et dans d’autres).
Or je refuse, et je pense que je ne suis pas le seul, de laisser le principe d’excellence aux grandes écoles et aux écoles préparatoires. De plus, la notion de mérite est en elle-même une valeur républicaine, qui n’aurait jamais dû cesser d’être porteuse de lumière et d’espoir dans toutes les strates de la société française. Je pense donc que les universités, qui jouissent maintenant d’une certaine ‘autonomie’, auraient tout intérêt à pallier à la disparition de ces bourses sur critères universitaires, par le biais de prix par exemple…
N’arrivant pas à modifier mon post précédent comme me l’a demandé la modération, je tiens à préciser qu’il ne contient aucune attaque envers quiconque…
Pour continuer sur le même thème, je pensais aussi au problème de l’interdisciplinarité. En tant qu’étudiant en Sciences du Langage, j’ai bien conscience de faire partie des privilégiés dans ce domaine. Mais combien de mes condisciples en histoire, littérature, sociologie ou philosophie ai-je vu qui ont eu à souffrir d’un certain hermétisme, et même d’une intolérance vis-à-vis de l’intégration de données parvenant d’autres disciplines ! La dernière en date a du refaire son année de master 2 de sociologie pour avoir intégré les théories psychologiques de la motivation dans son travail sur la réussite scolaire d’une certaine catégorie de la population, car ces théories ont été jugées par le jury ‘trop déterministes’ du fait de leur provenance de la psychologie (ce qui montre une totale incompréhension desdites théories) et donc incompatibles avec une approche sociologique.
Encore une fois, je vois là la manifestation de certaines conceptions égalitaristes « à la française » (comme nous sommes tous égaux, une personne X travaillant de front sur deux disciplines sera forcément plus superficielle qu’une personne Y travaillant sur une seule), mais ce n’est là qu’un avis et je comprends qu’il ne soit pas forcément partagé. Néanmoins je pense que nous pouvons nous entendre sur le fait qu’il s’agit, là encore, d’un auto-sabotage, d’un gâchis que nous provoquons nous-même (se tirer une balle dans le pied, scier la branche sur laquelle on est assis, etc…)
L’argument selon lequel l’interdisciplinarité est risque de superficialité et de dispersion tiendrait la route si seulement des pays qui en ont fait leur mode de fonctionnement naturel échouaient à produire une recherche pertinente. Or l’exemple des Etats-Unis est à cet égard frappant : pour ne donner qu’un exemple, le courant du linguistic turn a été beaucoup plus fécond là-bas que chez nous (alors qu’ironie du sort, c’est la lecture de Derrida et de Foucault qui a inspiré ces chercheurs)…
Je ne dis pas par là qu’il faut que nous changions du tout au tout notre manière de travailler, mais si nous voulons tirer le meilleur de nous-mêmes et de nos étudiants il serait peut-être sage, dans certaines disciplines tout au moins, de revaloriser l’image de l’interdisciplinarité, notamment en observant les résultats que cette approche peut produire dans d’autres pays…
Bien à vous…
Lors du précédent quadriennal, les évaluations de nos unités de recherche, de nos structures, de nos établissements se résumaient à quelques lignes lapidaires. Certes. Le système en place n’était pas très convaincant, je vous l’accorde. Maintenant, nous avons l’AERES, cette belle agence d’évaluation constituée par nos pairs, externes à nos structures, sans lien avec elles, neutre dit-on. Jusqu’à présent, j’ai fait taire mon ressenti et puis, à distance de cette mascarade coûteuse pour chacun-e d’entre nous et collectivement, je ne peux plus résister à l’envie d’exprimer mon vécu personnel et professionnel en tant qu’enseignant-chercheur au sein d’une université encore publique.
Nous avons quasiment passé un an à rédiger nos rapports, au plus près du format délivré par le Ministère, nous sommes entrés dans les cadres des nombreux formulaires à renseigner, emberlificotés que nous avons été dans les données chiffrées. Sages normés et bons élèves disciplinés, nous avons rendu notre copie dans les délais impartis, nous avons reçu les comités d’experts (je préfère taire le coût d’une telle opération de marketing). Un examen de plus ou de moins, à nos âges, me direz-vous, n’aurait dû avoir que peu d’importance. Et bien, pourtant, nous avons tremblé devant eux lors des auditions, nous avons cherché les meilleures réponses possibles aux questions posées, des plus pertinentes aux plus perfides. Nous nous sommes soumis au timing serré, nous avons subi les huit clos… (brrr, ce terme me fait frémir) et nous avons attendu, haletants, les verdicts. Tous les jours, les porteurs de projets étaient sur le net pour savoir à quelle sauce ils étaient mangés. Les sentences sont tombées. Depuis, notre université (et les autres) continuent inexorablement à se structurer en castes, les relations interpersonnelles se dégradent, les rapports de l’AERES deviennent le support justifié de notre pensée, de nos actions, de nos projets à venir, dès lors, qu’en est-il de notre solidarité institutionnelle ?
A présent que la destruction de notre système est bien avancée, qui oserait dire que les experts ont été neutres jusqu’au bout dans leurs évaluations, quand nous savons toutes et tous que certaines structures ont été lapidées ou au contraire encensées parce que l’un des experts connaissait un porteur du bilan-projet ? Qui oserait dire que tous les rapports ont été lus avec la même attention ? Qui oserait dire que les évaluations ont toutes été réalisées dans une neutralité bienveillante ? Qui oserait dire que certains experts sont venus sans à priori ? Qui oserait dire que le système pailleté n’a pas atteint sournoisement nos universités et qu’il brille à présent sous la bannière acceptée et rutilante de l’AERES ? Paillettes, poudre aux yeux qui n’aboutissent qu’à tuer notre système créatif, et qui nous ramène à Darwin et à sa sélection naturelle. Exit les pauvres, exit les laissés-pour-compte, exit les « intouchables ». Que sommes-nous devenus ? Sans recul, noyés dans nos tâches toujours plus lourdes, nous passons notre temps à faire des rapports, à lire des rapports, à expertiser, à nous faire expertiser… Comment arriver à penser, à réfléchir, à aiguiser notre curiosité, à inventer quand notre système réflexif est à ce point soumis à la loi de l’évaluation, sans cesse ? Ah, comme certains sont heureux de leur notation A, comme d’autres se sentent déstabilisés par leur B, comme d’autres se terrent avec leur C. Des vainqueurs et des vaincus. Des notables et des parias. Beaux champs de bataille sont devenues nos universités. Ma perception, à distance, est que nous avons accepté et subi sans broncher (si ce n’est en plaintes murmurées dans les couloirs) cette forme d’infantilisation. Nous avons, bien sûr, eu l’occasion de montrer que nous pouvions être des adolescents rebelles avec les réponses que nous avons pu (dû) apporter en retour. Qu’en feront-ils ? Nul ne le sait. Par contre, ce que nous savons, c’est que les rapports seront mis sur les sites internet permettant ainsi à nos futurs étudiants de savoir s’ils sont ou non dans un établissement d’Excellence, système concurrentiel effréné qui fait de nous, pauvres universitaires, des hères soumis aux nouvelles lois de la concurrence. Là, dans notre système universitaire actuel qui mine chacun-e de nous de l’intérieur, qui détériore les relations humaines, qui dilapide la solidarité collective, je me sens… mal.
Mais, c’est sûrement un sursaut d’optimisme qui, aujourd’hui, me fait prendre ma plume…
Chantal Zaouche Gaudron
Le malaise exprimé par Chantal Zaouche trouve assurément un écho en chacun de nous. J’ai eu l’occasion de dire, en Conseil de Laboratoire (PLH), combien je suis choquée par le déploiement de moyens et d’énergies autour des évaluations AERES dans une période de pénurie de bourses pour nos doctorants et post-doctorants, et de postes pour les jeunes docteurs.
La machine universitaire s’est emballée; nous ne sommes plus guère un lieu d’étude, de réflexion, de créativité, mais une machinerie infernale à produire des réunions, des dossiers, des projets de plus en plus mastodontiques, autant le dire: monstrueux! Chaque université le fait, chaque labo, chaque équipe, chaque chercheur, pour aller à la pêche de moyens que nous n’avons même plus le temps de faire fructifier. On nous promet, avec le Grand Emprunt, des sommes faramineuses et nos autorités se battent avec une énergie extraordinaire qu’il faut saluer pour produire des documents convaincants, mais cette « bulle » sera-t-elle, en termes d’avancées scientifiques, plus productive que des moyens « traditionnels »?
Un chercheur a besoin de livres, d’ordinateurs, de moyens si l’on veut assez modestes (en SHS) pour accomplir des séjours de recherche dans des centres éminents où il pourra se ressourcer; le chercheur a besoin de temps et de solitude, de calme et de concentration, de recul et de méditation. Nos gouvernants, je le crains, n’ont rien compris à notre métier. Ils invoquent Oxford comme modèle où l’on respire pourtant le climat d’une science ascétique et sobrement laborieuse, protégée par les murs des Colleges. Quel malentendu que ce Grand Emprunt, que cette agitation boursière autour des Universités !
Et nous, pauvres chercheurs, en effet, comme l’écrit Chantal, nous écrivons des rapports, nous remplissons des fiches, nous produisons des tableaux et des statistiques de productivité au lieu de laisser nos idées et notre écriture se déployer, en râlant gentiment (ou pas) entre nous. L’université perd son identité, les universitaires ont changé de métier, et il est heureux qu’une initiative comme les Assises offre un lieu pour le dire, sereinement, mais fermement. Il me semble urgent de revendiquer un mode de fonctionnement qui préserve ce qui constitue notre propre savoir faire: non pas gérer des budgets, non pas produire des expertises à tout vent, mais penser, réfléchir, enseigner, transmettre des savoirs, former les jeunes, formuler des idées et proposer des moyens d’intelligibilité du monde d’hier, d’aujourd’hui, de demain. Asphyxiés par mille autres tâches, souvent absurdes, lourdes et épuisantes, nous sommes loin des valeurs qui sont à la base de notre vocation d’enseignant-chercheur. Il faut le dire, le redire et le faire savoir: l’université vit mal, les universitaires ont besoin de sortir de la spirale qui les étouffe.
Corinne Bonnet
Dpt d’Histoire
PLH-ERASME
Puis-je faire un aveu naÏf ? L’AERES me laisse serein. Une évaluation tout aussi importante de mon travail, à mes yeux, ce n’est pas l’AERES qui me l’impose. C’est l’éditeur qui acceptera ou non de publier, sur simple synopsis, mon prochain livre, c’est-à-dire le fruit d’une activité silencieuse, retirée du monde (et des couloirs de la MDR, pour le dire nettement), longue, pleine, à la fois exaltante et angoissante, tout intérieure – du moins jusqu’à l’édition, c’est-à-dire une forme d’épreuve de vérité. Et, bien avant que l’on inventât l’AERES et le classement des revues scientifiques, tout auteur de livre d’histoire (ou de socio, ou de philo, mais c’est surtout vrai en histoire où la palette des éditeurs est riche et variée) savait bien tout ce qui sépare Fayard ou Gallimard, par exemple, des Presses du Languedoc (maison respectable où j’ai beaucoup publié…) ou, dans un autre sens, de L’Harmattan. Je sais combien est grande et respectable la part collective de notre travail de recherche et de publication, revues (j’en dirige une, aux PUM), actes de colloque, séminaires de labo, etc. Combien est grande et sera grande la part des textes publiés sur internet, et si possible en anglais. Mais il n’est pas trop tard pour continuer à inventer et publier des livres personnels, dans la langue qui nous a tout donné, ce qui, me semble-t-il, fait encore partie pleinement de notre métier et nous offre de vraies joies fortes, du côté de la « création » (oui, c’est un bien gros mot) et de la transmission. Et cela demande ce que ce métier continue à nous offrir, quoi que l’on en pense: du temps, de l’autonomie, des livres (la BU de l’UTM est un magnifique instrument !), des discussions avec des collègues et des étudiants de qualité. Il est vrai qu’il y faut un minimum de vigilance et de discipline pour ne pas laisser le temps qui nous est offert devenir mou et flasque, à l’image parfois de nos corps qui n’ont plus vingt ans.
Ceci n’est pas un appel à l’égoïsme, mais à la liberté: un enseignant-chercheur peut et doit continuer à être libre, même au coeur du système actuel. On peut définir ce geste comme une forme de désobéissance et de volonté de décroissance. N’oublions jamais combien l’écriture, même scientifique, reste un espace de liberté et de résistance.
Bien cordialement à tous
Patrick Cabanel
Histoire
J’aimerais qu’on dise « Principes et valeurs dans une université du 21ème siècle » et je citerais :
– le respect du droit
– la prise en compte des missions dans les décisions importantes comme dans les actes quotidiens
– le primat de l’intelligence sur la force
– la transmission des savoirs et des valeurs aux jeunes générations
– le sens de la responsabilité par rapport à la société
Michèle Gasc
SCD
Pourquoi je veux résister ?
Non pas en raison de certitudes ancrées mais bien au contraire en raison de toutes les incertitudes qui m’assaillent,
Certes, ce vouloir n’est pas bâti sur l’approche complexe qu’exigeraient sans aucun doute les Idex, Labex et autre « ex »
Ce vouloir se fonde simplement sur une approche naïve, la mienne, proche des rêves de l’enfance
je veux résister pour que notre Université vive par elle-même et pour elle-même
Je veux résister parce qu’elle est forte d’un potentiel, non pas excellent, mais exceptionnel
je veux résister parce que je crois encore à une université autonome, libre et légitime
je veux résister parce que je crois, sans doute, peut-être, naïvement, à la force que le Mirail représente dans le paysage national et international
je veux résister parce que les sciences humaines et sociales, la culture, les lettres et les langues fondent et soutiennent toutes les autres sciences
je veux résister pour ne pas plier devant le diktat des paillettes et autres luminosités aveuglantes
je veux résister contre l’excellence qui signera sous peu la défaite des plus petits
je veux résister parce qu’aucun excellent n’est à l’abri de la disgrâce d’un plus excellent que lui
Je veux résister parce que tel le roseau, à force de plier, on plie toujours
« Le géant, qui souffrait, blessé, De mille morts, de mille peines, Eut un sourire triste et beau Et, avant de mourir, regardant le roseau, Lui dit : « Je suis encore un chêne ». »(Le chêne et le roseau » Jean Anouilh)
Je veux résister parce que je préfère être chêne que roseau.
Chantal Zaouche Gaudron
L’indépendance de l’Université doit être équivalente aux responsabilités en temps qu’acteur social, sans quoi certaines universités seront plus budgétisés que d’autres et entraînerait inexorablement des dérives préjudiciables aux étudiants
Les idéalistes perdent de vue que le centre des préoccupations sont avant tout les étudiants et leur devenir. Certains d’entre nous n’ont pas été suffisamment confronté à des activités dans le monde social, exemple la sphère privée et des difficultés que rencontrent les jeunes aujourd’hui…
Quels remèdes l’université veut-elle apporté à ce constat?
Une université libre est une université ouverte sur le monde, possédant des pôles de créativité, ouvrant ses portes à des libres penseurs. Le conservatisme de certains rend l’université archaïque, ils oublient que dans les années 70 qui fut une épopée universitaire ont laissait d’avantage de places pour les étudiants à s’exprimer et défendre des opinions au travers leurs écrits autant que du point de vue de leurs paroles. Aujourd’hui l’université fabrique des clones….
Que doit-on enseigner? Où peut-on trouver la motivation?Comment peut-on évoluer si l’on n’échange pas son savoir avec d’autres et le monde extérieur ?
La qualité de l’enseignement n’est pas à remettre en question, mais c’est son contenu, son manque d’ouverture, ces objectifs, sa place dans la société. Et l’étudiant au centre des préoccupations.
Si l’université ne devient pas plus humaine, elle va se diriger vers une robotisation des savoirs et inexorablement vers une récession des enseignants.
Aimer enseigner ne doit pas être seulement jouer le rôle d’un statut social, mais partager une passion et être curieux des autres, aider les autres, se mettre souvent à la hauteur de son auditoire.
Moi qui ai officié dans d’autres sphères, ma seule satisfaction est le nombre de réussites aux examens, je ne peux me satisfaire de faux prétextes à l’inadaptation des étudiants en cas d’échecs.
Eric Dekoster